Les cicatrices de l'océan (Fukaboshi x OC)

Les sentiments qui fleurissent

Quand Fukaboshi se réveilla le lendemain, Kelda était partie. Le roi dit qu'elle avait tenu à les remercier pour leur gentillesse et qu'elle espérait les revoir bientôt.

La vie revint à peu près à la normale. Les princes étaient occupés à réparer les nombreux dommages qu'Hody Jones avait causés. Heureusement, lui et ses acolytes étaient morts quelques jours après avoir été défaits par Luffy à cause des stéroïdes dont ils avaient abusés. Ils n'auraient donc pas à les juger. Mais pendant quelques mois encore, Kelda n'eut jamais l'occasion de se retrouver seule à seule avec Fukaboshi. Ils se virent, mais toujours pendant des évènements officiels ou entourés de tellement de gens qui ne savaient pas qu'ils se connaissaient.

Quand les choses se replacèrent un peu plus, Fukaboshi recommença à traîner dans la Forêt Marine. La première fois qu'il vint, Kelda était avec d'autres soigneurs de poissons. Ils avaient tellement de poissons blessés qu'ils devaient s'entraider. Il se contenta de l'espionner au début. Une fois, par chance, elle arriva dans la Forêt Marine sans un poisson, un livre, ou quoi que ce soit d'autre. Elle s'assit entre les coraux, comme si elle attendait que quelque chose se passe. Après avoir attendu quelques minutes, Fukaboshi sortit de sa cachette. Elle était de dos et ne pouvait pas le voir. Il décida de la surprendre. Il la prit par la taille et murmura :

- Ça faisait longtemps, ma douce.

Elle sursauta voulut se tourner alors il la lâcha. Elle était surprise de le voir même si elle avait reconnu sa voix. Ce n'était pas son genre de faire des blagues. Il sembla un peu inquiet et confus de sa réaction.

- C'est toi, dit-elle avec soulagement. Pourquoi t'as fait ça ?

Comprenant qu'elle ne lui en voulait pas, Fukaboshi sourit et essaya de prendre ses mains.

- Tu m'as fait peur, fit-elle semblant de se fâcher et de le frapper avec ses poings.

Il rit et réussit à garder ses bras autour d'elle malgré ses assauts. Ils en rirent tous les deux. Quand ils s'arrêtèrent et réalisèrent dans quelle position ils étaient, ils se séparèrent en rougissant. Kelda semblait si embarrassée que Fukaboshi essaya de détendre l'atmosphère.

- Et si on allait dans un endroit plus... tranquille ? Comme avant...

Il gratta sa nuque et ajouta, en rougissant encore :

- Je me suis ennuyé de nous.

- Moi aussi, dit-elle avec un grand sourire et les joues rouges.

En vérité, elle était extraordinairement heureuse de le revoir, mais aussi nerveuse comme ils ne s'étaient pas parlé depuis longtemps. Ils allèrent marcher et parlèrent pendant longtemps, comme ils faisaient avant toute cette tragédie avec Hody Jones. On aurait dit un rêve. Ils riaient pour un rien et rougissaient. Fukaboshi pouvait encore entendre ses cris avant de s'effondrer sous les balles. Kelda avait toujours sa lettre et la relisait chaque soir avant d'aller dormir en essayant de se convaincre que tout cela était vrai.

Leur rencontres devinrent des rendez-vous tacites. Chaque semaine, ils se rencontraient pour parler de tout et de rien. Ils trouvèrent un navire naufragé qui devint leur forteresse. Fukaboshi avait souvent tenté quelque chose mais chaque, fois, ça les embarrassait. Mais un jour, en la voyant arriver dans la lumière d'été, il sut qu'il ne pouvait plus se permettre d'attendre. Kelda était un peu triste. Elle l'aimait beaucoup mais savait qu'elle ne le lui avouerait jamais. Il était le plus vieux prince après tout.

Quand elle arriva au bateau, elle se força à sourire. Fukaboshi se tenait à côté des escaliers. Il avait l'air aussi beau que d'habitude. Ses yeux dorés étaient toujours aussi doux et attentionnés. Il sut tout de suite que quelque chose n'allait pas en la voyant.

- Hey !

- Ça va ? T'as l'air un peu...

- Non, tout va bien.

Il peut vraiment lire dans mes pensées.

Il toucha son épaule.

- Viens, dit-il en prenant sa main. La vue est superbe là-haut.

Elle se laissa guider par la main. Ils s'assirent et ne dirent rien pendant un moment. Un malaise régnait.

- Kelda, je voulais te demander... Je veux dire... On a jamais parlé de la lettre que je t'ai envoyée et tout le reste.

Elle sursauta un peu et regarda tristement le bout de sa queue.

- Oui, c'est vrai. Tellement de choses se sont passées...

- Donc tu... tu l'as reçue ?

- Oui. C'est pour ça que je suis venue.

- Je ne voulais pas que tu sois mêlée à tout ça.

- Je ne pouvais pas... Je ne voulais pas te laisser dans cette position. Je savais que tu avais été capturé et...

Elle soupira.

- Je suis désolée. C'était gentil de ta part de venir me chercher après. Je n'ai pas été assez prudente.

- Te blâme pas, dit-il en touchant son épaule. Ça à mener à des révélations plutôt intéressantes.

- Oh ça... Je n'y ai pas vraiment repensé. J'imagine que je suis juste soulagée que ça soit enfin fini.

- N'y pense pas, dit-il. C'est fini maintenant, tu peux vivre normalement.

Elle sourit un peu. Il s'éclaircit la voix.

- En fait, je voulais t'en parler parce que je voulais te dire que... tout ce que je t'ai dit était vrai. Chaque mot était vrai.

Kelda ne sut pas quoi répondre. Elle sentait le collier peser dans sa poche.

- Comme tu n'as pas porté le collier, je m'imaginais que peut-être le messager l'avait perdu ou...

Elle se dépêcha de le sortir.

- J'avais peur de le porter en publique au cas où quelqu'un le reconnaîtrait. Mais il ne m'a jamais quitté.

- Tu l'avais vraiment pendant tout ce temps ? dit-il.

Il se sentit si bien d'un coup. Il lui prit la main, la forçant à le regarder dans les yeux. Elle rougit. Il caressa sa joue de son autre main.

- Désolée, j'avais si peur...

Il la coupa en l'embrassant. C'était passionné et doux à la fois. Kelda sentit son coeur battre plus fort. Elle ne oublia presque de l'embrasser en retour. Mais dès qu'elle le fit, leur baiser s'éternisa et leurs corps se rapprochèrent. Quand ils se séparèrent, il l'embrassa sur la joue, ce qui la fit rougir et glousser. Il le fit encore et encore, faisant fondre son coeur.

- Tu ne sais pas à quel point ça m'a inquiété de ne pas le voir sur toi.

Elle le mit et le regarda avec des yeux brillants.

- Tu t'es inquiété pour un simple collier, mon prince ?

- Il te va bien. Et j'aime bine ce nom.

Elle rit et se blottit contre son torse.

- C'est clair que je partage tes sentiments maintenant ?

- Oui.

Ils passèrent encore du temps à se câliner et se voler des baisers ici et là. Il caressa sa belle et élégante queue. Tout était si parfait. Il en avait si souvent rêvé mais c'était tout de même mieux que ce qu'il avait imaginé.

À la fin de la journée, ils purent à peine se séparer. Ils se promirent de se revoir bientôt. Ils refirent le même schéma pendant longtemps. Le bateau naufragé devint leur repère secret où ils pouvaient passer du temps juste tous les deux. Ils parlaient, s'enlaçaient, s'embrassaient et se faisaient pleins de petits gestes affectueux. Et ils étaient heureux ainsi, comme si rien d'autre n'existait.