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━━ LA GRIVE QUI CHANTAIT
━━━━━ " Chasser sur les terres du roi Thranduil sans autorisation est passible de mort Batelier."
L'homme était grand et disparaissait sous une capuche qui ne laissait rien voir de son visage. Son grand manteau gris, semblait usé par le temps et ses mains, serrées autour de son arc, étaient rougis par le froid du mois de Durain qui s'installait. Bard se retourna, sur la défensive, vers la voix qui venait de l'interpeler, mais il ne vit rien. Un bruissement dans les feuilles au dessus de lui fit lever la tête, sa capuche tomba en arrière et son visage se fendit d'un sourire lorsqu'il t'aperçu assise sur une branche, quelques mètres au dessus de lui.
-- Tu m'as fais peur (t/p)! Depuis quand est-ce que tu te caches dans les arbres ?
Tu descendis lestement de la branche sur laquelle tu étais perchée puis désignas ta sacoche d'un geste vague.
-- Je suis venue chercher des feuilles de tilleul bleu, et quelques autres plantes médicinales pour fabriquer de la pommade contre les morsures des renards sauvages.
-- Les renards sauvages? N'avait-on pas réussit à faire fuir la meute vers les colline Ouest il y a deux ans?
-- Si, mais les grives sont de retour, une étrange rumeur est arrivée jusqu'ici. On dit que le descendant des rois sous la montagne est en route et qu'il vient reprendre le trône d'Erebor. Les choses bougent à l'ouest, la meute a été délogée. Je ne sais pas quelles forces sont en marche, mais tout cela ne présage rien de bon...
-- Les nains reviennent à la montagne ? Mais le dragon...
-- N'a pas été vu depuis des siècles, les regards se tournent vers la montagne solitaire.
-- Et les trésors qu'elle renferme...
Bard se perdit dans ses pensées, son regard se voila et ses sourcils se froncèrent.
Tu connaissais bien ce regard: il avait déjà le même lorsque vous étiez petits. Ces yeux gris ne ternissaient que lorsque ton ami livrait bataille à ses démons intérieurs.
Lorsque tu avais rencontré le batelier, tu ne devais pas avoir plus de 13 printemps. Tu étais partie chasser à l'orée de la foret, en amont d'Esgaroth, et tu l'avais surpris entrain de poser des collets. Il était un peu plus âgé que toi - deux ans tout au plus- et, bien qu'un peu intimidé par la profondeur de ses yeux gris, tu avais promis de ne pas le dénoncer si il te laissait une partie de ses prises : le braconnage étant interdit. Cet odieux chantage avait, avec le temps, fait de vous de grands amis, si bien que vous passiez à présent toutes vos journées ensembles. Tu n'avais jamais su décrire la nature de votre relation : il était plus qu'un ami, et pour autant pas vraiment un frère. Vous vous compreniez, et vous appréciiez la compagnie de l'autre. Bard était quelqu'un de solitaire et d'étonnamment tourmenté malgré votre jeune âge. Tu étais plus insouciante et spontanée : vous vous complétiez.
