Chapitre 1

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La première partie d'un OS en trois chapitres que j'ai écris il y a bien longtemps, avant la sortie de "La couronne". Je vous présente ici une fin alternative de "L'Héritière". Dans le plus pur style de la fanfiction, je me suis posé la question : et si ? Voilà le résultat. J'espère qu'il vous plaira ;)

Je tenais à remercier chaleureusement ma fabuleuse, ma merveilleuse, mon extraordinaire bêta-readeuse, elysianbees, pour tout le travail qu'elle a accompli sur ce texte et pour ses précieux conseils ! Tellement hâte de continuer notre collaboration ensemble sur "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" !

N'hésitez pas à laisser un commentaire à la fin de votre lecture pour me dire ce que vous en avez pensé ! Cela fait chaud au cœur pour l'auteur et puis je serais ravie de discuter avec vous ;) 

OoO

POV Eadlyn

J'étais restée cloîtrée dans ma chambre depuis que j'avais appris la nouvelle. Chaque personne qui avait tenté de venir me voir avait essuyé un refus glacial. Je les avais tous laissés tambouriner en vain sur ma porte sans daigner répondre à leurs supplications. Pas même mon père, qui s'était accroché plus longtemps que les autres. Je ne savais même pas comment il supportait la douleur. Comment pouvait-il encore, ne serait-ce uniquement, tenir debout ? Ma mère qui était pour lui toute sa vie... On frappa encore à ma porte. J'essuyais du revers de la main les larmes qui n'avaient cessé de couler sur mes joues, et allai ouvrir bien décidée à renvoyer l'importun qui osait me déranger.

- Je viens de perdre ma mère ! Hurlai-je. N'ai-je pas droit à un semblant de solitude et de tranquillité ?!

A ma grande surprise, Ean se tenait sur le pas de la porte. Si son regard était sérieux et déterminé, ses yeux rougis témoignaient de l'immense chagrin qui l'habitait. Il s'inclina avec raideur.

- Pardonnez mon intrusion grossière, Votre Altesse, mais j'aimerais vous toucher quelques mots. Seuls à seuls, ajouta-t-il alors que je restais résolument planté sur le palier.

Je poussai un soupir et l'invitai à entrer.

- Je suis très occupée, je vous prierais donc d'être bref.

- Vous n'avez pas besoin de faire semblant avec moi, Votre Altesse. Le pays est à l'arrêt depuis... depuis ce qui est arrivé à la Reine. Hésitât-t-il.

- Je suis quand même au courant de mon propre emploi du temps, je vous remercie. Si vous n'avez rien à m'apprendre que je ne sais déjà, je vous prie de me laisser. Dis-je en me retournant vers la porte pour lui indiquer la sortie.

- Vous n'êtes pas la seule à souffrir et à avoir perdu quelqu'un qui vous est cher, Votre Altesse, rétorqua-t-il. Votre grand-mère a perdu sa fille, vos oncles et tantes ont perdu leur sœur, Lady Marlee a perdu sa meilleure amie ; vos frères ont perdu leur mère eux aussi, le roi, votre père, a perdu sa femme bien-aimée. Et nous avons tous perdu notre Reine.

Il insista sur ce dernier mot mais on sentait dans sa voix un tressaillement qui témoignait d'une douleur profonde.

- Alors arrêtez de croire que votre douleur est plus forte que celle de quiconque d'autre. Arrêtez de vous croire seule au monde car c'est un fait. Il ne tourne pas autour de votre petite personne. M'assena-t-il. Vous entrerez peut être dans l'Histoire de notre pays en étant la première femme à régner mais si vous continuez avec cette attitude, vous ne le serez pas longtemps. Il se tût un court instant, juste le temps pour que ses paroles s'impriment dans mon esprit. Ce que vos parents avaient compris, contrairement à vous, c'est que votre pouvoir ne vient pas de votre seule naissance mais de la volonté du peuple de bien vouloir vous laisser le diriger. Je me demande encore comment vous ne l'avez pas intégré le jour du défilé. Continua-t-il, plus dur que jamais. Méfiez-vous, Votre Altesse, vous êtes au bord d'un gouffre qui peut vous entraîner dans les ténèbres à tout moment. Si le feu se déclenche à la poudrière vous ne serez pas en mesure de l'éteindre et certainement pas d'y survivre. Il ajouta enfin une dernière carte pour terminer son discours. Ne gâchez pas les efforts que vos parents ont passés toute une vie à construire, en particulier ceux de votre mère, en vous entêtant dans une voie sans issue. Remarquez, c'est un trait de caractère que vous avez en commun à ce qu'on dit. Mais au moins, elle l'utilisait à bon escient.

Long May She Reign- La Sélection FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant