II

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- Seungmin ? Seungmin qu'est-ce qu'il se passe ?
Le jeune homme pleurait toutes les larmes de son corps.
Jeongin se précipita vers son meilleur ami et releva son visage pour croiser son regard.
- Pourquoi tu pleures comme ça ? Qui t'a fait du mal ?
Les deux garçons ne devaient pas avoir plus de douze ans.
Seungmin essaya de parler, mais ses pleurs l'en empêchèrent. Jeongin passa son bras autour de ses épaules et commença à lui frotter le dos dans un geste chaleureux. Quand Seungmin fut légèrement calmé, il commença à parler.
- C-C'est... C'est mon frère...
- Celui qui vit en Australie ? Qu'est-ce qu'il a ?
Seungmin tenta de répondre, éclata en sanglots à nouveau. Jeongin le regarda avec de grands yeux tristes, commençant à se douter de la réponse. Et il ne savait pas comment aider son meilleur ami à ce moment-là.
- Il... Il est mort.

La nuit, Jeongin faisait des rêves. Mais à son réveil, il ne s'en souvenait pas. Il ne pouvait savoir si il s'agissait de souvenirs ou du fruit de son imagination. Mais en se réveillant ce matin-là, un sentiment de tristesse s'était logé dans sa poitrine sans qu'il ne puisse rien y faire.

C'était encore un matin où Minho dormait, récupérant de sa nuit exténuante, et où Jeongin décida, pour s'occuper, d'aller se balader. Il faisait frais ce matin-là. Jeongin se rendit au marché et, là-bas, pu admirer les couleurs vives et le sourire des gens qui l'entouraient. Il se sentait un peu bizarre, mais ne savait pas d'où cela venait. Il décida d'ignorer ce sentiment au fond de lui et continua d'explorer le centre ville. Il traversa un parc différent de celui où il s'était réveillé, passant à côté d'un manège couvert de lumières et s'arrêtant un instant pour écouter un groupe de femmes jouant du violoncelle.

Il retrouva la rues et continua d'avancer, mais bientôt, il se sentit suivi à nouveau. Il continua sa route, s'assurant d'un regard qu'il n'était pas seul dans la rue et qu'on ne tenterait pas de l'attaquer. Il se mit à fixer les vitrines, mais son esprit n'était plus tranquille. Et s'il devenait parano ? Peut-être qu'il s'en faisait pour rien, que ce n'était que son imagination.

Sans s'en rendre compte, perdu dans ses pensées, il commença à s'éloigner du centre, et les rues se dépeuplèrent à mesure qu'il avançait. Quand il s'en rendit compte, il chercha à se repérer, mais il s'était définitivement perdu. Il déglutit et songea à faire marche arrière. Il saurait bien retourner sur ses pas. Il bifurqua donc et remonta la rue qu'il venait de descendre, quand il croisa un homme marcher dans sa direction. Était-ce celui qui le suivait ? Jeongin avait peur de sombrer dans la paranoïa. En passant à son niveau, il l'observa et l'homme planta ses iris froides dans les siennes. Un visage pâle, des yeux d'un bleu de glace, pas un seul cheveu ; Jeongin frissonna horriblement. Il ne savait pas pourquoi, mais cet homme ne lui inspirait rien de bon, au contraire, et une terreur sourde s'installa en lui. Une envie de vomir le prit d'un coup et il eu l'impression de voir des flashs devant ses yeux.. Il accéléra, dépassant l'homme et refusa de se retourner ensuite. Il remonta la rue rapidement, il devait se retenir de courir, il ne comprenait pas ce qui se passait en lui. Mais à la vision de ce regard, son cerveau lui criait de fuir.

Quand il aperçut une rue adjacente, il se retourna vers l'homme et constata que celui-ci ne le regardait pas. Alors il fonça dans la rue et ne put respirer correctement à nouveau que lorsqu'il fut entièrement hors de vue.

Il s'engagea alors dans la rue et la suivit sans savoir où elle le mènerait. Il se rendit compte qu'il avait marché plus longtemps qu'il ne l'avait pensé, et qu'il approchait de la périphérie de la ville. Bientôt, il aperçut un cimetière et, sans réellement savoir pourquoi, il s'y rendit. Peut-être était-ce pour admirer les fleurs, peut-être était-ce pour trouver du monde et être sûr d'échapper à cet homme qu'il n'avait pas revu, même en regardant derrière lui régulièrement. Il avait peut-être simplement arrêté de réfléchir. Il s'engagea dans l'allée principale, entourée d'arbre agréables, aux longs troncs fins et aux feuilles vert pâle qui bruissaient dans le vent. Il admirait les couleurs des fleurs sur les tombes qu'il longeait, et leur odeur parvenait délicatement à ses narines. Jeongin n'avait jamais trouvé les cimetières sinistres, car ils étaient plein de couleurs et des souvenirs heureux que les gens gardaient de leurs proches. C'était comme une bulle pour se remémorer les proches perdus où l'on souriait en se rappelant des raisons pour lesquelles on les aimait. C'était un peu triste, mais assez beau.

𝑳𝒂 𝑴𝒆́𝒄𝒂𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒖 𝑪𝒐𝒓𝒑𝒔 ❀ 𝐉𝐞𝐨𝐧𝐠𝐜𝐡𝐚𝐧Where stories live. Discover now