Kaamelott: Carmélide

3. Le matin

Le matin, le couple se réveilla l'un contre l'autre. Séli bougea légèrement ce qui réveilla son mari. Elle leva la tête vers lui et croisa son regard, très fatigué. Puis, elle baissa la tête vers son bras qui la tenait encore fortement contre lui.
-Vous pouvez me laisser sortir ? J'ai du monde à aller emmerder ce matin.
Léodagan relâcha son étreinte et plia son bras sous sa tête.
-Ah bon qui ça ?
Séli sortit du lit et commença à se changer en lui répondant, alors qu'il détourna les yeux.
-Eh ben figurez-vous qu'Arthur a invité un bon paquet de monde pour le banquet de ce soir! Du gratin qui arrive, et une bonne douzaine! Et j'vais devoir aller secouer votre con de fils et son écervelé d'ami pour libérer leur piaule. Et après, faut encore réussir à les faire partir en mission de surveillance. Eh bah c'est pas de tout repos moi j'vous dit.
-Olala quelle journée de merde.
-Et vous vous avisez pas de rester au pieux ! Vous avez pas du travail aussi?
-Oh tout de suite...
-Ah bah oui tout de suite!
Léodagan grommela et s'extirpa du lit. Il était assis sur le rebord lui tournant le dos. Pendant que Séli, toute prête lui rappela un dernier truc avant de sortir :
-Dites, oubliez pas de venir à la table du roi à midi ! Déjà que c'est trop tard pour le petit déjeuner il va se poser des questions si on se pointe pas!
Elle n'attendit pas de recevoir une réponse et quitta la pièce.

Léodagan repensa à ce jour-là, qu'il avait rêvé. Et surtout à la fin, qu'il n'a pas eu le temps de revivre.

Goustan lui était soudain tombé dessus, assommé. Puis le poids de son corps lui fut retiré et tomba sur le sol. Il sentit tout à coup une main douce avec un parfum délicieux caresser son épaule. Puis soudain le poignard dans son dos lui fut retiré d'un coup. La douleur lui donnait beaucoup de peine à rester conscient, alors il ne remarqua pas qu'elle le détachait. Puis elle le releva de là et mis son bras sur ses épaules pour l'aider à marcher. Malgré tout, il était profondément soulagé de la voir, il avait presque eu peur que son propre père arriverait à le faire claquer.

Elle l'emmena du mieux qu'elle le pouvait jusqu'à leur chambre. S'il n'était pas Léodagan le prince de Carmélide il aurait sûrement pleuré milles fois de douleur et de peur ; et à ce moment là aussi de joie... mais il ne pouvait pas.

Une fois rentrés, Séli lui ordonna de se coucher sur le lit et elle se mît à analyser les blessures sur son corps. Elle ne mît pas long pour lui nettoyer les plaies et en recoudre les plus profondes. Puis, aussi soigneusement qu'elle le pouvait elle étala de la crème sur l'entièreté de la surface de son dos, qui était à présent à découvert sur leur lit conjugual. Malgré lui, Léodagan avait des spasmes étonnants, puis il s'habituait petit à petit à la douceur des mains de sa femme, qui eûrent raison de lui, plus que jamais, et il s'endormit.

Il ne le savait pas mais Séli était secrètement horrifiée par la manière avec laquelle son beau-père traitait Léodagan. Il ne le savait pas non plus mais sa fille, aussi présente dans la pièce, s'inquiétait aussi. Et elles dormirent les deux contre lui, malgré ses ronflements d'ours.

Le lendemain s'ensuivit une discussion qui devait vraiment avoir lieu.
-Dites Léodagan, ne serait-ce pas mieux si nous nous débarrassions de votre père ? Il ne pourrait plus jamais vous faire ce genre de chose...
-...Non mais ça ne va pas bien? Ce n'était pas lui, c'est juste ses crises de folie, il ne sait pas se contrôler...
-Eh bien c'est de plus en plus problématique ! Il ne sait plus reconnaître son propre fils quand il se met en colère ! Vous allez pas dire que vous trouvez ça normal? Et la ptite alors? Imaginez qu'il tombe sur elle? Imaginez ce qu'il pourrait lui faire??
-Mais c'est mon père il ne ferait jamais ça...
-LÉO-DA-GAN quand est ce que tu vas finir par prendre conscience de la gravité de la chose? Au bout de la combientième fois est ce que tu vas réaliser ??
Il était tout a coup surpris non pas que par les arguments mais aussi par le tutoiement soudainement appliqué. Léodagan baissa la tête. La douleur de son dos était toujours très présente...
-Bon... okay...

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D'ailleurs il réalisa qu'elle l'avait aussi tutoyé cette nuit en essayant de le calmer de la panique que lui a procuré le retour de ce cauchemar...
Elle fait toujours ça en cas de dernier recours.

Bon il devrait arrêter de ressasser le passé et se lever. Il avait des réunions à assister.