Chapitre 37

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Shoyo Hinata

L'eau se mélangeait aux larmes que je ne pouvais retenir. Mon cœur se serait un peu plus à chaque goutte qui touchait ma peau, me rappelant ma faiblesse, ma connerie, ma stupidité. Tout ce que j'avais pu dire, faire, entendre, tout tournait en boucle dans mon esprit, comme un film sans fin, un film sans avenir. Je ne pouvais m'enlever de la tête Tobio qui pleurait.

Je n'avais jamais vu Tobio pleurer, il a toujours été de nature fort, sans faiblesse, sans erreurs. Ses émotions étaient toujours contrôlées, sans jamais laisser une once de peur.

Il avait bien sûr, eu quelques moments de lâchement, où surtout la colère prenait place, mais il la maîtrisait à chaque fois, ne laissant qu'un brin de ce qu'il ressentait vraiment. Quelques fois, je voyais un autre sentiment prendre le dessus, mais je n'arrivais pas à l'identifier. Ce sentiment se montrait rarement, discrètement et repartait aussi rapidement qu'il était arrivé. Mais il était bien présent.
Alors, quand je me rappel de ses larmes, et de son expression de souffrance pur, je ne pouvais que m'en vouloir énormément. Cela me montrait de tout ce que je lui avais dit, l'avais vraiment marqué, blesser. Cela me montrait que j'étais vraiment horrible.

Sortant de la douche, je pensais à comment, je pouvais m'excuser, comment je pouvais me faire pardonner tout ce que j'avais pu dire.
Cela ne serait pas une chose facile, je le savais. Mais je devais le faire, je devais réussir à me faire pardonner. Même si cela doit prendre des mois, j'attendrais, car je tiens trop à Tobio pour ne plus jamais le revoir.
Si jamais il devait disparaître, si jamais je ne pouvais le revoir, mon cœur se briserais et disparaîtrais. Je ne peux vivre sans lui.

Fixant mon reflet dans le miroir de la salle de bain, je ne peux rire tristement devant le triste spectacle que je renvoyais.
Je savais depuis longtemps que j'aimais Tobio, depuis plusieurs mois maintenant et pourtant, je venais juste de me rendre compte de l'étendue de ce que je ressentais.

Au début, je pensais que c'était un amour passager, un amour qui disparaîtrait au fil du temps et des vents. Je ne croyais pas à l'amour, je ne croyais pas à l'amour des films.
L'amour qui vous prend aux tripes.
L'amour qui vous fait vivre votre vie à toute vitesse.
L'amour qui vous coup le souffle.
L'amour qui fait disparaître tous vos problèmes.
L'amour qui vous fait souffrir.
L'amour qui vous fait pleurer.
Mais l'amour qui reste.

Oh que oui, cet amour reste. C'est maintenant une partie de moi, cet amour remplis mes poumons, remplis mes veines, remplis ma vie.
Et je le sais, je ne peux plus vivre une seconde sans le ressentir.
Il va rester en moi jusqu'à que mon cœur arrête de battre.
Jusqu'à que mon souffle se perde dans mes bronches.
Jusqu'à ce que mon souvenir s'éteigne.
Je vais aimer Tobio.
À chaque moment de ma vie.

Je me trouve ridiculement amoureux.
Je suis ridicule.
Car je connais la raison de tout ce cirque.
Je connais la raison de mon énervement.
Je connais la raison de ces mots blessant.
Je connais la raison de cette colère.
Je connais car je sais.
Je sais que c'est cette peur qui à guider mes gestes, mes paroles.
Cette peur qui me compresse la cage thoracique.
Cette peur de l'amour.
Cette peur d'être aimé.
Et d'aimer en retour.

Sortant de la salle de bain, je me mis à chercher des trains pour rentrer. Je ne voulais plus fuir, je ne voulais plus laisser cette peur guider mes actes, guider ma vie.
Je veux vivre.

« Shoyo. »

Me stoppent dans ma recherche, je lève les yeux vers celui à qui je pense constamment.
Il est devant moi, assis sur le canapé où j'ai passé tant de temps.
Il est devant moi, me fixant de son regard perçant.
Tobio est devant moi.

Mes larmes se sont remises à couler, m'irritant un peu plus la peau, brûlant un peu plus mes yeux. Je devais être horrible à regarder, mais je ne pouvais m'en empêcher.
Surtout quand je voyais son regard si vide.

« Tobio...je suis tellement..désolé. Je ne pensais pas ce que je t'ai dit, je..j'était...je suis désolé...pardon...pardon.. »

Mes larmes se sont encore plus accentuées quand je t'ai vue ouvrir tes bras, m'invitant à y plonger.
Une partie de moi me hurlait de ne pas m'y plonger, car je sentais que quelques choses clochaient, mais je ne pouvais résister.

Me réfugiant dans des bras puissants, m'agrippant à ta taille, je laissais mes larmes noyez ta veste. M'excusant à tout bout de champ.

« Hi-Shoyo, ce n'est rien. Je ne t'en veux pas, ce n'était pas toi. Alors ne t'excuse pas »

Ta tentative, de me calmer fut vaines, car en entendant ta voix, je compris. Je compris que tu ne le pensais pas, que rien de ce que disais était vrai.
Ta voix était tel un robot, comme une réplique que tu t'étais entraîné à dire afin qu'elle fasse vrai.

Mes pleurs se transforment vite en gémissement de douleur, je m'agrippe à toi, ne voulant plus jamais te lâcher.
Car je le sais.
Tu es en train de me filer entre les doigts.
Tu es en train de disparaître de ma vue.

Tu n'es pas toi.
Tu n'es pas avec moi.
Tu n'es pas Tobio.
Tu es juste ce que tu veux que je croie.

Quelqu'un qui vas bien.
Quelqu'un qui me pardonne.
Quelqu'un qui n'a pas mal.
Quelqu'un en vie.

Tu n'es rien de tout cela.
Tu n'es plus avec moi.
Reviens.
Hurle-moi dessus.
Frappe-moi.
Déteste-moi.
Mais reste.
Ne disparais pas.
Ne me laisse pas.

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Voici un nouveau chapitre...Qui ne vas absolument pas faire avancer leur relation. X)
mais patience, ça bouge petit à petit même s'ils viennent de faire 10 pas en arrières.

Je suis en train de me rendre compte de l'importance que le titre « ne me laisse pas » à pris dans l'histoire. J'avoue avoir choisi le titre à la vite sans vraiment le trouver bien, mais je sais que sans lui, cette histoire ne serait pas comme cela. C'est lui qui a décidé du chemin de cette histoire, et non l'histoire qui à décider du titre.

𝑵𝒆 𝒎𝒆 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒑𝒂𝒔Where stories live. Discover now