Meilleurs amis et rien d'autre

Chap 3 🍿 Part II

CLÉMENT

Partie II/II

Je sors de permanence avec Nathan sur les talons, cherchant à sortir du bâtiment. Une fois à l'air libre, j'enroule mon écharpe autour du cou et bâille à m'en décrocher la mâchoire. La rentrée a eut lieu il y a une semaine et je rêve déjà d'être en vacances. Le châtain fouille la cour du regard tandis que je vérifie les emplois du temps de nos amis que j'ai photographié en début d'année afin de savoir quand nous avons des moments de libre pour nous retrouver. Il faut dire que c'est compliqué de se voir puisque nous sommes dans des filières différentes.

— T'as entendu ça ? fait un garçon dans mon dos.

— De quoi ? répond son ami.

Je ne prête pas plus attention à la conversation qui a lieu derrière moi et me tourne vers Nathan pour lui dire :

— Aïdan et Émilie finissent dans dix minutes. On peut peut-être faire la queue avant ?

— Ce mec sort avec un autre gars.

— Sérieux ? Fait voir la photo.

— Ouais, comme ça ils nous rejoindront et auront pas besoin d'attendre, accepte le châtain.

— Hé mais je le connais ! On était ensemble au collège.

— Ah ouais ? Il s'appelle comment ?

— C'est Aïdan Bercot. Je crois qu'il est en S. Je savais pas qu'il était gay....

On se retourne vivement vers les deux adolescents qui continuent de marcher, insouciants. Étonné, je les fixe jusqu'à ce qu'ils s'éloignent beaucoup trop pour me permettre de réagir.

— Je rêve ou..., commence Nathan, incrédule.

— Ils viennent de parler d'Aïdan ?! je finis, tout aussi perplexe.

On se regarde en silence, nos pensées fusant à tout allure a l'intérieur de notre crâne. Il se mordille la lèvre, songeur, avant de croiser les bras.

— Comment ils pourraient être au courant ?

— Aïdan n'en a parlé qu'à nous, je réponds en fouillant mon esprit à la recherche d'une réponse qui me satisferait.

On se regarde en silence pendant quelques minutes avant de comprendre. Nathan décroise ses bras, s'arrache une peau morte de sur sa lippe et passe une main dans ses cheveux avant de soupirer.

— Oh merde...

— Émilie ? je propose même si je connais déjà la réponse.

— J'en suis presque certain, confirme-t-il.

— Presque ?

— Je n'ai pas de preuves à avancer. Hormis ma légendaire intuition !

— Elle sera moins légendaire quand on l'annoncera à Aïdan.

Il grimace et nous restons quelques minutes sur place, indécis. Il attrape finalement mon poignet pour que l'on prenne la direction du self, histoire de réfléchir tout en faisant la queue.

— Il faut d'abord qu'on vérifie, je dis, plus pragmatique.

On s'arrête derrière la cinquantaine d'élèves qui attendent patiemment que leur estomac soit comblé et Nathan se tourne vers moi, une expression déterminée sur le visage.

— Qu'est-ce que tu veux vérifier ? Émilie est la reine des commères dans ce lycée. 

— Peut-être, mais on ne peut pas l'accuser sans être sûr. Et puis... ça se peut juste qu'ils les ont vu ensembles ?