48 ~ Horizon bleu

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- Antoine ! On va où !? m'exclamais-je.
- Non, je ne te dirai rien !
- Arman ? tentais-je.
- Il n'en sait pas plus !
- Roooh !

C'est Antoine qui s'est chargé des valises. Même ça, je ne peux même pas récupérer des indices sur notre destination. 
- Kath ? Tu veux bien porter cette robe pour moi s'il te plait ?
- Une robe pour voyager ? C'est bien peu pratique en cas de problème, rigolais-je face à sa demande.
- Certes, mais tu es si belle en robe !
- Insinuerais-tu que je suis laide en pantalon ?
- Loin de là ! Tu est toujours magnifique mi bella ! Juste que tu portes rarement de robe et ça te donne une prestance... wow !
La robe qu'il me tendait était sobre, longue, coupée en carré avec une grosse bande blanche en bas. Le haut est sans manche et s'attache autour du cou en montant par devant et derrière. D'un bleu marine profond, elle est magnifique.
- D'où vient-elle ?
- Maud.
- Hein ?
- Maud est trop grande pour porter cette robe et elle me l'a donné pour toi.
- Oow ! Merci beaucoup ! Je lui enverrai un message ! 
J'enfile la robe et reviens vers lui.
- Tournes ?
Je m'exécute. Le jupon s'envole magnifiquement.
- T'es parfaite Katherine !
- Oh non ! Tu es parfait Antoine !

Antoine met notre valise et le sac d'Arman dans le coffre de sa voiture et on se met en route.
- Kath ? Tu vas pas aimer, mais je vais te demander de mettre se bandeau sur tes yeux et se casque sur tes oreilles.
- Quoi ?!
- Tu auras de la musique en permanence, promis.
- Mais pourquoi ?
- Je ne veux pas que tu devines la destination, ou que tu l'entendes ou la vois écrite quelque part...
-Okay... Je te fais... hum hum... confiance ? riais-je.
- Merci ! 
Il me banda les yeux. Et m'embrassa.
- Je t'aime, souffla-t-il avant de poser le casque sur mes oreilles. 
Je cherche sa main et il me la donne. De l'autre j'attrape celle d'Arman.
- Guidez moi bien les garçons !
Pour réponse, Antoine me serra une fois brièvement la main, suivit de deux fois plus fortes et une autre fois courte. Il attendit un instant, me resserra une fois brièvement, une fois fort, et une autre fois brève. Attendit encore un instant, me serra trois fois longuement, puit après encore une pause, deux fois longues. Une nouvelle pause, deux fois courtes, encore une pause et trois fois brèves...  • ‒ ‒ •     • ‒ •    ‒ ‒ ‒    ‒ ‒    ••   •••. P R O M I S.
- Merci.
Je sens qu'il y a des gens autour de nous. Je sens leur agitation. On attend quelques minutes, puis on se remet en marche. Antoine s'arrête et je m'arrête un instant trop tard je butte contre une marche. Antoine me porte pour monter cette volée de marche et me repose à terre après. Il se met derrière moi et me pousse doucement par la taille. Il me fait ensuite assoir. Antoine à ma droite et Arman à ma gauche. 
Antoine déplace un peu le casque de mon oreille et me dit :
- On est dans un avion, donc pas de panique hein ?
J'hoche la tête.
- Je vais te retirer ce bandeau, tu pourras lire, ou dormir ou je ne sais pas... Voir les consignes de sécurités que tu connais déjà par cœur ! Mais je vais te laisser avec le casque pour que tu n'entende pas la destination quand le vol va démarrer ou quand on atterrira. Okay ?
J'hoche de nouveau la tête.
Il replace le casque et me défait le bandeau. La luminosité est douce. Je souris en regardant Antoine, puis me tourne vers Arman et mon sourire s'agrandit encore. Le cache-hublot d'Arman est baissé je ne peux pas voir le ciel qui doit être bien dégagé selon la dame météo. Antoine me tend son téléphone, c'est lui qui gère la playlist. Ensuite il me présente un livre, Looking for Alaska de John Green. Un post-it dans le livre dit : j'ai trouvé ça, je sais c'est adolescent, mais ça avait l'air sympa et puis... est-on vraiment adulte un jour ? Je t'aime. A.
D'un signe de tête je le remercie. 

Le vol s'est bien passé. Antoine m'a remit le bandeau avant qu'on repasse la couche nuageuse. Le trajet voiture s'est passé comme à l'allé, sans son, ni vu.

Antoine se gare et m'aide à sortir. On marche encore. On s'arrête, Arman me tient toujours la main, mais Antoine me lâche. Il la reprend rapidement et on recommence à marcher. Quelques minutes après, on s'arrête de nouveau. Antoine me lâche à nouveau la main, et met un peu plus de temps que la première fois à revenir. On fait apparemment demi-tour et on repart en marchant.
- Ca commence à devenir long de marcher à l'aveugle comme ça Antoine, riais-je.
Peu de temps après notre dernier arrêt, on s'arrêta enfin. L'endroit est dégagé en soleil, je sens sa chaleur m'envahir. Antoine se baissa et... me retira mes chaussures !? Qu'est-ce qu'il fait ?! Il se redressa et me retira alors enfin le casque... Ce bruit... Ce bruit que j'aime tant ! 
- Antoine ! m'exclamais-je.
- Je suis là, je suis là... me répondit-il.
L'émotion monte, je suis presque sur le point de pleurer tant je suis émue.
On est à la mer ! 
Antoine attrape de nouveau ma main et me tire pour me faire avancer doucement sur les galets chauds. Mes pieds s'enfoncent alors dans du sable doux et chaud. Une larme s'échappe du coin de mon oeil, et je manque de perdre l'équilibre.  
Antoine me rattrape et revient vers moi pour détacher le bandeau.
La luminosité m'empêche d'abord de voir. Le soleil orange enflammant le ciel de couleurs exquises, déclinant sur l'océan bleu profond...  Et puis je vois. Oui je vois !
Je cours, manquant de tomber dans le sable, et me jette dans ses bras !
- Hugo !
Hugo, Marine, Anna-Rose et Giuliana sont là.

Il me réceptionne et me fait tournoyer en l'air comme il le fait parfois avec ses filles.
Je salut également Marine avant de prendre mes nièces dans mes bras.
- Comment... Que faites-vous ici ?
Hugo regarda Antoine complice.
- J'ai bien vu après votre appel que ton frère te manquait, et que tu voulais voir la mer. Alors voici ton frère à la mer !
- Merci !
Je me jette sur Antoine et l'embrasse. J'en pleure d'émotion ! L'océan en face de moi, le soleil se reflétant sur l'eau éblouissante, Hugo, Marine, les filles et Arman, et surtout Antoine ! 
- Eh ! Pleures pas ! Je t'ai pas amener ici pour que tu pleures ! ria Antoine.
- Merci ! Merci, merci, merci...
- Tata ? Tu m'amènes me baigner ?
- Bien sûr Giu ! Tous en maillot de bain !
Je me change en moins de deux, attrape Giu et cours avec elle à l'eau pour être les premières !
- Quand les autres arrivent on les éclabousse ! D'accord ?
- Excellente idée Giu !
Et quand ils arrivèrent, ils furent mouillés avant même de toucher l'eau. Antoine essaya de me couler.
- VENGEANCE ! hurla-t-il quand il eu réussi.
- Giu ! Tu t'accroches à mon cou ?
Elle s'exécuta et on s'éloigna, moi à la nage, elle sur mon dos, du petit groupe pour créer notre petit plan diabolique de vengeance. 
De là où je suis, je vois Hugo surveiller Anna-Rose qui apprends à Arman à perfectionner sa brasse et essaie de lui apprendre le crawl. Antoine aussi garde un œil attentif sur les deux enfants en discutant avec Marine.
On revient sournoisement avec Giuliana. Sans faire de vague, elle s'agrippe au cou de sa mère qui sursauta sous les rires d'Antoine. 
- Toi petit prince tu ne vas pas t'en sortir comme ça ! le menaçais-je en me tordant de rire. 
- La crédibilité de ta menace est enterrée là Kath !
- Pas besoin de crédibilité face à l'efficacité !

Je remonte ensuite sur le sable sec. Arman et Anna font une compétition de château de sable et Giuliana arbitre. Un sacré trio. Hugo sort une enceinte et mets alors de la musique. J'attrape Antoine et l'entraîne dans une danse improvisée suivit de près par Marine et Hugo.
- Attends, essaies comme ça, me dit Antoine.
Il me montre deux trois pas que je reproduis et recommence. Ensuite le reste coule avec le rythme de la musique !
- Promis un jour je t'apprendrai vraiment à danser ! En attendant on fait comme ça !
- Sacrés progrès frangine !
- Merci ! C'est un vrai compliment venant de toi !
On explose de rire.

Après quelques danses, je m'allonge sur le sable chaud. Marine se pose à côté de moi. J'observe le soleil déclinant prendre des couleurs vermeille et grenat, jusqu'au bordeaux même.

- Tu lis quoi ?
- Looking for Alaska ! C'est génial comme histoire !
- Je pourrai te l'emprunter quand tu l'auras finit ?
- Tiens ! Je l'ai lu dans l'avion, je voulais trop savoir la suite il m'a plu direct ! 
Je me lève pour prendre le livre dans le sac qu'Antoine a prit avec nous à la plage. 
Je manque de perdre l'équilibre. J'ai la tête qui tourne. 
- Oulaaaa Katherine ça va ? Restes avec nous ! s'exclame Hugo en se moquant sûrement de mon allure de bourrée.
Mais ma vue est pleine de taches noires-grises, j'entends plus de mon oreille droite...


Point de vu d'Antoine

- Où as-tu appris à danser comme ça ?
- La famille Griezmann ! Mes parents adorent danser et m'ont transmis ça je crois bien !
- Génial ! ... Oulaaaa Katherine ça va ? Restes avec nous ! s'exclame Hugo en se moquant sûrement de mon allure de bourrée.

- J'ai la tête qui tourne... Ma vue est tacheté, j'entends plus de mon oreille droite...
- Wo ho ho Katherine ! s'écrit Hugo en se précipitant à temps pour réceptionner sa sœur et amortir la chute de sa tête.
Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Une permission ~ Antoine GriezmannWhere stories live. Discover now