Chapitre 9

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Dès le lendemain, lorsque le soleil fut au zénith, les compagnons étaient prêts à reprendre la route. Les seigneurs de la Lothlorien leurs offrir des présents dont une cape pour chacun des membres de la communauté.

-Avant ce jour, aucun étranger n'a revêtu l'habit de notre peuple, leur confia Celeborn. Puissent ces capes, vous protéger totalement des yeux hostiles. 

La dame Galadriel, offrit personnellement un cadeau à chacun. A Legolas, elle offrit un arc de Galadhrim. Pippin et Merry, reçurent des dagues elfiques. Sam eut droit à une solide corde de hithlain et Frodon, la lumière d'Earendil. Pour Aragron, elle n'avait rien de plus précieux que le collier qu'Arwen lui avait offert avant leur départ de Fondcombe. Boromir, une belle épée. Quant au cadeau d'Elwine, la lothlorienne resta plutôt mystérieuse et lui glissa ces mots ;

-Ma petite-fille, je ne peux t'offrir quelque chose que tu ne possèdes déjà. Les Valars ont eu la générosités de t'offrir toutes les qualités les plus belles. Tu as la beauté, le courage, l'intelligence, la force. Mais aussi la gentillesse, l'altruisme et la bienveillance. Tous ce qui fait de toi celle que tu es. La seule chose que ton cœur désire le plus en ce monde, quelqu'un d'autre devra te l'apporter. Tous ce que je puis te dire, c'est que cette personne est bien plus proche que tu ne le crois

Ils leur offrirent également des barques et de quoi se ravitailler. Legolas découvrit avec joie du Lembas. Un pain elfique dont une seule bouchée suffirait à remplir l'estomac d'un adulte.

-Plus vous vous enfoncerez vers le sud, plus le danger s'accroitra, informa Celeborn à sa petite-fille. Les orques du Mordor tiennent la rive est de l'Anduin, mais la rive ouest est bien plus sûre. D'étranges créatures portant la marque de la main blanche ont été vu à nos frontières, il est très rare que les orques se déplacent au grand jour, et ceux-ci l'ont pourtant fait. Par le fleuve vous avez une chance d'atteindre, avant l'ennemi, les chutes du Rauros.

-Merci seigneur.

-Chaque jours où nous nous voyons, tu me rappelle un peu plus ta mère. Aussi belle, intrépide et courageuse qu'elle. Prends bien garde à toi. Namarie Elwine (au revoir).

-Namarie. Hannon le (merci).

- I edelhie enwe vanya (que les étoiles te protègent). 

Les embarcations quittèrent la rive, et fendirent l'eau. Ils voguèrent de longues minutes avant que les bois de la Lorien disparaissent aux loin. Dans l'un des canaux, se trouvaient Elwine, Legolas et Gimli. Ce dernier ouvrit la parole le premier :

-Lors de ce départ, j'ai reçu ma pire blessure. Car j'ai jeté un ultime regard, sur ce qu'il y'a de plus beau. 

A cette phrase, les pupilles brunes de la princesse rencontrèrent celles azures du prince. Comprenant pourquoi ils avaient posé leur regard l'un sur l'autre, ils baissèrent rapidement les yeux, le rouge colorant le bout pointu de leurs oreilles.

-Dorénavant, je ne parlerai plus de beauté si ce n'est du cadeau qu'elle m'a offert.

-Quel était ce cadeau ? demanda l'elfe sylvestre.

-J'ai osé lui demander un cheveu de sa belle chevelure dorée. Elle m'en a donné trois. 

Legolas esquissa un sourire amusé mais bienveillant en direction du nain. Leur route continua en silence durant plusieurs heures. Un bruit lointain fit alors réagir les deux elfes. Ils se lancèrent un regard, comprenant qu'ils avaient entendus la même chose. Etant les seuls à avoir une ouïe aussi développée, ils alertèrent les autres et accostèrent alors que le soleil commençait sa descente, caché derrière les montagnes. Les deux elfes ainsi que les deux gondoriens, se postèrent aux alentours du campement, surveillant les environs. Boromir aperçut une créature se tenant à un bout de bois flottant sur l'eau.

-Gollum, lui appris la princesse. Il nous suit depuis le Moria. J'avais espéré que nous l'aurions semé sur le fleuve, mais il est bien trop malin.

-S'il alerte l'ennemi sur notre position, notre traversé n'en sera que plus dangereuse.

-Mangez quelque chose m'sieur Frodon, supplia le Gamegie.

-Non, Sam.

-Vous n'avez rien avalé de la journée, et vous ne dormez pas non plus. Vous croyez pas que j'ai rien remarqué ?! M'sieur Frodon.

-Je vais bien.

-Nan c'est faux. Je suis là pour vous aider, j'ai promis à Gandalf d'y arriver.

-Tu ne peux pas Sam... pas cette fois. Va dormir. 

A contrecœur, le jeune hobbit s'éloigna de son ami.

-Minas Tirith est la route la plus sûre, dit Boromir. Vous le savez. De là nous pouvons nous regrouper, pour nous préparer à combattre le Mordor en force.

-Il n'y a plus de force au Gondor qui pourrait nous être utile, contredit Aragorn.

-Vous avez fait confiance aux elfes. Avez-vous si peu foi en votre peuple ?! Oui il y'a de la faiblesse, il y'a de la fragilité. Mais il y'a aussi le courage, et le sens de l'honneur chez les hommes, mais vous ne le voyez pas. 

Le fils d'Arathorn fit demi-tour mais le gondorien attrapa sa manche et le tourna vers lui. 

-Vous avez peur ! Toute votre vie, vous vous êtes caché dans l'ombre ! effrayez par ce que vous êtes ! qui vous êtes !

-Je ne conduirais pas l'anneau, à moins de cents lieux de votre cité! 

Après ces mots, chacun parti se coucher, laissant le premier tour de garde aux elfes. Ils levèrent le camp dès les premières lueurs du jour. Ils voguèrent toute la journée, la plus grande majorité du temps dans le silence. L'Anduin fut vite prise entre deux hautes falaises, empêchant quiconque de mettre pied à terre. Au bout de ses falaises, se trouvaient deux immenses statues taillées dans la roche. Elles représentaient deux rois du Gondor. Isildur et Anarion, le bras gauche tendu devant eux. Aragorn tapota l'épaule de Frodon :

-Frodon. L'Argonath. Depuis longtemps je souhaite contempler les rois de jadis. Mes ancêtres. 

Les voyageurs contemplèrent le monument, émerveillés, et passèrent entre les deux statues. L'Anduin se transforma alors en un grand lac avec au bout, les chutes de Rauros. Ils accostèrent d'un côté de la rive et allumèrent un feu.

-Nous traverserons le lac à la tombée de la nuit. Nous cacherons les bateaux et continuerons à pied, annonça la princesse. Nous atteindrons le Mordor par le nord.

-Ah oui ?! s'écria Gimli. Il nous suffira seulement de trouver notre chemin à travers l'Eminuil. Un labyrinthe infranchissable fait de rochers coupant comme des rasoirs. Et après cela, ça sera encore mieux. Une région de marécages gluants et puants à perte de vue.

-Oui, c'est notre route, approuva Elwine, sous le regard très peu rassuré de Pippin. Je vous suggère de prendre du repos afin de recouvrer vos forces, maitre nain. 

Le fils de Gloin ronchonna dans sa barbe et se rassit. Legolas s'approcha de la brune.

-Nous devrions partir maintenant.

-Non. Les orques patrouillent sur la rive est. Il vaut mieux attendre que l'obscurité nous cache.

-Ce n'est pas le rive est qui m'inquiète, murmura-t-il. Une ombre et une menace, grandissent dans mon esprit. Quelque chose approche. Je le sens.

-Je le sens aussi Legolas. Mais nous ne sommes pas du rang des magiciens. Nous ne possédons pas la capacité de voir de quoi l'avenir sera fait. Nous ne pouvons être sûr de ce que nous ressentons.

-Si nous le sentons tous les deux, c'est que nous ne nous trompons surement pas.

-On n'a pas besoin de retrouver nos forces nous les nains, grommela Gimli. N'oubliez pas ça, jeunes hobbits. 

Merry, qui venait de déposer le bois ramassé dans la forêt, laissa son regard balayer la communauté et demanda :

-Où est Frodon ?! 

Les compagnons se redressèrent tous, alarmés.

-Aragorn, appela la princesse. 

Le rôdeur suivit le regard de l'elfe et découvrit que l'endroit où devait se trouver Boromir était vide lui aussi.

La princesse d'Imladris Tome IIWhere stories live. Discover now