𝚘𝚛𝚒𝚐𝚒𝚗𝚜 / Sieg x Oc

𝕔𝕠𝕟𝕗𝕣𝕠𝕟𝕥𝕒𝕥𝕚𝕠𝕟

Tu accourras vers ta tente, le souffle coupé et le stress qui montait. Tu y illuminas l'intérieur grâce à ta torche et souris au spectacle qui se déroulait devant toi.

Sieg était assis, encore entouré de sa fumée régénératrice. Il toussait et dressait un air dépité et endormi.

« Alors comme ça Jäger est un lève-tôt ? rigolais-tu.

- Je compte me... me rendormir, répondît-il en baillant.

- Hors de question.

- Hmm..., gémit il. »

Ton quotidien fut mêlé à cette nouvelle routine pendant les nombreuses semaines qui ont suivi. Te lever sans savoir quel jour on était, Sieg qui peinait à se lever, Livai qui grondait -probablement sous l'impatience-, Julia qui délirait et Hyle qui te fixait en secret s'apparentait tout de même à une accoutumance épuisante. Tu n'avais pas trouvé l'occasion de parler à Livai à propos de ton père. Sujet complexe. De plus, tu ne voulais pas énerver ton caporal plus qu'il ne l'était continuellement, alors attendre que la mission se termine était la meilleure option envisageable.

C'était probablement un lundi. L'été laissait sa place à l'automne, et il pleuvait en continu. Le sol était recouvert d'une boue humide qui agaçait les chevaux. Tu étais de garde, ce jour-là. Tu tentais de préserver le feu qu'on avait déplacé dans un abri incertain, tout en gardant un œil sur Jäger. Celui-ci s'était réfugié dans votre tente, sous prétexte qu'il pleuvait trop dehors pour lire. Quand tu es ressortie de l'abri, tu restas quelques minutes debout, devant le feu, et observant les flammes reprennant de plus belle leur danse spirituelle.

« RAAHHHHH »

Tu sentis un lourd poids s'abattre dans ton dos. Manque de temps pour réagir, tu t'affalas la tête la première dans la boue humide et dans les graviers. Quelqu'un te plaquait, tu ne pouvais ni te relever ni te retourner mais tu savais déjà qui était ton agresseur.

« Qu'est ce tu fous ! Lâche moi sale fou !

- Arrête de parler ! rétorqua-t'il froidement. »

À plat ventre, difficile de te débattre, mais tu ne te laissais pas faire pour autant. Tu avais reçu des entraînements d'arts martiaux toute ta jeunesse, c'était alors facile de te dégager de prises compliquées. Il te traîna dans l'abri, se cachant des regards indiscrets. Malheureusement pour toi, ton adversaire semblait tout aussi s'y connaître, et à califourchon sur toi, son poids te briserait la colonne vertébrale à la moindre rétorque. Tu tentas d'attraper ses jambes afin d'avoir une prise sur lui, un moyen d'échanger les rôles, tout du moins. Il t'attrapa le poignet et chuchota sensuellement à ton oreille :

« Tu peux pas te débattre. Laisse toi faire.

- Tu vas me violer, enfoiré !? t'écrias-tu le plus fort possible pour avoir une portée suffisante dans l'espoir d'interpeller tes camarades. »

Il soupira et enfonça ta tête dans le sol pour te faire taire. Tu suffoquas vite. Les quelques secondes qui ont suivi t'ont paru une éternité. Il était clair que tu n'étais pas la meilleure en apnée. Tu sentais ton âme sortir peu à peu de ton corps, et les bruits et les paroles autour de toi n'avaient à présent plus aucun sens pour toi.

« Tu t'es calmée ? déclara t'il. »

L'air caressa ton visage sali par la terre.

« Pour...pourquoi... tu... balbutiais-tu. »

Tu peinais à parler.

« Tu vas te taire et m'écouter. Pars d'ici. Dis que tu es malade et rentre chez toi. Ne donne pas de motifs plus approfondis.

- Parce que tu crois que je... je vais me plier à tes ordres ? rias tu. »

Il t'attrapa de sa main tes cheveux, prêt à répéter ce qui venait de s'achever.

« Non non non ! C'est bon ! te rendis tu. Je veux juste savoir pourquoi.

- Je ne compte pas répondre à tes questions. Exécute toi. Parle en à Livai dès qu'il sera revenu. »

Il ne parla pas plus et te libéras de son emprise. Tu ne te relevas pas tout de suite, le corps engourdi et fatigué.

« Lève toi, t'ordonna t'il. »

Il tendit sa main devant toi. Tu refusas de l'attraper. Le feu chauffait ton visage.

« Hey. Estia. Lève toi j'ai dis. »

Tu ne répondis pas. Sieg marmonnait dans sa barbe, désemparé, pensant sans doute que tu t'étais évanouie.

« Oi ! C'est quoi ce bordel ! »