MaDnus

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PDV Magnus /

Je quitte ma boite de nuit, pressé de pouvoir enfin rentrer chez moi. Ces trois dernières semaines, j'ai dû délaisser tout ce que j'aimais pour m'investir à fond dans mon travail. C'était ça, ou je mettais la clef sous la porte. La crise des deux mondes, comme ils l'ont appelé, avait presque réduit mon économie à néant. Ils avaient interdit à toute créature vivante de sortir après 21 heures. Seuls les vampires y étaient autorisés, sous certaines conditions. Donc forcément plus personne ne venait au Pandémonium. Alors la crise s'est terminée, les affaires avaient enfin reprises. Mais j'étais à deux doigts de faire faillite, il me fallait donc remonter la pente. Et pour se faire, je me suis littéralement noyé dans le travail. Je ne vivais plus que pour lui. Travail, travail, travail. Je ne m'accordais que de très courtes pauses, pour avaler quelques repas peu équilibrés et très peu suffisants. J'ai laissé tombé l'Institut en les renvoyant vers Ragnor, qui était en meilleure condition pour les aider. Et bien entendu, j'ai écarté Alec de ma vie...Mais c'était pour le mieux.

De toute façon, on n'en était qu'au début de notre relation, je n'étais pas assez attaché à lui pour éprouver le moindre regret, à ce niveau là. J'ai rompu avec lui deux jours après la reprise du boulot, lorsqu'il avait déjà commencé à insister pour qu'on se voit. Je sais, c'est con, et c'est à cause de moi si Alec ne s'est pas marié à la base. Mais qu'est-ce que j'y peux, hein ? On fait tous des mauvais choix, dans la vie...

Toujours est-il que mon commerce a bien repris, et que ce matin je peux enfin souffler. Je rentre chez moi en marchant sous la pluie, afin de profiter de chaque seconde de fraîcheur qu'offre ce début décembre. Lorsque j'arrive chez moi, seules quelques gouttes continuent de glisser le long de la baie vitrée, et les nuages gris s'écartent peu à peu, pour laisser passer les premiers rayons de soleil. Qu'est-ce que c'est beau, quand j'y pense. Je fais ensuite un énorme câlin à mon chat, lui donne ses croquettes, son eau, puis file prendre une douche bien chaude, avant de m'endormir profondément dans mon lit ultra confortable.

Quelques jours passent, et ma vie reprend son cours comme avant. Je sors, je bois, je fume, je m'envoie en l'air, je regarde le monde avec un air supérieur et surtout je profite un maximum de ma liberté chérie. Comment j'ai pu penser ne serait-ce que cinq secondes penser pouvoir vivre éternellement avec un shadowhunter ? Franchement, j'en ai même oublié son nom, donc il ne devait vraiment pas être aussi important que ça dans ma vie. Encore une fois, j'ai dû en faire des caisses pour céder à l'un de mes caprices, puis je me suis vite lassé. Et bien soit, il n'y a pas mort d'homme, après tout.

J'ai vite revu Ragnor, on a passé un long moment ensemble, à nous retrouver. On a fini par inviter Cat à nous rejoindre. C'était franchement sympa. On a bien rigolé, on a rattrapé le temps perdu, et ce jusqu'au lever du jour. Puis l'Institut a appelé Ragnor, lui suppliant de rappliquer en urgence. Apparemment, un groupe de shadowhunters se serait retrouvé pris au piège dans une attaque de vampires, et l'un d'eux serait très grièvement blessé. Le fils Lightwood, bien évidemment. Il est si empoté, comme garçon...enfin c'est ce que j'en pense. Je ne m'en souviens vraiment que très peu, en fin de compte. Mon meilleur ami souffle assez longuement, puis accepte finalement. Cat et moi décidons de l'accompagner, pour l'aider. On arrive en quelques secondes grâce à un portail, et deux gardes sympathiques nous accueillent avant de nous mener directement au chevet des jeunes blessés. Je savais qu'un Lightwood avait été touché, mais si on m'avait dit que les trois en même se seraient faits vaincre par des vampires ! J'en ris timidement, ne voulant pas me faire remarquer. Mais qu'est-ce qu'ils sont faibles. Nous aidons tout de même mon ami à soigner ces trois ignares. Cat prend la fille, Ragnor le blond, et moi je dois me coltiner celui aux cheveux noirs. C'est lui qui s'est pris le plus de coups. À tel points qu'il est tombé dans les vapes. Les deux autres, à côté, ne cessent de geindre de douleur, m'empêchant de me concentrer facilement. J'attends donc que mes amis aient fini de les soigner. Le comateux peut bien attendre trente minutes de plus, ça va rien changer...

Lorsque mes deux compères ont terminé, ils viennent vers moi, avec les deux ados rescapés en mode panique parce que leur frère est, je cite "entre la vie et la mort". C'est bon, faut pas abuser non plus.

-Magnus, pourquoi t'as encore rien commencé !? Alec peut mourir, là, t'en as conscience ?

-Épargne-moi tes sermons, Cat, t'es pas ma mère et ce gosse est pas encore mort.

Derrière mon dos, je les sens tous se regarder, sidérés par ce que je viens de dire.

-Je ne dis que la vérité.

Le blond, excédé, tente de m'agresser et menace de me tuer, mais je ne bronche pas d'un millimètre. Face à mon absence de réaction, sa soeur tente la même chose. Au final, Ragnor a sorti la fille de la pièce, et Cat a assommé le blondinet pour le faire sortir également. Je me retrouve donc seul avec lui. Il est si pâle, mon dieu c'est une horreur. Je craque toutefois mes doigts et me mets au travail. Le petit se réveille au bout de quarante minutes de soins intensifs. Il est encore un peu sonné, mais il va bien. Il s'en remettra. Fallait vraiment pas en faire tout un drame..

Il ouvre donc les yeux difficilement, et prend quelques minutes pour retrouver ses esprits. Ses deux orbites se posent finalement sur moi, et il prononce faiblement :

-Magnus...

N'ayant pas envie de perdre mon temps, je souffle bruyamment, roule des yeux, et lui dis sans aucune émotion :

-Oui, oui, c'est moi Magnus Bane le Magnifique qui t'ai sauvé. Content ? Bon maintenant, c'est qui le directeur, ici, histoire que je me fasse payer ?

Derrière ses yeux vitreux de tristesse absolue, il ne répond rien, et détourne son regard. Son frère et sa soeur reviennent en courant à ses côtés, et je les laisse fêter leurs retrouvailles. En sortant de la salle, je croise Ragnor et Cat, qui me mettent une gifle surhumaine chacun.

-Aïeeeuh ça fait mal !

-Bien fait !! Tu n'es qu'un monstre, Magnus Bane !

-Rooh ça va hein, je l'ai jamais aimé, de toute manière.

Je me réveille très brusquement, paniqué, en larmes et trempé de sueur. Ma respiration est anormalement rapide, et je suis dans mon lit. Je remarque que mes deux lampes de chevet sont allumées, et qu'Alec est assis sur moi. Je le regarde en détail, et il pose ses deux mains autour de mes épaules. Il dépose un long et doux baiser sur mes lèvres, avant de me serrer dans ses bras jusqu'à ce que je m'apaise.

-Et si tu me racontais ce cauchemar, petit coeur ?

En silence, j'acquiesce faiblement, et me laisse glisser tout contre lui, perdu sous la couette et près de son corps. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Un très mauvais rêve. Jamais je ne pourrais haïr Alexander. C'est l'amour de ma vie, comme on dit. 


Heyyyy ! Vous avez eu peur ? xD 

OS MalecWhere stories live. Discover now