Rien qu'une promesse

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Le chemin était bien plus difficile que ce qu'avait prévu Elijah. La porte vers cet autre monde était bien caché. Trop bien cachée.

Les deux garçons avaient déjà passé deux nuits dehors, tapis dans un cabanon mal fermé. Ils savaient que dehors n'était pas sécurisé.
Ils le savaient tout aussi, le temps passaient vite, et leur famille d'accueil ainsi que la police devaient sûrement être à leur recherche.

Elijah se frotta le front. Ses cheveux lui grattait. Il n'arrivait pas à se rappeler cette phrase que lui avait dit sa mère une nuit. L'endroit où trouver la porte.

Les souvenirs se coupaient, se mélangeaient. Les mots se déformaient et se reformaient en une combinaison louche et peu plausible. Et alors que la nuit tombait à nouveau dans la ville, les deux garçons étaient assis sur un banc.

Amaël, lui, jouait avec ses jouets, tandis qu'Elijah sentait le froid s'insinuer dans les coutures de son manteau. Il observait les passants, tentant de trouver une solution dans les visages fermés de ces inconnus.

Il la vit alors, la solution. Elle ne marchait pas, pressée comme les autres, non. Elle était enfoncée dans le béton. C'était la fontaine.

Et il, Elijah, la regardait avec des yeux pétillants. Il se souvenait maintenant. Il fallait nager.

Avec impatience, il empoigna le bras de son petit frère et, ensemble, ils s'élancèrent vers la fontaine. Les colonnades qui crachaient de l'eau mouillèrent leurs habits tandis qu'ils y entraient. Les passants regardaient les deux jeunots sans plus se soucier.

Eux deux s'agenouillèrent dans le fond. L'eau leur arrivait à la poitrine dans cette position.

- Je sais que t'as froid mais quand je dis trois tu plonges sur le côté sans avoir peur, cria Elijah.

Le bruit assourdissant de l'eau se frappant rendait sa voix inaudible.

- J'ai peur.
- N'ai pas peur Amaël, fais-moi confiance. On va revoir maman ! On va dans l'Éden !

Il avait scandé la dernière phrase avec joie. Et l'esprit d'Amaël s'était apaisé en entendant la possibilité de revoir sa mère.

- Alors à trois on y va et tu te mettras à nager vers la surface ok ?

Amaël hocha la tête.

- Un !

L'eau faisait toujours un bruit assourdissant.

- Deux !

Ils commençaient à grelotter. Il faisait froid en automne et l'eau de la fontaine n'était pas chauffé d'une quelconque manière.

- Trois !

Les deux frères se balancèrent sur le côté. Mettant en retrait leurs peurs. Et, s'écrasèrent dans une eau profonde.
Ils devaient désormais nager. Nager sans arrêter. Nager à en sentir l'eau dans leur chair.

Leurs petites têtes crevèrent l'étendue plane alors qu'ils venaient d'atteindre la surface. Le liquide translucide était calme ici. Pas de remous ni de fracas. Il était également légèrement chauffé.

"C'est comme dans le bain" pensait Amaël.

Les deux garçons se retournèrent dans tout les sens. Il n'y avait qu'une bordure dorée et scintillante. Elijah s'en approcha, il n'y avait rien. Seulement l'horizon et des arbres trop loins, on ne voyait que leurs cimes qui poignardaient les nuages. Et alors les garçons nagèrent vers la rive. Elle était blanche lumineuse. Comme une ampoule écrasé. Des marches apparurent une à une, dans un silence à rendre sourd.

Un silence divin.

Elijah et Amaël débutèrent l'ascension. Au début, avec intimidation puis, voyant que les marchés s'étendaient à l'infini, avec énergie. Ils sentaient l'allégresse prendre possession de leurs petits corps à mesure qu'ils gravissaient les marches.

Elijah était comblé de joie d'avoir honoré la promesse à sa mère. Amaël se sentait léger de voir qu'ils avaient réussi.

Et alors qu'ils atteignaient l'Éden, ils rirent.
D'un de ces rires angéliques qui font flancher les démons.

F I N


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Merciii d'avoir lu jusqu'à la fin. Cette histoire est partie de rien. De phrases orphelines en fait.

C'était : "Et alors qu'ils atteignaient l'Éden, ils rirent.
D'un de ces rires angélique qui fait flancher les démons."
J'ai tissé une histoire tout autour et voilà le résultat.

Je suis contente que ça t'ai plu. Tu peux me donner ton avis en commentant ou en votant. Et puis je te dis à la prochaine dans un autre livre peut-être.
(≧▽≦)

Allons dans l'ÉdenOnde histórias criam vida. Descubra agora