Rien qu'un chemin

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Amaël et Elijah étaient contents de leur nouvelle chambre.
Leur imagination sans limite avaient fait des murs bleus et verts, des palissades de pierres, incassables, comme celles d'un château.
Et la petite maison de la famille d'accueil dans laquelle ils étaient pour le moment, leur apparaissait comme un de ces manoirs sur les hautes falaises d'un pays lointain.

La famille dans laquelle ils avaient atterri était très bien.

Assez aimante pour ne pas qu'ils se sentent délaissés, assez détachée pour ne pas qu'ils s'attachent de trop.

De toute façon les deux garçons se suffisaient à eux-mêmes et ne voyait pas la mort de leur mère comme une épreuve. Ils savaient qu'ils avaient encore un long voyage à faire pour la retrouver, mais qu'un jour, un jour pour sûr, ils reveraient son sourire aimant. Cette idée les empêchait de sombrer dans la tristesse, bien que l'absence se faisait parfois sentir comme une lame logée droit dans le cœur.

Parfois, la nuit, quand la lune se reflétait par la fenêtre de la chambre, éclairant vaguement la forme d'un Amaël dormant, Elijah pensait. Il se rappelait de leur arrivé chez les services sociaux.

Dès le début on leur avait expliqué qu'à deux, c'était un peu plus compliqué de se faire adopter. Et, avec clarté, pour qu'il n'y ai pas une once de faux espoir qui subsiste, on leur avait dit que, peut-être, l'un partirai sans l'autre.
Mais pour eux c'était inimaginable. C'était comme une abeille sans son dard, elle mourait rapidement. Eux mourrait de chagrin. Ils étaient un tout.
Il n'y aurait pas Amaël sans Elijah.
Ça, le plus grand se le promettait.

Il pensait aussi à la vie. La vie qu'il aurait mené avec sa mère. La vie qu'il menait en ce moment, dans cette famille qui n'étaient pas la sienne.

Et par dessous tout, dans son esprit d'enfant ensomeillé, il pensait à cette promesse.
Celle qu'il avait récité avec sa mère avant qu'elle ne s'éteigne.

Il lui avait promis, qu'un jour, en passant par la fenêtre qui mène vers cet autre monde, il gravirait les marches, surmonterait les épreuves, afin de fouler l'herbe du jardin d'Éden.

Et l'envie de partir, maintenant, alors que peut-être son frère allait sûrement lui être arraché dans quelques jours, se faisait pressante. Il fallait s'enfuir et trouver ce jardin.

Il fallait s'enfuir pour garder leur liberté.

Allons dans l'ÉdenWhere stories live. Discover now