une main qui glisse le long de ma peau, une respiration qui vient s'écraser contre ma nuque.
j'ai chaud.
je meurs de chaud et j'ai l'impression que je vais exploser à tout moment. ses mains se glissent dans chaque creux et courbe de mon corps et rien qu'à son toucher notre contact semble créer des étincelles.
j'arrive pas à croire que c'est réellement entrain d'arriver. je suis dos à lui, et à l'exception d'une minuscule lampe on est dans le noir complet. il se rapproche lentement de mon dos jusqu'à ce qu'il soit complètement collé à mon corps. et là c'est le pire. parce que je le sens tout entier. et la tentation est bien trop forte.
alors je me retourne pour lui faire face.
– aïe putain ! il s'exclame.
je fronce les yeux comme pas possible et me les frotte avant de les ouvrir.
– mais t'es malade pourquoi tu te retournes comme ça toi ! tu m'as écrasé complet !
– euh... je...
il me faut un moment pour redescendre sur terre et capter les mots que le « vrai » ken est en train de prononcer.
oh mon dieu. je suis la pire. est-ce que je viens réellement de rêver que j'étais en train de coucher avec ken ?
– oula... il commence. qu'est-ce t'as ? ça a pas l'air d'aller.
– si ! si très bien trop pas.
– sasha. tu mens vla mal.
trop pas mec. franchement trop pas.
– j'ai fais un cauchemar y'a r.
j'ai rêvé que tu me soulevais comme jamais et ça n'avait en rien l'air d'un cauchemar mais tranquille je vais descendre boire de l'eau et tout sera effacé de mon esprit, pas vrai ?
une fois assise sur ma chaise haute, les coudes posés sur l'ilot, la réalité me rappelle qu'il vaudrait mieux revoir mes espoirs à la baisse. les images tournent en boucle et je suis à deux doigts de fondre de honte et de gêne sur place. ken est là à me demander comment je veux mon chocolat chaud et moi je lui réponds normal avant de me décomposer dès qu'il a le dos tourné. putain mais je suis censée faire quoi ? je fous quoi là ? j'ignore ?
faudrait que j'en parle à mahé mais mahé elle va me dire que c'est mon subconscient qui essaye de m'envoyer des messages ou une connerie du genre. bref un truc qui me fera pas avancer. et un truc qui n'ira pas dans mon sens en plus de ça.
ken me tend ma tasse de chocolat et je lui souris en guise de remerciement. face à mon silence il fronce les sourcils et s'appuie sur l'ilot pour mieux me faire face.
– bon accouche wesh ?
mdr. non.
– mais quoi ?
– t'es chelou ce matin, sur ma vie.
– mais c'est toi t'es chelou à me dire que j'suis chelou ! espèce de gros chelou là.
– sasha ! il s'exclame avant de soupirer. eh tu m'casses la tête à toujours fuir là alors que quand c'est moi tu me casse le crâne toute la journée pour savoir ce que j'ai !
– mais j'fais trop pas ça !
– tu fais grave ça, s'incruste valentin qui nous rejoint en bas.
je le toise et croise mes bras devant ma poitrine. vas-y le frérot il m'aide pas du tout là il m'enfonce comme never. je vais jamais me sortir de ce merdier sans dec. j'aimerais juste... pouvoir me barrer là sans raison.
et c'est pour ça que me viens une brillante idée.
– bon c'est pas tout mais j'ai un date qui m'attend moi mes ptits. donc j'y vais ! je lance avant de finir mon chocolat chaud.
je monte en trombe et ferme la porte de ma chambre à clef.
« un date » mais flinguez moi sur place c'est la pire excuse du monde et j'ai surtout aucun date ? nada zéro niet.
super j'imagine que j'ai donc vingt minutes pour réinstaller tinder et trouver un date. ouais vingt minute bah oui c'est tout à fait faisable.
dans mes rêves.
oula non pas dans mes rêves.
bref.
wah cette journée s'annonce compliqué vraiment.
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