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« j'te pardonne pour tout » _____________________
il était plus de deux heures du matin et tout le monde était parti aux alentours de minuit après avoir rendu visite à kendra et brams, sauf moi.
je sais pas ce que j'attendais, brams était dans le coma et kendra allait plutôt bien même si le moral était au plus bas selon nella.
- monsieur mbappé ? m'interpelle une infirmière, les visites sont finies depuis longtemps, vous devriez rentrer chez vous.
je glisse mes mains dans les poches de ma doudoune et soupire.
- j'peux les voir avant alors ?
- je peux pas faire ça monsieur, elle me dit, comme je vous l'ai dit-
- s'il vous plait, je la coupe, juste quinze petites minutes.
elle soupire puis finit par céder.
- d'accord, mais seulement dix minutes alors.
je la remercie et vais en direction du long couloir. leurs chambres sont l'une à côté de l'autre, la 116 pour brams et la 117 pour kendra.
je me dirige vers celle-ci et pose ma main sur la poignée avec hésitation.
tu vas où t'y vas pas chakal ?
je finis par secouer la tête et vais finalement vers la chambre de brams, le coeur et la conscience un peu plus lourde.
je prends une légère inspiration puis ouvre la porte.
la pièce est plongée dans un silence me provocant presque des frissons. j'ai l'impression d'être sur son lit de mort et ça me fait vraiment réaliser que sa vie ne tient à presque rien.
je prends une chaise qui trainait dans un coin et la pose près du lit avant de m'y asseoir.
j'osais pas le regarder alors je fixais mes af1 sous les bippements des machines auxquelles il était branché sans rien dire.
j'me sentais lourd, trop lourd. parce que le gars que je suis censé détester s'était sacrifié pour sauver une personne qui compte pour moi.
au fond ça m'étonne pas de brams, il a toujours marché comme ça « tout ce qui compte pour toi compte aussi pour moi ».
mais sur ce coup, même si cet acte de bravoure prouvait qu'il en avait pas fini avec moi et qu'il s'excusait une nouvelle fois, il avait pas à faire ça.
- peut être que j'vais paraître con de te parler alors que t'es complètement à l'ouest mais putain brams, je dis, t'es un vrai malade...
je lâche un rire nerveux sans quitter le sol des yeux.
- tu pouvais pas venir chez moi à l'improviste et me forcer à écouter ton excuse de merde ? non, non, toi tu préféres prendre une balle pour protéger kendra, t'es vraiment con.
je relève la tête et souffle. je l'insulte alors qu'au fond c'est absolument pas ce que je pense.
de toute façon il est pas conscient de ce que je vais lui raconter, alors il pourra pas me vanner.
- écoute brams, j'sais pas quoi te dire à part merci, je dis doucement, merci d'être toujours là à me protéger même quand on s'parle plus, merci de m'faire chier à chaque fois que j'suis dans un sale mood même si sur le coup j'ai envie de t'éclater la gueule... je saurais pas quoi te dire d'autre à part merci, parce que normalement c'est moi qui suis censé être à ta place.
je marque un temps de pause et fixe désormais le mur face à moi.
- je fais le mec fort et tout mais j'te jure que quand j'ai su pour milica et toi j'ai cru que j'allais clamser, je reprends, après m'être raclé la gorge, ouais, tu m'as blessé, ouais, j'ai pleuré et ouais j't'en veux toujours mais j'te pardonne pour tout.
- t'as toujours été plus qu'un frère et je sais que t'es désolé, je renifle, alors s'te plait bats-toi et reste en vie brams... j'ai besoin de toi, on a tous besoin de toi...
les larmes coulaient sans s'arrêter sur mes joues mais je ne m'en cachais pas. je voulais simplement dire ce que j'avais sur le coeur pour une fois.
- tu m'manques de ouf et tu m'énerves parce que tu m'fais pleurer, j'essuie mes larmes, là je mets ma main à couper que tu dois te foutre de ma gueule et m'appeler bichette avec une voix de fille.
j'échappe un rire puis tourne enfin la tête vers lui, son visage toujours endormi.
- t'facon t'es un champion alors j'suis sûr que tu te réveilleras, je dis un peu plus joyeusement, et la première chose qu'on fera c'est un tournoi fifa ou on se battra, comme d'habitude.
un sourire triste et à la nostalgique se dessine sur mes lèvres.
je le regarde pendant de longues minutes puis décide de m'en aller, j'ai duré beaucoup plus longtemps que prévu.
- j'passe te voir demain dans la journée, je touche sa main, t'as intérêt à être réveillé sinon j'te monte en l'air, t'as pas le droit de m'laisser.
je referme la porte de la chambre et quitte définitivement l'hopital le coeur un peu plus léger qu'à l'arrivée.
il parait que les fautes d'un ami sont censées s'pardonner.
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« bah oui, les colonies nous ont salis, les missionaires nous ont promis,que l'or vaudrait moins que nos vies»
