soixante-huit.

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kylian mbappé
paris xvi, 9h

« les chaînes comme django »___________________

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« les chaînes comme django »
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- mais dépêche-toi ma gueule, t'as crû on avait ton temps ou quoi ?

- c'est bon frère, j'arrive, je souffle.

je raccroche au nez de brams, attrape mon sac de sport et descends vivement les escaliers pour enfin le retrouver lui, brice et presko qui m'attendaient dans la voiture de ce dernier.

- tu veux qu'on se fasse déchirer par le p'tit poche ou quoi ? lâche presnel quand je monte à l'avant, ça fait dix minutes qu'on t'attend.

- soule pas, je réponds légèrement agacé, j'étais au téléphone avec kendra.

j'attache ma ceinture sans le calculer alors qu'il lance un regard interrogateur à brams et brice assis à l'arrière qui haussent les épaules.

- elle t'a dit quoi pour que tu pues la défaite de bon matin ? il demande finalement.

je souffle longuement et enfonce mon crâne dans l'appui tête de la merco.

- on dîne chez ses parents ce soir, je dis après un long silence, elle était au courant depuis une semaine mais elle me le dit que maintenant.

- vous vous êtes disputés, affirme brice comme s'il connaissait déjà la réponse.

j'hoche seulement la tête. j'ai trop la haine sur elle, j'comprends pas pourquoi elle me l'a pas dit avant, surtout qu'on passe notre temps ensemble et qu'elle avait un nombre incalculable de fois de m'en parler.

- j'ai l'impression d'être envoyé au goulag, je reprends, elle a aucune raison de me faire des guet-apens pareils wesh, on est où là ?

- elle a peur que tu te défiles, répond simplement brams.

- même si elle me l'avait dit un an à l'avance j'allais pas ray charles, je réplique, j'suis pas un bâtard.

- bah le souvenir du kylian qui l'a laissée en plan y'a trois ans l'était, il ajoute.

je ne réponds rien et un silence s'installe, bordé par la faible voix de wizkid.

j'commence vraiment à être fatigué du fils de pute que j'étais à l'ancienne. c'est bon cousin, lâche ma veste et laisse-moi évoluer non ? même quatre ans plus tard mes actes passés viennent me pourrir la vie, c'est incroyable ça. personne veut comprendre que j'ai mûri et que j'essaye de laver mes péchés ?

bhahaha, satan en fou rire.

- moi j'suis sûr que ça va bien se passer, essaye de me rassurer le défenseur, sa mère et la tienne sont copines, khalil t'aime bien, c'est quoi l'soucis ?

- son père et kamel, je lâche un rire nerveux, j'sens déjà que j'vais pas m'entendre avec son reuf.

- les sois disant grands frères protecteurs là ? souffle brice déjà soulé, des poisons.

en vrai kamel c'est pas mon appréhension numéro une, j'ai déjà un peu cerné le personnage et je sais comment me comporter avec lui, alors c'est pas un problème. il a juste le seum parce que je sors avec sa soeur, c'est tout.

après celui qui m'inquiète le plus c'est george mendes.

j'ai quasi zéro info sur lui, je sais juste qu'il travaille beaucoup alors je m'attends au pire.

- au pire s'il te casse les couilles tu lui pètes la gueule, lâche brams, quand elle sortait avec son escobar des trottoirs il a pas dit bip, alors il a rien à dire sur votre relation.

- brams toi là, prendre une balle ça t'as pas suffit ? lui dit presnel, toujours la violence ici !

- bah en même temps tema le monde dans lequel on vit, répond le guinéen.

- justement, faut qu'on change ça pour nos enfants, réplique le défenseur, et ça commence par leur apprendre à garder leur sang froid.

pas bête le zoukeur.

- elle t'a déjà parlé un peu d'eux non ? me demande brice.

- ouais, mais pas trop de son père, je dis.

- si le daron te valide pas tu sais que tu vas devoir lui dire bye bye à ta portugaise des bois charmants ? dit brams.

- mais ta gueule, tu vois pas qu'il a besoin d'ondes positives ? lui crie presnel.

- j'ai juste besoin de silence en fait, je dis simplement.

un blanc s'installe automatiquement. j'suis surpris, je disais ça pour rigoler de base, mais j'avoue que ça m'arrange aussi, mon cerveau commençait à chauffer.

j'ai toujours dit que je voulais faire les choses biens avec kendra, même si ça a été plusieurs fois un échec. mais cette fois-ci j'me raterai pas, peut être qu'actuellement j'suis énervé contre elle mais ça reste elle ou rien, j'ai été clair là-dessus.

presnel s'arrête devant l'hôpital où brams effectue sa rééducation chaque semaine, puis avec brice, l'aide à se remettre dans son fauteuil.

- bon vas-y kyks, t'façon tu vas gérer, me dit le barber.

- oublie pas : bondy, 93140, les cités d'france c'est nous ! crie brams.

je leur rends un sourire et rigole quand brice monte derrière le fauteuil de brams qui accélère comme un fou furieux en imitant le moteur d'une voiture. ils me fument.

je remonte ma vitre et presko reprend la route direction le camp des loges, à présent django en fond sonore.

- ce soir tu briseras les chaînes comme django, me dit presnel après un long silence, et j'te laisse pas le choix, parce que là, c'est clairement un signe.

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talya

911 • kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant