Chapitre III: Le passé et les fleurs

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Je me retrouvai une nouvelle fois devant la vieille porte de ma voisine, étant aussi ma meilleure amie. J'avais réussi à m'extirper de la soirée pizza des trois énergumènes. Voyant que je somnolais à moitié ayant interrompu le voyage de ma part de pizza bolognaise jusqu'à ma bouche, Eijiro avait gentiment proposé de me ramener. J'avais été contraint de refuser, d'un côté parce que j'étais moi-même venu par mes propre moyen mais aussi en raison du doigt de Katsuki qui traça une ligne horizontal sur son cou. Il était vrai que je lui avais tenu tête, cependant mourir d'un 'mystérieux' 'accident' de voiture n'était pas dans mes plans pour l'instant. Sur le trajet de retour, j'avais reçu un appel surprise d'Ochaco qui voulait absolument que je passe chez elle pour une raison obscure. C'est pourquoi je m'apprêtais à taper contre sa porte d'entrée quand celle-ci s'ouvrit. De temps à autre je me demandais sérieusement si ma meilleure amie n'avait pas des pouvoirs magiques, elle semblait toujours savoir où je me trouvais à n'importe quel moment de la journée. Et pour ne pas briser les habitudes, je vis son visage rond et ses grands yeux bruns apparaitre derrière la porte.

-Izuku-kun tu es enfin là. Dit-elle lasse en m'entrainant vers l'intérieur.

-Qu'est ce qui se passe ? Tu n'as pas vraiment pris le temps de m'expliquer tout à l'heure.

Elle me lâcha seulement lorsque nous atteignîmes la petite cuisine, attenante au salon, pour mettre de l'eau dans la bouilloire. Puis, elle se tourna vers moi :

-Je veux savoir ce qui se passe. J'ai l'impression que tu ne m'as pas tout racontée la dernière fois que tu es venu. Depuis tu es tout le temps dans tes pensées et je ne vais pas te mentir ça me fait un peu peur. Je ne veux pas que tu rates ton année pour un connard.

Je ne savais si je pouvais lui raconter ma folle histoire avec Katsuki, après tout ça ne la concernait pas et puis je ne ferais que l'ennuyer avec mes problèmes. En relevant la tête de ma réflexion, je vis ses yeux  se plissés  comme si elle essayait de me sonder. Je m'assis épuisé sur une des chaises de son bar en grommelant :

- Je ne veux pas  te déranger pour rien. Parce que ce n'est rien.

-Non Izuku ce n'est pas rien. Et arrête une bonne fois pour toute de penser que tu me dérange. C'est pas possible d'avoir aussi peu d'estime de soi. Souffla-t-elle plutôt pour elle que pour moi.

-Mais je... Bon d'accord je vais tout te raconter. Finis-je par céder en voyant qu'elle ne me laisserait surement pas dormir avant de savoir.

Je lui racontais alors toute ma folle aventure en omettant quelques détails, comme le caractère se cachant derrière l'apparence de dieu grec du Katsuki dont je parlais. Je gérais la situation. J'étais assez fort pour ça maintenant. J'espérais. Je la vis ouvrir un peu plus ses yeux petit à petit. Elle ne semblait même pas y croire.

-Tu te rends compte de la probabilité que tu le recroise ? C'est fou. Mais pourquoi tu te torture comme ça ? Tu es célibataire maintenant 'zuku. Fonce !

-Mais qu'est ce que tu racontes ? Dis-je en baissant la tête, honteux qu'elle ait dit si facilement deviné mon étrange attirance envers le blond colérique.

Si elle me poussait vers lui, je devais lui dire pour qu'elle comprenne mes réticences. Katsuki n'avait pas l'air d'être une personne très ouverte sur le dialogue et calme.

-En fait, je ne t'ai pas vraiment tout raconté... Recommençais-je. Il m'a peut-être menacé...               

La tête toujours baissée, j'attendais les remontrances de ma meilleure amie qui n'allaient pas tarder.

-Tu ne peux pas me lâcher ça comme ça. Qu'est ce qui s'est passé ?

Les mots sortirent tous seuls de ma bouche sans aucuns filtres. Comment il m'avait attrapé par le col, la douleur ressenti au moment où il m'avait plaqué contre le mur, la peur s'étant emparé de mon corps malgré mes années d'expériences. Je parlais donnant mon ressenti, ne me rendant même pas compte que la mine réjouit et souriante d'Ochaco dépérissait petit à petit. Lorsque je fermais la bouche au bout de mon long monologue, je pris conscience que je parlais à voix haute depuis tout ce temps. Mes joues se tintèrent légèrement de gêne devant le regard stupéfait de ma meilleure amie.

Entrelacs de sentimentsWhere stories live. Discover now