Chapitre 27 : Retour chez Kingsley

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Aymee fit son sac en faisant de son mieux pour avoir l'air joyeuse. C'était plutôt difficile depuis la sortie scolaire.

Le vol de l'éclair de Zeus avait embrasé l'océan de pétrole de jalousie et de haine qu'entretenaient les Dieux depuis des millénaires, particulièrement entre Poséidon et Zeus. Chiron avait quitté l'Olympe avec les pensionnaires presque en catastrophe le matin du 22 et le reste des vacances n'avait été qu'un faux-semblant de bonheur. Même les mortels avaient remarqué le temps affreux qu'il faisait. Ils n'étaient peut-être ni croyants ni au courant, mais pas totalement aveugles pour autant.

Aymee plaça le sac de Poudre de Rêve dans un coin de son sac où elle ne pourrait pas le perdre. C'était le cadeau d'Anaïa, peut-être le dernier. Sa demi-sœur était en train de faire sa dernière année d'études et comptait travailler pour le ministère de la magie américain tout de suite après avoir obtenu son diplôme. Autrement dit, elle n'aurait probablement plus jamais le temps de venir à la Colonie. Elle le lui avait annoncé avant-hier et Aymee l'avait avalé de travers.

Aymee fixa le sac de poudre magique. C'était une poudre très spéciale que se transmettaient les enfants d'Hécate depuis si longtemps que personne ne savait d'où il venait ni qui l'avait créé. Aymee avait été très émue lorsqu'Anaïa lui avait donné. Elle pensait qu'elle le donnerait à Alabaster, comme il était le « chef » des Hécate. Sur le moment, Aymee l'avait reçu comme un grand honneur, mais elle le voyait maintenant comme un fardeau de plus sur ses épaules. C'était la tradition que le jour du solstice, un Hécate utilise la poudre pour faire un spectacle. La Poudre de Rêve portait bien son nom : une poudre dorée émanant une douce lumière, la rendant féerique. Elle prenait la forme de tout ce qu'on imaginait, particulièrement bien des rêves. Plus ton idée est claire, plus la forme sera détaillée. Ça faisait des spectacles splendides, débordant de magie et d'émerveillement. Parfait pour le temps des fêtes. Anaïa l'avait confié à Aymee après son petit spectacle. Il avait été merveilleux, bien sûr, mais l'ambiance n'y était pas vraiment. Les pensionnaires avaient trop peur qu'une trop potentielle guerre éclate entre les dieux.

Mais maintenant, il était temps de repartir. Anaïa était déjà partie, ses cours commençant plus tôt. Elles s'étaient dit au revoir, presque adieu. Aymee avait presque pleuré, une boule lui brûlait la gorge. Anaïa lui avait promis qu'elles se reverraient, mais une petite voix en Aymee lui disait que c'était faux. Elle la chassait du mieux qu'elle pouvait.

Aymee referma son sac et sortit du bungalow des Hermès. Elle salua Luke, qui était en train d'aiguiser son épée en sifflant. Aymee n'était pas vraiment surprise de sa bonne humeur. Luke se disait sûrement que c'était bien fait pour les dieux. Il n'était pas le seul d'ailleurs. Alabaster et quelques autres pensionnaires pensaient la même chose. Particulièrement les non-revendiqués. Ça grondait dans le bungalow des Hermès, et Aymee était ravie de le quitter. Elle avait l'impression que ce n'était qu'une question de jour avant que ça n'explose.

C'est peut-être bien fait pour eux, mais si ça finit en guerre, c'est sur nous que ça va retomber.

Annabeth rejoint rapidement Aymee sur son chemin vers la Grande Maison. Elle restait silencieuse, mais pas de peur. Oh non, on pouvait voir des rouages s'aligner et rouler à toute vitesse dans sa tête. Aymee l'avait même vue rester des heures penchée au-dessus de son échiquier, avec le nom de certains dieux posé sur les pièces. C'était clair pour Aymee que la blonde tentait de trouver qui avait bien pu voler l'éclair et pourquoi. Sans oublier qu'elle s'imaginait sûrement ce qu'il se passerait si la guerre devait bel et bien éclater. Quels Dieux prendraient quels camps, quelles seraient leurs stratégies et qui avait les meilleures chances de l'emporter. Aymee ne s'était pas trop penchée sur la question. Elle n'avait pas besoin de s'imaginer dix mille scénarios pour comprendre que ce serait horrible et que tous en souffriraient. Il fallait que le voleur rende l'éclair, de façon anonyme si nécessaire, mais c'était bien la seule solution qu'elle voyait pour que les choses se calment. Aymee ne voulait pas d'une guerre. Elle ne voulait plus jamais voir quelqu'un mourir.

Aymee Parker - Le Tournoi SecretWhere stories live. Discover now