Chapitre 42

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Tobio Kageyama

« Maman ! Regard, il me ressemble ! »

En rentrant dans le gymnase, je m'étais promis de me concentrer seulement sur le match, de ne penser qu'à cela et non à la désagréable présence de ma génitrice dans les gradins.
Mais il a fallu que j'entende une voix parmi les autres.
Il a fallu que je l'entende.
Il a fallu que je lève mes yeux vers lui.
Il a fallu que je rencontre son regard.
Ichiro Kageyama.

Quand Oikawa à évoquer le fait que j'ai un petit frère, je n'y ai pas crue. Ma mère n'a jamais voulu d'enfant, les trouvant trop encombrants, trop nuisibles.
Cependant, quand j'ai croisé le regard de ce jeune garçon, j'ai tout de suite compris que j'avais tort.

L'enfant qui était devant moi, ne pouvais qu'être du même sang que moi, des yeux bleus que nous tenons de notre mère, des cheveux noirs lisse. La seule chose qui nous différenciait était notre regard.
Il a un regard plein de vie, plein de joie, plein de rêves.
Alors que mon regard est vide, près à disparaître.
Nous sommes tellement différents.

Ma mère se tenait à ses côtés, me fixant comme si je n'étais qu'un fantôme venu la hanter. J'en riais intérieurement, un jour peut-être, je me transformerais en fantôme.
Son regard n'était plus comme dans mes souvenirs.
Son visage n'était plus comme dans mes souvenirs.
Elle n'était plus comme dans mes souvenirs.
Elle n'était plus ma mère.

Lancent un dernier regard à celui qui avait pris ma place, je ne pus m'empêcher de lui faire un sourire. Il n'avait rien à voir avec tout ce bazar, il n'était qu'un enfant venu avec sa mère voire un match.

Rejoignant mon équipe, je n'accorde pas un regard au membre, essayant de me concentrer sur le match qui va suivre. Pourtant, je sens déjà mes membres trembler, mon esprit s'évader et ma respiration devenir saccader.
Je recommence une crise d'angoisse.

Le fait de sentir le regard de ma mère dans mon dos.
Le fait de savoir qu'elle est là, à quelques mètres de moi.
Le fait qu'elle est une autre famille.
Le fait qu'une n'a pas besoin de moi.
Tout cela me fait plus de mal que je le pense.

Pourtant, j'étais persuadé d'être assez fort pour tout encaisser, je dois être assez fort pour tout encaisser.
Car sinon, je vais tomber.
Et je ne pourrais pas me relever.

C'est donc décidé, que je rentre sur le terrain, prêt à jouer le dernier match avant la fin, la fin de mon année de première.
La fin de beaucoup d'autres choses.
Ma propre fin.

Les premières minutes du match se passent bien, ma tête se concentre.
J'observe.
J'analyse.
Je réagis.
Un service.
Puis un autre.
Amortir.
Lancer.
Servir.
Je suis dans mon élément.

Mais sans que je ne le contrôle, je me prends dans les pieds dans un jeu ou je ne peux gagner.
Mon adversaire est trop grand.
Mon adversaire est trop fort.
Mon adversaire est mon frère.

Je joue pour qu'elle me regarde.
Je joue pour qu'elle me voie.
Je joue pour enfin la revoir.
Je joue pour enfin qu'elle me voie.
Moi et non lui.

Je joue comme je n'ai jamais joué.
Je donne tout.
Mon esprit est à son maximum.
Mais je le sais.
Je le sens.
Mon corps ne suit pas.
Ma crise est bien là.

Les tremblements prennent en intensité, ce mélange à l'adrénaline qui coule dans mon sang. Ma respiration se fait courte, espacer, je manque d'air.
Mais je dois continuer.
Car pour une fois, elle est présente.
Pour une fois, elle me regarde.
Pour une fois, elle est là.

C'est après un service, que je me décide à croiser son regard que je pense être sur moi, mais une douche froide me ramena sur terre.
Elle ne regarde pas, préférant le regarder lui.
Celui qu'elle aime.
Celui qu'elle a gardé.
Celui qu'elle voulait.
Celui qui est mon frère.

Je ne réagis pas quand le coup de sifflet mis fin au set que l'on venait de gagner.
Trop préoccupé à la regarder.
Celle qui ne m'a jamais vue.
Celle qui n'a jamais poser un regard sur moi.
Un regard d'amour.
Un regard d'une mère.
Je ne suis pas son fils pour elle.

Je ne peux plus me contenir, mon cœur me sert plus que je ne peux le supporter. Je suffoque, je tremble.
Il m'est impossible de continuer.

Alors, je me dirige vers mon entraîneur, il doit me sortir, je dois sortir.
Car je en tiens plus, je ne respire plus, je ne veux plus.

Ma mère n'est pas vue pour moi.
Ma mère ne me voit pas.
Ma mère n'est pas là.
Je n'ai pas de mère.

Elle lui appartient.
Elle est là pour lui.
Elle le regard.
Elle est sa mère.
Pas la mienne.

Des images défilent dans ma tête alors que le coatch essaye de me résonner, me dit d'y retourner. Il ne voit pas mon état déplorable, il ne voit pas ma détresse, il ne voit rien de tout cela.
Car je suis Tobio, un connard qui est toujours froid.
Un connard que personne ne regarde.
Un connard que personne n'aime.
Je dois disparaître.

« Faites-moi sortir de ce putain de terrain ! »

Je dois sortir.
Je dois partir.
Je ne peux plus respirer.
Je ne peux plus penser.
Je ne peux plus jouer.
Je ne peux plus vivre.
Je veux mourir.

C'est la seule chose à l'a quelle je pense en quittant le gymnase en courant.
Je n'entends pas la voix de Shoyo me crier de revenir.
Je ne vois pas le regard de ma mère se tourner quelques instants vers moi.
Je ne vois pas l'admiration n'être dans le regard de mon petit frère.
Car tout ce que je vois.
C'est ma propre mort.

Alors je cours.
Cours aussi vite que je peux.
Cours aussi loin que mes jambes me portent.
Je cours juste pour mourir.

Je veux disparaître de ce monde.
Je ne veux plus souffrir.
Je ne veux plus respirer.
Je ne veux plus penser.
Je ne veux plus rien.
À part tout arrêter.

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Je pense que la fanfiction se finira dans la semaine qui arrive, dans 5 chapitres peut-être.
Alors, je vais essayer de vous les poster rapidement, pour que l'attente ne soit pas trop présente.
Cependant, après la fin officielle, il y aura la présence de petit bonus au fil du temps.

Ps : joyeux saint valentin.

𝑵𝒆 𝒎𝒆 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒑𝒂𝒔Where stories live. Discover now