Chapitre 3. Un diner avec une limace

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J'ai l'impression d'être Jesus partageant son dernier repas avec ses apôtres même si mon unique disciple est Elena. Je crois qu'elle ressent mon envie de me passer la corde au cou... . Pourquoi on est déjà vendredi ? Je n'ai jamais eu de tels envies de suicides que maintenant. Je revois en boucles Salomé se mordiller les lèvres en me regardant tout à l'heure. J'avais l'impression d'être un alléchant morceau de viande à un prix exorbitant. Est-ce que l'on essaie de me faire prendre conscience de ce que subissent les animaux avant d'être abattu ? Je jure que si c'est le cas, je deviens vegan !


Cette femme me fait me comporter n'importe comment ! Je n'en reviens toujours pas de ce que j'ai pu dire à la mère de Louis. Pour ma défense, J'avais juste pris le parti d'une fillette que Louis n'arrêtait pas d'appeler « la moche » depuis des jours en lui précisant qu'avant de surnommer quelqu'un comme cela, il vaudrait mieux se regarder dans une glace pour éviter de paraître ridicule. Il n'y avait que la pure vérité dans ce que j'ai dit mais Louis s'en est plaint à sa mère et ma remarque n'a pas plu à celle-ci.


« Est-ce que vous insinuez que mon fils est moche ? »


Que vouliez-vous que je réponde à cela ? Mon génial cerveau a eu la brillante idée de ne pas fonctionner  et de dire clairement ce que je pensais.


« La beauté est purement une question de génétique, ce n'est donc pas de sa faute qu'il soit ainsi ! »


Je pense que la mère a été aussi choquée que moi par ce qui est sorti de ma bouche. J'ai voulu me rattraper et cela a été encore pire.


« Je vous présente mes excuses, cela ne devait pas sortir comme cela de ma bouche ! »


Je pense que si j'y avais mis des formes et des fioritures, cela serait revenue au même.


Tout cela pour dire que tout mon être n'a pas envie de se retrouver en face du gnome même mon cerveau a pris la poudre d'escampette. Toutes mes pensées se tournent pour trouver un moyen de m'échapper de cette contrainte mais aucune excuse valable m'est venue.


Elena est tout mon opposé, elle est surexcitée et très heureuse parce que sa mère ne travaille pas ce soir, cela veut dire que c'est apéro dînatoire avec un dessin animé. C'est tout ce que je rêve de faire et si possible avec sa mère dans mes bras, ce serait merveilleux.


Pour bien me mettre le moral au plus bas, la mère d'Elena arrive au pas de course dans ma salle de classe.


« Vous êtes déjà là ? »


Madame Fernand me regarde étonnée de ce que je viens de dire. Je me contente de rougir bêtement.


« Je ne voulais pas dire que je ne voulais pas vous voir bien du contraire... je... je ... je suis en train de m'emmêler les pinceaux là ! »


Ses yeux brillent d'amusement, j'ai l'impression d'être un feu de camp tant je suis gênée.


« Ne vous prenez pas la tête, j'ai compris ce que vous vouliez dire. »


Maitresse de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant