La princesse d'Imladris Tome II

Chapitre 6

-Rien ne se passe, constata Pippin.

-Autrefois je connaissais les incantations dans toutes les langues des elfes, des hommes, et des orques.

-Alors qu'allez-vous faire ?

-Cogner sur les portes avec votre tête Peregrin Touque ! et si cela ne les fraquasses pas, et qu'on me libère un peu de toutes vos questions idiotes, j'essaierai de trouver la formule d'ouverture !

Après ces dures paroles prononcées par le mage gris, Elwine posa une main réconfortante sur l'épaule du jeune hobbit. Elle ne savait pour qu'elle raison il avait crié sur ce pauvre Pippin.

Gandalf essaya durant des heures à ouvrir les portes de la Moria sous le regard du jeune Sacquet. La princesse était perchée sur un arbre, parlant au prince, encore au sol. Sam dit tristement au revoir à Bill le poney qu'Aragorn avait relâché, Pippin et Merry jetaient des pierres dans le lac et Boromir et Gimli fumaient leur pipe. Le fils d'Arathorn attrapa le bras de Pippin.

-Arrêtez avec ces pierres.

-Mais bien sûre ! s'écria soudainement la princesse d'Imladris. C'est une énigme. Parlez ami et entrez. Il ne faut pas donner un mot de passe il faut prononcer ami en elfique. Mellon.

Les portes s'ouvrirent dans un grondement et la communauté s'aventura à l'intérieur des mines. Gandalf emboita une pierre au sommet de son bâton et l'alluma apportant de la clarté dans l'obscurité des mines.

-Bientôt maitre elfe, vous allez pouvoir accepter l'hospitalité légendaire des nains. Un bon feu, une bière brassée, une belle pièce de viande. Car ceci, mon ami, est la demeure de mon cousin Balin. Et ils appellent ça une mine. Une mine !! s'écria Gimli.

-C'est n'est pas une mine, c'est un tombeau, souffla Boromir.

Le nain regarda autour de lui et découvrit qu'ils étaient entourés de carcasses et squelettes.

-Non ! Non ! Noooooon !! hurla-t-il.

Le prince blond arracha une flèche plantée dans l'un des corps et en déduisit qu'il s'agissait de gobelins. Les guerriers sortirent tous leurs armes et le gondorien murmura :

-Allons vers la trouée du Rohan. Nous n'aurions pas dû venir ici. Allons, partons vite d'ici ! Allez sortons !!

Les quatre hobbits étaient collés entre eux quand Frodon tomba au sol et fut tiré par une sorte de tentacule provenant du lac.

-Frodon !!! non !!! hurla Merry.

-Grands-Pas !! cria Sam.

Il donna de puissant coup d'épée sur le tentacule avant qu'il ne lâche prise et qu'un autre prenne sa place, emmenant le porteur de l'anneau voler au-dessus de l'eau. La princesse tira une flèche dans la peau du monstre mais cela ne lui fit rien. Le monstre sorti sa tête de l'eau et ouvrit grand sa gueule, se préparant déjà à avaler le pauvre Sacquet. Boromir et Aragorn coupaient les membres de la créature tandis que les deux elfes l'assaillaient de flèches. Il finit par lâcher Frodon qui fut réceptionné par le fils Denethor.

-Dans les mines !! ordonna le mage gris.

-Faites ce qu'il dit !!!

Le monstre engouffra ses tentacules dans les grottes mais un éboulement, bloquant les portes, l'empêcha d'aller plus loin.

-Nous n'avons plus le choix désormais. Il nous faut affronter les ténèbres de la Moria, Gandalf alluma la pierre qui surplombait son bâton afin d'apporter un peu de clarté. Soyez sur vos gardes. Il y'a des êtres, plus ancien et plus répugnants que les orques dans les profondeurs du monde. Ne faites pas de bruits, il nous faudra quatre jours pour arriver de l'autre côté.

-Espérons que notre présence passera inaperçu, pria la princesse.

La communauté s'avança dans les galeries des nains sans prononcer un seul mot. Gandalf ouvrait la marche, suivit de Legolas, Gimli, Sam, Frodon, Boromir, les deux cousins hobbits, Aragorn, et enfin, Elwine. Le mage se stoppa face à une paroi recouverte d'une surface brillante. Il y fit glisser sa main en disant :

-La richesse de la Moria ne vient pas de l'or, ou des joyaux, mais du mithril.

Les compagnons se penchèrent au-dessus de l'immense fosse d'où rayonnait ce métal.

-Bilbo avait une côte de maille en mithril, que Thorin lui avait offerte.

-Oh, ça c'était un cadeau royal, s'écria le nain.

-Oui. Je ne lui ai jamais dit, mais sa valeur était plus importante que celle de la Comté entière.

Ils arrivèrent face à un haut escalier, très raide possédant de hautes marches qu'ils durent escalader. Arrivé au sommet, Gandalf observa les lieux longuement.

-Je ne me souviens pas de cet endroit.

Il s'assit sur un rocher et la compagnie en fit de même.

-Sommes-nous perdu ? demanda Pippin.

-Non, répondit son cousin.

-Je crois que si...

-Chuute. Gandalf réfléchie.

-Merry ?

-Quoi ?

-J'ai faim, murmura Pippin.

Frodon tourna la tête vers le pied des escaliers et vit une créature les gravir.

-Là en bas il y'a quelque chose, souffla le porteur en se précipitant vers le mage. 

-C'est Gollum.

-Gollum ?

-Cela fait maintenant trois jours qu'il nous suit.

-Il s'est échappé des donjons de Barad-dûr ?

-Echappé, ou relâché. C'est l'anneau qui l'a mené jusqu'ici. Il ne se débarrassera jamais de sa dépendance de l'anneau. Il l'aime et il le hait. Autant qu'il s'aime et qu'il se hait. La vie de Sméagol, est une triste histoire. Oui, Sméagol, c'est ainsi qu'on l'appelait, avant que l'anneau ne le trouve, et ne le conduise à la folie.

-Quelle pitié que Bilbo ne l'ait pas tué lorsqu'il en avait l'occasion.

-De la pitié ?! Mais c'est la pitié qui a retenu la main de votre oncle. Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous leur rendre, Frodon ? Alors ne soyez pas trop proie à dispenser mort et jugement. Même les grands sages ne peuvent connaitre toutes les fins. Mon cœur me dit que Gollum a encore un rôle à jouer. En bien ou en mal, avant que cette histoire se termine. De la pitié de Bilbo, peut dépendre le sort de beaucoup.

-Je voudrais que l'anneau ne soit jamais venu à moi. Que rien de tout ceci ne se soit passé.

-Comme tous ceux qui vivent des heures si sombres, mais ce n'est pas à eux de décider. Tout ce que nous devons décider, c'est que faire du temps qui nous est impartie. Il y'a d'autre forces à l'œuvre dans ce monde par la volonté du mal, Bilbo était désigné pour trouver l'anneau, et dans ce cas, vous aussi vous avez été désigné pour le détruire. Et ça c'est plutôt encourageant.

Le hobbit assimila doucement les paroles du magicien. Il ne savait s'il devait le prendre comme un signe encourageant ou non. Cela le rassura, sur le fait qu'il est peut-être vraiment destiné à apporter l'anneau jusqu'au confins de la Terre du Milieu, là où il a été créé, c'est là son rôle à jouer. Mais est ce le seul qu'il a à jouer ? Comment le savoir ? Cela va-t-il bien se terminer ? Comment le savoir ?

-C'est par ici, fini par annoncer le mage.

-A ça lui revint, s'écria Merry.

-Pas du tout, mais l'air est moins nauséabond en bas. Dans le doute, Mériadoc, il faut toujours suivre son flaire.

La communauté suivit le mage, s'enfonçant dans l'obscurité.