Je mets des ⚠️ parce qu'il y a des scènes graphiques mais pas extrêmes non plus. Juste par principe. Enfin bref, bonne lecture 😊
Mardi 6 mars, 6h30 du matin. La température était agréable, dans la Zone. Ni trop fraîche, ni trop chaude. Le soleil, dont les premiers rayons commençaient à poindre derrière la ligne d'horizon, n'avait pas eu le temps de réchauffer l'atmosphère. Il était encore trop tôt.
Les adolescents missionnés pour l'assainissement des champs avaient eu l'occasion de voir le ciel se changer en une magnifique aquarelle pendant que l'astre solaire entamait sa course quotidienne autour de leur petit univers. À moitié avachis sur leur siège, les paupières encore lourdes de sommeil, ils ne s'étaient animés qu'une fois que le noir impénétrable du plafond nocturne avait laissé place aux premières nuances du jour. Mauve, rouge, jaune, bleu... un défilé de couleurs qu'ils n'avaient que rarement l'occasion d'admirer. Et pour cause : se lever à une heure aussi matinale n'était pas dans leurs habitudes.
Tressie Oxford, dès que la jeep fut à l'arrêt, ouvrit sa portière, s'étira comme un chat après une longue sieste et exécuta trois pas sur la terre craquelée. Un sourire décorait ses lèvres. En ce début de journée, elle se sentait de très bonne humeur. La perspective de prendre un peu de bon temps en se défoulant sur ces vers, puis sur Caine, y était pour beaucoup. La soirée à la discothèque qui s'annonçait également. Ils allaient enfin avoir quelque chose à célébrer !
Ses pieds s'arrêtèrent à la bordure du champ et son sourire fana. Edilio vint se placer à ses côtés. Ensemble, ils admirèrent cet endroit où, à peine deux jours plus tôt, EZ avait trouvé la mort. Les ossements carbonisés du pauvre garçon avaient été enterrés non loin par les soins du Hondurien. Une plaque en bois en indiquait l'emplacement. Un nom, un prénom, une date de naissance et une date de mort. Voilà tout ce qu'il restait d'Eddy Zellicoe.
Détournant les yeux de cette tombe de fortune, Tressie respira à pleins poumons l'air iodé de l'océan tout proche avant de déclarer, son sourire de nouveau scotché sur la figure :
– C'est une magnifique journée qui s'annonce, Edilio.
– Je l'espère, Tressie.
Son ami parvint lui aussi à arrêter de fixer la petite parcelle de terre retournée par ses soins pour regarder la cadette. Il remarqua alors son expression, ce qui étira ses propres lèvres.
– Tu m'as l'air de meilleure humeur qu'hier, toi.
– Effectivement.
– Il y a une raison particulière, ou..?
– Non, aucune. Je trouve simplement que c'est le jour parfait pour mourir. Pas toi ?
Cette dernière phrase suffit à rembrunir Edilio. Même si les deux adolescents se fréquentaient depuis plusieurs mois, le meneur de l'armée avait toujours du mal à s'habituer à l'humour parfois très noir et sinistre de sa partenaire. Surtout lorsque ça impliquait de quelconques morts. C'est donc en lui lançant un coup d'œil réprobateur qu'il répliqua :
– C'est pas drôle, ça.
– Oh, ça va ! Je ne parlais pas de moi, mais des Zekes, soupira-t-elle en lui donnant un coup de coude joueur. Détends-toi, Ed'. Cette extermination va bien se passer et celle de ce soir mieux encore ! Il arrive d'ailleurs, mon porteur ?
Ils se tournèrent vers le véhicule pour voir Orc occupé à essayer de s'en extirper. Même avec l'aide d'Howard, il éprouvait de grandes difficultés à faire passer l'entièreté de son corps monstrueux à travers l'ouverture, et ce sans exploser la jeep. Charles Merriman était devenu tellement massif qu'ils avaient été obligés de le mettre dans le coffre. Mais même comme ça, ce dernier avait dû rester ouvert tout au long du trajet séparant la ville des champs pour que leur camarade ne se sente pas trop à l'étroit.

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Hunger [Gone T.2]
МистикаPerdido Beach, Californie. Ou du moins avant, c'était la Californie. Maintenant c'est Perdido Beach, La Zone. Cela fait trois mois que tous les plus de 15ans ont disparu et qu'un dôme de trente kilomètres de diamètre coupe ceux qui sont restés du re...