3. Samantha

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  Chapitre Trois : Samantha.


Je me réveille en sursaut et regarde partout autour de moi, totalement paniquée. Le réveil affiche 3 :39 a.m. J'ai chaud et je me redresse, la tête en avant, afin de reprendre une respiration normale. Je pose ma main sur mon front en sueur. Encore et toujours le même cauchemar. Bientôt un an qu'il hante chacune de mes nuits sans me laisser de répit. Je ne le supporte plus, à croire qu'il ne s'arrêtera jamais de me poursuivre. Je prends une grande inspiration ; je dois aller prendre l'air, maintenant. J'enfile mes vieilles Timberland et enroule une grosse écharpe autour de mon coup. J'attrape mon manteau au vol et ouvre la porte de chez moi.

Je laisse échapper un gémissement plaintif quand je sens le froid m'envahir en passant la porte. La température est glacée pour un début septembre. J'enfouis mon nez dans mon écharpe dans l'espoir de pouvoir garder un peu de chaleur. Je regarde le ciel, la lune est pleine. Elle a remplacé le soleil et la rue est plongée dans la pénombre, seulement éclairée par celle-ci. Avant que je ne m'en rende compte, mes pas me guident jusqu'au par cet je me retrouve à marcher au bord du lac. Je ne sais pas tellement pourquoi je suis venue ici, mais je m'allonge sur un banc qui borde l'étendue d'eau, observant pensivement le ciel étoilé. Une voix rauque me tire de ma rêverie.

— Qu'est-ce qu'une fille comme toi peut bien faire ici à une heure pareille ?

Je l'ignore, ne détournant même pas les yeux vers mon interlocuteur. Je sens son poids se poser sur le banc du côté de ma tête. Je peux deviner son regard insistant sur moi sans même le voir. Je me redresse en position assise et me décale à l'autre bout du banc.

— J'essaie de me faire kidnapper, ça ne paraît pas évident ?

Je roule des yeux et il rit. Je fronce les sourcils ; pourquoi rit-il ?

— Si j'étais un kidnappeur, je crois que je me serai enfuit seulement en voyant ton affreux pyjama.

Il me sourit d'un air amusé tandis que je baisse le regard en direction de mes vêtements. Sous mon manteau, je porte un bas rose orné d'une multitude de donuts multicolores et un pull de la même couleur, décoré d'un énorme cœur pailleté. Je soupire. Il a raison, je suis ridicule habillée comme ça.

— Et si tu me disais vraiment ce que tu fais là à bientôt quatre heures du matin alors qu'il fait si froid, maintenant ?

Il me fixe avec curiosité, mais je ne veux pas lui parler, je veux juste qu'il s'en aille.

— J'essaie d'éviter les gens comme toi.

Je le fusille du regard. Et inexplicablement, ses lèvres s'étirent en un sourire. Abruti.

— Il me semble que c'est raté.

Je lève les yeux au ciel et marmonne, ce qui a pour effet de le faire sourire encore plus.

— Arrête de râler, je sais que ma présence te plaît.

Prétentieux.

— Je ne te connais pas.

— Tu marques un point. Un zéro.

Ca y'est, il recommence à sourire comme un idiot, inépuisable. Je ne sais pas comment il fait pour sourire autant, j'ai mal aux joues rien qu'en le regardant faire. Un coup de vent passe, balayant mes cheveux dans l'air et je frissonne. Je ne comprendrai jamais rien aux gens.


« Laisse-moi lire à travers toi. » - Felix.


Welcome to Neverland.Where stories live. Discover now