CHAPITRE 8

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Chapitre 8 : Tous le monde sur le ring

La porte de l'appartement s'est ouverte et mon grand frère est rentré dans le salon. Il nous a surpris la main dans le sac, il s'est directement jeté sur Mom's et lui a mis des droites dans la figure, j'ai cru que mon cœur allait s'arrêter.

Samy : Sale bâtard, tu touches ma petite soeur sous mon propre toit ! Je vais te tuer, je vais te tuer !

Et c'est ce qu'il faisait, il tuait de coups Mom's, il arrêtait pas de le cogner, il le cognait si fort que j'ai cru qu'il allait le tuer. Alertés par le bruit, y a les mecs qui se trouvaient en bas du bloc qui sont montés chez nous. Ils les ont séparés, j'étais soulagée quand je l'ai vu sur le point de repartir, il l'avait mis en sang, il saignait de tout le visage. Mais Mom's ne voulait pas partir, il a regardé mon frère dans les yeux et lui a dit :

Mom's : S'il te plaît ne la touche pas, elle n'a rien fait.

Mon frère Samy lui a rajouté une droite. Mom's est parti, les autres mecs l'ont tiré dehors. Une fois tous le monde parti, mon frère s'est tourné vers moi... S'est approché doucement et m'a mis la droite la plus forte que j'ai jamais reçue, tellement forte que je me suis mangé le mur qui était à cinq mètres de moi et je me suis étalée par terre.

Samy : Ah ouais tu fais ta belle, tu ramènes des mecs à la maison, sale grosse pute. Tu es morte, c'est fini, tu es morte. En plus tout le quartier le sait maintenant, ma pauvre fille, tu es morte !

Putain, ses mots me faisaient encore plus mal que ses coups. Samy m'a mis de gros coups dans le ventre, j'ai cru que mes reins allaient ressortir par ma bouche. Ensuite il m'a traînée jusqu'à ma chambre. J'avais même pas la force de pleurer tellement j'avais mal, mais ce à quoi je pensais là plus c'était Mom's, il lui avait complètement massacré le visage. J'aurais préféré qu'il me frappe moi plutôt que lui. Je l'aimais bien mon frère Samy mais là, je me suis mise à le détester. Est-ce que quelqu'un le frappait, lui, quand il embrassait sa meuf, est ce que quelqu'un le frappait, lui, parce qu'il sortait avec des meufs ? Non ! Alors pourquoi moi ?? Pourquoi ? À ce moment-là je voulais ma mère, je voulais une sœur, je voulais quelqu'un à qui parler, à qui me confier, qui m'aurait protégée, qui m'aurait conseillé, qui m'aurait guidée, qui m'aurait calmée, qui m'aurait évité de faire ce que j'allais bientôt de décider de faire...

Alors ça y est, c'était donc vrai, on allait devenir comme Roméo et Juliette ?

J'étais anéantie, j'avais la haine. J'allais donc finir comme Souad, brûlée vive ? Non, ce n'est pas possible, pas moi, je suis née en France, dans quelques mois je passerai mon bac, normalement je devrais aller à la fac, j'ai eu mon bac de français avec 14 et 15, il ne pouvait pas me faire ça à moi, il n'avait pas le droit de me faire ça ! J'irais voir la police, je prendrais un avocat, je les mettrais tous en prison, je ne les laisserais pas me faire ça ! Durant le temps où j'ai attendu, je me suis mise à pleurer comme un bébé. Il m'a laissée deux jours enfermée dans cette chambre, sans manger ni boire. Ok on voulait me marier à un pervers ? Ok... mais non en fait - je ne me laisserais pas faire ! Je ferais seulement ce que moi je voulais, je ne me marierai jamais avec ce pervers, avec un homme que je n'aime pas.

Ma mère est arrivée plus tôt que mon père et mes autres frères, elle avait pris l'avion. Mon frère m'avait ouvert la porte de ma chambre, mais je n'en étais pas sortie. Elle est venue me voir et m'a dit ces mots qui m'ont fait terriblement mal :

Ma mère : Tu n'es plus ma fille!

Moi : ....

Dedans, j'ai collé mon oreille contre la porte. J'entendais pas trop bien, mais j'ai compris l'essentiel : ils ont prévu de me fiancer à Nadir, faire juste le helel comme je n'étais pas majeure afin de sauver leur face devant les voisins. Et ils me marieront l'été même, au bled.

Quand j'ai compris ça, après tous les coups que j'avais mangés je n'avais plus grand-chose à perdre, alors j'ai poussé la porte du salon, suis rentrée en pleurs et me suis mise à crier fort :

Moi : NON NON non ! Jamais je ne vous laisserais me faire ça !

Personne n'a bougé de sa place au début, puis voyant qu'ils ne faisaient rien, j'ai attrapé le plateau de thé qui était sur la table et je l'ai balancé contre le sol et j'ai encore crié :

Moi : Jamais ! NON ! Tuez-moi si vous voulez, mais ne me mariez pas à ce bâtard !

Là seulement, ma mère s'est levée et m'a prise dans ses bras. Ensuite elle m'a traînée avec elle dans ma chambre, elle m'a mise dans mon lit et m'a dit : "Reste là !" Elle est partie et je suis restée là. J'ai pleuré, puis j'ai voulu me suicider un premier temps mais j'ai réfléchi, je me suis levée calmement et je suis allée voir ma mère.

Moi : Maman, je peux te parler ?

Ma mère : Bien sûr, mais ne me crie pas dessus !

Moi : Oui. Maman, vous voulez me marier ?

Ma mère : Nous sommes obligés maintenant !

Moi : Je comprends...

Ma mère : Ah, c'est bien.

Moi : Ben, si vous voulez me marier, mariez-moi à Mohamed. Il sera d'accord.

Ma mère : Mohamed ? C'est qui celui-là ?!

Moi : Ben, celui qui est venu à la maison et qui... enfin ! ....

Ma mère : Ah, lui ! Mais ton frère a dit qu'il n'est pas arabe !

Moi : Oui, mais lui est converti, tu sais.

Ma mère : Ah bon ? Mais il n'est pas arabe quand même.

Moi : Et alors ? Qui a dit qu'on devait se marier qu'avec un Arabe seulement ? Il est musulman, c'est tout ce qui compte !

Ma mère : Moi désolée, mais non ton père...

Mon père ? Mon père quoi ? Mon père voulait que je me marie seulement avec un Arabe qui soit né musulman même s'il ne pratiquait pas, enfin même si Mohamed était arabe ça ne suffirait pas en fait, parce que mon père ne voulait que d'un marocain et venant de ma ville au bled soit rien, c'est donc pour ça que Nadir était l'homme idéal pour moi. Il était né musulman, il était marocain et de la même ville que nous, il possédait tous les critères pour être mon mari et pour que ma famille l'accepte. Ça, je le savais déjà enfant, parce que je voyais mes cousines se marier qu'entre des gens de ma famille ou des voisins, mais je me disais moi je suis née en France, moi c'est différent, je ne subirais pas le même sort qu'elles, moi je, moi je... Tu parles !

Et là, quand j'ai compris ça j'ai complètement dérapé, j'ai fait ce que je n'aurais jamais dû faire.

Nadir a accepté de m'épouser même si je n'étais plus vierge, parce que tout le monde pensait que je ne l'étais plus. Oui, chez ma famille si une fille sort avec un mec, ils pensent qu'on le faisait immédiatement. Moi je n'avais jamais prévu de le faire et Mom's n'a jamais voulu le faire...

La famille de Nadir est venue chez moi et s'est mise d'accord avec mes parents sans même demander mon avis, on m'avait enfermée dans ma chambre.

Quelques jours avant la rentrée, ma mère est venue dans ma chambre m'apprendre que l'helel était prévu après la première semaine de cours.

La rentrée est arrivée, ils m'ont laissée aller en cours. J'y suis allée, je n'étais plus la même. La seule chose à quoi je pensais, c'était revoir Mom's pour lui dire. Et je l'ai revu. Je lui ai tout dit, il était anéanti. Il m'a dit :

Lui : Mais moi aussi je veux t'épouser... Si ce n'est que ça moi je t'épouse, on fait l'helel. Je suis musulman...

Quand je l'ai entendu dire ça, j'ai pu m'en empêcher, j'ai fondu en larmes.

Moi : Non tu comprends pas, ils veulent que d'un marocain, ils s'en foutent de la foi de la personne en vrai !

Lui : Putain... Mais je le laisserais pas te prendre à moi!

Moi : ................

Je n'avais que 17 ans... j'étais amoureuse... Je ne connaissais rien à la vie.

Lui : Je vais aller voir ton frère et ton père, je vais leur dire......................

Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurtWhere stories live. Discover now