Lorsqu'un jour je te retrouverai. [SasuSaku]

29

Les étoiles n'étaient plus ce soir. Elles étaient recouvertes d'un epais nuage noir.

Le regard de Sakura était tourné vers les petites grenouilles sautant joyeusement dans le lac entre chaque nénuphar.

Ses yeux étaient secs et avaient perdu de leur couleur émeraude. Elle voyait à peine les minuscules rayons de lune que procurait les nuages.

Qui aurait pu croire qu'un jour Sakura serait si triste ?
Mais pourquoi était-elle triste au juste ? Pour la mort de Hinami ? Pour le sermon de Tsunade ? Pour les deux ? Ou pour aucun des deux ? Ou pour rien ? Allez savoir.

Si elle contuait à se poser des questions, ça j'arrêterai jamais et elle en reviendrait à se poser la question de l'existence même de la vie. Alors elle ne se posait pas de questions. Et elle attendait. Attendre quoi ? Non rien, rien, rien.

-Oublie ça, se dit-elle.

Elle aggripa un caillou qu'elle trouve sur son côté droit et le lança le plus loin possible. Elle entendit le 'ploc' qui retentit dans la forêt sombre et résonnante.

Étrangement elle ne pensait pas à Sasuke. Elle avait le visage de Hinami gravé dans son esprit. Mais pas celui qu'elle avait vu plus tôt. Celui-ci était recouvert de sang. Il coulait le long de sa bouche et de son crâne, et ses yeux s'était révulsés pour ne laisser place qu'au blanc de l'œil parcouru de veines rouges et sanglantes. Des mains blanches et moites posées maladroitement sur une poitrine à moitié découverte à cause des vêtements déchirés par des griffes de lion enragé. Et toujours ce liquide rouge foncé dégoulinant sur ses doigts et ses hanches. Une vision d'horreur qu'elle se serait permise d'éviter si elle avait pu.

Elle n'arrivait plus à faire couler les larmes alors elle ne pleurait pas. Elle restait là, figée. Quand bientôt se firent entendre des bruits de bas crissant entre les feuilles mortes.

Sakura n'avait pas la force de se mettre en position de défense. À quoi bon se démener ? À quel genre de chose ressemble la vie ? A-t-elle un sens ?

Ces questions là, si le monde en connaissait les réponses, elle seraient aller les demander.

-Tiens, t'es là, dit une voix grave derrière la kunoichi.

-Hm.

L'homme en question vint s'asseoir à côté d'elle.

-J'ai appris pour Himami. Je suis désolé.

-De quoi parles-tu, Konohamaru ? S'il y a bien une personne qu'il faut blâmer, c'est toi. C'est de toi dont elle était la plus proche.

-Peut être.

-Tu as déjà pleuré ?

-Oui. Mais à quoi me servirait de pleurer ? Elle est partie, et c'est que ça devait arriver un jour ou l'autre. C'est ainsi. On ne peut que faire avec. Il faut vivre avec. Et pour vivre avec, il ne faut pas oublier mais n'en retirer que le positif. Dis-toi ça, Sakura-san.

-Merci Konohamaru. Parfois je me dis que je suis immature. Ou plutôt que les bonnes choses sortent de la bouche des plus jeunes. Tu as bien grandi, Konohamaru. Tu deviens un bel homme.

-Tu rigoles ! rit-il. Tu me fais des avances là ! Je vois que madame est infidèle au grand Uchiha Sasuke, haha!

-Chut ! fit-elle en boudant. Il a des oreilles partout en plus ! Arrête de dire n'importe quoi !

-Oui, oui, désolé, finit-il par lâcher en s'arrêtant de rire.

Sakura regarda une dernière fois la lune dans le ciel. Elle semblait plus claire que tout à l'heure.