Ton nom noir sur blanc [TodoDeku]

Chapitre 5 : Mauvaise soirée

Il est six heure passée lorsque je passe la clef dans la serrure de mon studio. Nemuri et moi n'avons pas échangé un seul mot, restant chacun de notre côté même si nous partagions deux sièges. Elle n'a pas ajouté quoi que ce soit depuis que nous avions quitté la grande avenue et je me dois d'avouer que le silence me fait du bien.

Je n'ai même pas faim lorsque je rentre enfin à la maison. Nemuri ne s'embrasse pas de cérémonie : elle disparaît avant même que je ne me retourne vers elle pour lui proposer quelque chose.

Je soupire, vidé de toute énergie. J'aimerai tellement que ce ne soit pas moi en charge de tout ces fantômes, de toutes ces morts brutales qui ne me laisse aucun répit. Je récupère ma balle de tennis au sol et la fait rebondir quelques fois. Elle a roulé dans un mouton de poussière depuis l'arrivée de l'Errante et maintenant, les grains sur les poils de la balle sont désagréables au toucher. J'abandonne.

Je me laisse tomber sur mon canapé-lit, qui a gardé sa forme dépliée depuis ce matin. Je n'ai pas eu le courage de le refermer quand je me suis réveillé. D'ordinaire, le calme m'apaise et me soulage. Il signifie qu'un Errant est parti. Que je possède une partie de ma vie à moi seul avant le prochain.

Le silence se fait et je garde les yeux fixés sur le mur blanc immaculé face à moi. Je n'ai accroché aucune décoration et à part une plante en plastique achetée compulsivement dans un magasin suédois alors que j'accompagnais ma sœur dans des achats de fauteuils, une photo de Katsuki et une rangée de livres bien alignés, il n'y a rien qui ne m'appartient vraiment.

Et comme à chaque fois dans ce décors qui m'ennuie, je finis par me retrouver seul. Dans ce genre de moment, son absence pèse plus que tout. Sentant la boule grossir dans ma gorge, j'attrape mon téléphone et envoie un message à Izuku.

Il répond très rapidement.

«Salut, t'es occupé en ce moment ?»
- 18h36

«Mon père vient de rentrer, on va manger avec lui. Il y a un problème ?»
- 18h37

Mes doigts en suspend au dessus de l'écran, j'hésite. Je ne veux pas le déranger et je ne sais pas quoi répondre. Cela ne paraît pas si étrange pourtant, si je lui demander de venir dormir ici ? Même s'il n'est pas au courant de mes sentiments, on est toujours amis. J'écris et efface plusieurs fois avant d'abandonner. Je n'y arriverai pas.

Et puis mon téléphone sonne une fois.

«Tu veux que je vienne ? Je vais m'arranger pour laisser mes parents entre eux tu sais »
- 18h40

«Je ne veux pas déranger si tu dois faire quelque chose, je demandais par curiosité »
- 18h41

J'éteins mon téléphone. Au fond de moi, je suis un peu déçu. Je n'en veux pas du tout à Izuku, bien le contraire. Égoïstement, j'aurai aimé pouvoir passer un peu de temps avec lui.

Trouvant quelques forces, je parviens à me relever et me glisser dans la salle de bain. Je me douche rapidement, bien content de retirer la moiteur et les saletés de ma peau. Reproduire ces gestes mécaniques ont quelque chose de rassurant. Moi-même je ne comprends pas pourquoi je me sens ainsi maintenant.

Lorsque je ressors en pyjama, mon téléphone sonne une nouvelle fois. Je me jetterai presque dessus.

«Je suis en bas de chez toi»
- 18h54

Je reste figé pendant un temps. Je dois même vérifier a deux fois le nom de l'interlocuteur. Et puis l'information passée, je me presse pour aller lui ouvrir. Il fait un peu froid à présent mais ce n'est que pour quelques minutes. Je descends les escaliers à toute allure avant de le trouver là, son pull rouge, jaune et bleu sur les épaules. Il regarde son téléphone, sûrement, en attendant que je lui donne une réponse. Il tient un sac dans son autre main. Sans attendre, je lui ouvre.

Izuku sourit en grand et cela a au moins le mérite de me faire sourire un peu également.

— Je t'ai apporté deux-trois bricoles ! lance-t-il en levant le sac. Je t'avais dis que je pouvais venir.

Il me tend le sac mais je ne l'ouvre pas de suite. Je le fais d'abord rentrer, sentant la chaleur de ma douche disparaitre dans le vent extérieur.

— Merci... C'est au deuxième étage, et je n'ai pas d'ascenseur, il faut prendre les escaliers.

Il sourit.

— Je sais, je suis déjà venu. Pour le permis de Tenya.

Je hoche la tête. Oui, c'était vrai. Il déjà passé en coup de vent l'année dernière pour venir me traîner célébrer l'obtention du permis de notre ami. Je n'étais pas arrivé à Yuei depuis très longtemps mais Izuku tentait déjà de m'intégrer dans son groupe. Le contexte avec ce soir est si différent que sa rapide visite d'autrefois m'a échappé de la tête.

Je le fais rentrer dans le studio et dans un réflexe, je m'essuie les mains sur mon pantalon. Le fait de l'avoir au milieu de mon salon me rend les mains moites. Il prends soin d'observer quelques recoins, sans prononcer un peu et, moi-même silencieux, je commence à trouver cette situation un peu gênante. Il est là, d'accord mais maintenant ?

Je n'ai pas besoin de faire quelque chose. Comme toujours, il se tourne vers moi et demande le premier, désignant du doigt le canapé déplié :

— Je peux m'asseoir ?

Je hoche la tête et nous nous asseyons côte à côte. A s'observer dans le blanc des yeux, attendant l'un comme l'autre qu'un miracle survienne pour détendre un peu cette atmosphère plus que pensante. Je suis déjà perdu dans ses pierres lorsqu'il me sort à nouveau de mes rêveries.

— Ça ne va pas, n'est-ce pas ?

Il ne lui en faut pas plus pour me donner envie de tout déverser. Tout sur ce don spirituel en carton, sur Nemuri, sur lui, sur Katsuki et tellement plus encore. Seulement, mon masque sur le visage, la boule de nerf coincée dans la gorge, je me contente de hocher la tête une deuxième fois.

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Bonjour ! J'espère que vous allez bien ! Comment se déroule Novembre de votre côté ?

Je publie ce chapitre en direct de mon stage où je m'emmerde comme un rat mort ! :D

Je ne sais pas combien de chapitre va avoir cette fiction (je suis nulle pour ce genre de prédiction, 5 devient 40 chez moi), mais dans l'idéal j'aimerai la terminer en 15-20 chapitres ! Je vous réserve encore quelques surprises ;) Nous ne sommes qu'au début après tout !

J'espère que celui-ci vous a plu en tout cas ! N'hésitez à me dire vos avis !

Des bisous, Koala.