Chapitre 19

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Zack

Sammie est devant la porte d'entrée, prête à partir.

-Je suis content de t'avoir revu, je dis timidement.

-Moi aussi, répond-elle sincèrement.

-Je ne sais pas ce que tu espérais en me recontactant, mais je suis certain de ce que je veux, je suis désolé.

-Zack, soupire-t-elle avant de me prendre les mains, notre relation s'est fini ce soir-là. Nous avons peut-être tous les deux espérés que ça perdure, mais je pense que tu as également réalisé que ce n'est pas possible.

  Je hoche la tête.

-Oui. Je ne ressens plus la même chose qu'avant. Tu auras toujours une place importante dans mon... Enfin voilà, tu as compris. Ma place est auprès de Liam, et je l'ai déjà fait souffrir assez longtemps. Je ne sais même pas pourquoi il est encore là...

  Sammie m'enlace.

-Je suis sûre que c'est un type génial. Arrête de réfléchir et vivez une belle histoire tous les deux.

  Elle me lâche, sourit, ouvre la porte.

-Prends soin de toi, dit-elle avant de disparaître.

  Je reste planté là, devant la porte ouverte, bien décidé à arrêter mes conneries. Je veux finir ma vie avec Liam. Seulement, est-ce que je réussirai à être digne de lui ?

Liam

  J'entrouvre les yeux, grogne après le soleil. Là, je me rappelle petit à petit des événements passés et me rend compte que je suis chez Zack. Je suis ici. Je suis vraiment venu jusqu'ici ? Sous une simple pulsion ?

  La maison est très éclairée, ce qui me fait émerger rapidement. Je choisis de prendre une douche et de chercher Zack après. Je ne suis pas un très bon comédien, je ne sais pas comment je devrais réagir quand il m'annonçera - s'il me l'annonce - qu'il est malade. "Olala mon dieu, c'est terrible !". Je redoute ce moment.

  Une fois propre, je pars dans le placard de Zack, à la recherche d'un truc qui pourrait m'aller. Je tombe sur un pull à col roulé. Il est censé être moulant, mais sur moi, on a plus une impression de Chérie, j'ai rétréci les gosses. Malgré tout, je le garde, appréciant d'avoir l'odeur de Zack contre ma peau. J'enfile ensuite son plus petit pantalon et descends les escaliers, m'attendant à le voir en bas. J'avais raison, puisque je le vois immobile devant la porte entrouverte.

-Tu as tant envie de fuir que ça ? je demande en riant.

  Zack me dévisage, les yeux plissés.

-Liam, ne te vexe surtout pas... Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

  Black out, je vois.

-Tu ne te souviens de rien ? je l'interroge en descendant la dernière marche.

-Juste que j'ai bu, que tu es venu à l'improviste et qu'on a baisé.

-Oh, bah tu te souviens du principal.

  Il hoche la tête et semble réfléchir, puis se dirige dans la cuisine pour ouvrir un tiroir et en sortir une boîte de doliprane. Il en prend un et l'avale sans eau, ce que je trouve fascinant.

-Donc je redemande : pourquoi es-tu ici ?

  J'hésite un instant, me mets à douter. Mais je ne veux plus continuer à penser, douter ou mentir.

-Parce que je t'aime. Je t'aime de tout mon cœur et je veux construire une vraie relation avec toi, rester ici et peut-être même habiter avec toi !

  Il écarquille les yeux, manque s'étouffer.

-Enfin, on n'est pas obligé, hein ! J'ai dit ça dans mon euphorie, je dis en paniquant.

-Et ton boulot ? demande-t-il avec une voix rauque.

-J'ai démissionné. Et malgré ça, ma patronne a dit qu'elle laisserait une appréciation positive dans mon dossier. Je ne sais pas ce que je vais faire après une démission, mais bon...

  Zack s'approche, plonge son regard dans le mien.

-Tu as démissionné pour moi ?

-Entre autres, oui.

  Il se frotte la nuque en regardant le sol, puis retourne dans la cuisine ouvrir le frigo pour revenir avec un sandwich fait maison dans du film alimentaire. Ne comprenant pas, je l'interroge du regard jusqu'à ce qu'il me dise :

-Joyeux anniversaire, mon amour.

  Tout mon corps se met soudain à frissonner pour plusieurs raisons. La première, c'est pour le surnom. "Mon amour". Je me rends alors compte que c'est la première fois qu'il m'appelle de la sorte. Nous n'avons jamais été romantique dans les appellations jusqu'à présent, et je ne pensais pas que ça me ferait autant d'effet. La deuxième raison, c'est le sandwich. Un cadeau si ridicule au premier abord, pourtant il représente notre rencontre, ainsi que le premier surnom que Zack m'a donné. Nous étions assis sur le muret en pierre en dégustant les sandwich qu'il avait payé lui-même. Je ne pensais pas qu'il était du genre à offrir des cadeaux aussi personnel.
  Je me remémore alors doucement cette époque. J'étais sauvage et c'est ce jour-là que sa lumière s'est pointée dans ma vie. Au fond, je pense avoir ressenti quelque chose dès le premier jour sans l'avoir tout de suite identifié.

  Je prends le sandwich, se résumant à une pauvre tranche de jambon coincée entre deux morceaux de pain de mie. Quoique je pense apercevoir une tomate en analysant bien.

-Merci... je souffle, les larmes aux yeux.

-Je ne savais pas si t'en voudrais, mais voilà ton vrai cadeau, dit-il avant de me tendre ses clés de maison sans me quitter des yeux.

-Oh ! Zack, tu es sûr ? Je ne te force à rien, je voulais juste te dire ce que je ressentais...

-Et je ressens exactement pareil, alors maintenant tais-toi, prends ces clés et embrasse-moi.

  Je souris timidement avant de lui sauter dans les bras pour l'embrasser. Ca m'avait manqué. Il m'avait manqué.

-Maintenant, on se dit tout, hein ? je demande.

-Oui, répond-il sans rien ajouter.

  Je pince les lèvres. Il n'est sûrement pas prêt, je ne vais pas le forcer. On verra avec le temps.

-J'ai un autre cadeau.

Je recule, le regarde sans comprendre.

-Enfin, je ne sais pas si on peut considérer ça comme un cadeau mais...

Il prend ma main et la met entre les siennes puis demande :

-Liam, tu veux bien sortir avec moi ?

Sous son emprise 2Where stories live. Discover now