Chapitre 35.

210 19 25
                                    


La vérité, comme la lumière, aveugle.
Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur.
                     Albert Camus.




26 juin 1997.

Le sang coulait à flot sur la faïence de coutume immaculée des Malefoy. Plus Andréa sentait ses veines se vider plus ses éclats de rire résonnaient. Cinglants. Alarmants. Elle croyait que l'on ne pouvait chasser la douleur autrement que par la douleur elle-même. Elle pensait que la mort serait sa seule rédemption, son seul moyen de s'en sortir.

Le seul moyen d'échapper à son funèbre destin.

Drago déboula en trombe dans la salle de bain, rameuté par les effroyables cris aigus qui émanait de la pièce. Il s'arrêta net lorsqu'il la vit allongée sur le dos, dans un bain d'eau sanglante. Un long et désagréable frisson parcourut sa colonne quand il réalisa qu'il ne s'agissait pas d'un rêve, qu'Andréa avait bel et bien tenté d'attenter à ses jours. 

Il se précipita vers la baignoire pour en extraire le corps rigide de la jeune femme. Elle avait tant pâlit que Drago crut qu'il était arrivé trop tard. Il la déposa au sol avant de murmurer une formule qui permit de faire disparaitre les larges entailles qui raturaient ses poignets. Drago prit la jeune femme dans ses bras, anéanti par le mal qui s'insinuait peu à peu en lui. 

Il pleurait. Autant que ses larmes lui permirent. Il pleurait. Pour laisser exploser sa peine. Il pleurait. Car il pensait l'avoir définitivement perdue.

- Drago...

Son rythme cardiaque s'accéléra.

- Drago...Je suis désolée, mais... tu aurais dû me laisser mourir.

Le blond sentit son cœur se fragmenter en millions de morceaux sur le sol.

Elle avait choisi de mourir. Elle avait choisi de l'abandonner.

- Parle-moi, Andréa, je t'en supplie...

- avant, j'étais une fille sans problème. Légèrement naïve, plus ou moins assidue en cours... je n'étais certainement pas le couteau le plus aiguisé du tiroir mais peu m'importait : j'étais juste Andréa Chaux, tout ce qu'il y a de plus banal. regarde ce que je suis devenue... une meurtrière, une traitresse. J'ai perdu mes amis, je n'ai plus de famille, je suis même un putain d'horcruxe ! Tu te rends comptes qu'en si peu de temps, je suis devenue la fille de Lord, la nièce de Severus Rogue, ta promise mais aussi la reine des Ténèbres ? J'avais seulement besoin de souffler, de retrouver le néant auquel j'appartenais autrefois.

Drago embrassa fébrilement le haut du crâne de la Serpentard, le cœur au bord des lèvres.

- On s'en sortira, je te le promets, déclara-t-il.

- Peut-être, mais dans quel état ?

Sa question finit d'achever les barrières que Drago avait mis tant de mal à se forger, et il se laissa emporter par le flot de pensées qui le submergeaient.

- Tu es la femme la plus forte que je connaisse, et je sais que tu n'as pas besoin de moi mais je ne te laisserai pas mener cette guerre toute seule.

- Tu n'as pas le choix, c'est ma destinée.

- Je t'ai choisi, le matin où tu as eu le cran de te mesurer à moi, dans le Poudlard Express. Je t'aime et je refuse que tu te fasses du mal une nouvelle fois.

" Cette nuit-là, nos cœurs brisés avaient tenté de se reconstruire, laissant ainsi la place à un amour plus triomphant que passionnel. Certes, Tu étais toi. Tu étais parfaite... mais je suis Drago Malefoy, et je suis imparfait. Les opposés s'attirent à ce qu'il parait. Et, cette nuit plus que toutes les autres, je n'ai jamais été aussi heureux de n'être que ta plus belle erreur."

𝐌𝐢𝐝𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐤𝐢𝐧𝐠𝐝𝐨𝐦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant