les parents de remus.

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remus ignorait énormément de choses, en réalité. il pensait connaître ses parents, discrets et peu démonstratifs, souvent occupés, comme s'ils n'avaient jamais voulu avoir un enfant finalement, qu'ils ne trouvaient jamais le temps de rester en sa compagnie.
la famille avait quelques fois déménagé, toujours dans le même secteur cependant, et remus y tenait, mais elle changeait de village, et il ne se posait pas particulièrement de question par rapport à ce fait.
tant qu'il avait vue sur les montagnes, tant qu'il pouvait parcourir les ruisseaux et gambader dans les champs, tant qu'il y avait seulement finalement un point d'eau et quelque chose à escalader, il était satisfait. il n'appréciait pas beaucoup la ville, et se disait que ses parents étaient du même avis car ils n'étaient jamais partis s'installer dans une zone urbaine. remus en était profondément rassuré, il se demandait parfois comment il aurait pu assumer ses transformations s'il ne trouvait pas de lieux secrets où se camoufler et lancer des sorts pour se protéger, et surtout pour protéger les autres. dumbledore était venu le voir très tôt, lui avait fait prendre connaissance de sa malédiction réellement, mais il ne s'était jamais révéler véritablement utile lorsque remus se transformait, non, remus avait toujours eu le souvenir d'être complétement livré à lui-même. dumbledore avait été présent durant ses premières années, mais n'était revenu le voir qu'à l'aube de ses dix ans. remus n'avait pas ce caractère à être rancunier, à en vouloir à quelqu'un, aussi il se disait qu'il avait sûrement plus important à faire et qu'il estimait que le jeune loup pouvait bien se débrouiller de par lui-même.
mais remus se trompait quant à sa solitude.
ses parents savaient tout, depuis le début. sa mère, espérance, terrifiée, fuyait son fils, tenait à passer le moins de temps possible à ses côtés, ayant appris la nouvelle dès sa première transformation, elle avait considéré que son fils n'était plus le petit garçon qu'elle avait mis au monde, et tous ces voyages étaient la raison de ses pensées. son père était beaucoup plus indulgent, il avait grandit dans le monde de la magie, connaissait des sorts puissants pour protéger son fils et l'aidait chaque nuit, un peu à l'écart il enchantait les lieux où remus se cachait, surtout à partir de ses huit ans, où il était devenu extrêmement puissant et que seul, le secret autour de la famille serait divulgué et remus ne serait plus jamais en sécurité, le monde des sorciers pourrait être révélé, c'était un danger crucial.
c'était la véritable raison de leurs nombreux déménagements dans la zone, si un écho de voix résonnait évoquant la possibilité de bruits étranges s'emmanants de lieux proches, durant la nuit, le père de remus choisissait instantanément de partir, il choisissait le risque le plus inférieur imaginable et c'était pour cette raison qu'ils vivaient si en retrait de la ville.

remus ne pensait pas le moins du monde que son père l'accompagnait chaque nuit de pleine lune depuis sa plus tendre enfance, depuis sa morsure, depuis le début. lyall lupin aimait son fils plus que sa propre vie, et s'il n'avait évoqué que très peu son aventure à hogwarts à son enfant, c'est parce qu'il craignait que ce dernier ne soit pas admis par rapport à ce qu'il était, qu'il pourrait s'avérer être dangereux, mais remus l'est, il l'a dans le sang, il sait qu'à chaque pleine lune il n'est plus l'enfant calme et discret qui reste assis devant la cheminée avec des livres de contes pour jeunes sorciers, qui s'inquiète de l'autre, qui se demande pourquoi ses parents semblent le fuir.
remus y avait pensé, au fait qu'ils soient en courant. évidemment, un enfant de cinq ans ne pouvait cacher une situation telle quelle à ses proches, bien que toujours très réservé, il n'avait pas l'essence, la force de se changer sans bruits, dans le secret, en acceptant qu'il il était, en comprenant ce qui lui arrivait, bien sûr au début remus si jeune ne pouvait cacher un secret si lourd.
la visite de dumbledore s'était avérée nécessaire, et à sa rencontre, remus avait d'abord été horrifié, à l'idée que quelqu'un était au courant, et d'apprendre que c'était le directeur de l'école de la magie, ça avait été un renversement dans sa vie de jeune garçon. il avait appris avec lui très tôt les sorts de silence et de camouflage, mais jamais dumbledore ne lui avait donné une potion pour ne pas se transformer tout simplement, pour annuler ce cauchemar, remus se demandait souvent pourquoi un grand sorcier comme lui n'avait pas le pouvoir d'inventer ce remède.

il avait grandi sans amis, sans enfants de son âge, et lors de ses premiers anniversaires, il se demandait pourquoi il n'allait pas à l'école comme les autres, oubliait qui il était, et était intrigué par la disparition fréquente de ses parents. qu'ils ne soient pas auprès de lui, ne l'aident pas à grandir, ne le soutiennent pas dans son apprentissage ses premiers sorts pour jeunes enfants, la solitude l'englobait, il chuchotait aux arbres qu'il était gentil, qu'il ne voulait malheur et chagrin à personne, et sous ses yeux de petit garçon il voyait qu'il faisait de la peine à sa mère qui ne le câlinait plus, qui lui accordait que très rarement son regard. remus pensait que c'était sa façon d'être, qu'elle était ainsi car comme lui timide d'exprimer ses sentiments, dans le retrait, et plus tard il songeait, peut-être que simplement elle ne l'aimait pas. il sentait qu'il n'était pas à la hauteur, qu'il n'allait jamais satisfaire, et il aurait aimé se confier à ses parents sur son sort, mais dumbledore lui avait conseillé de se taire dès le lendemain de la première nuit.
idée que remus trouvait absurde aujourd'hui. peut-être que ses parents l'auraient aidé après tout, peut-être que son père serait resté auprès de lui au lieu de le jeter dans la solitude constante d'un garçon en pleine construction.
non. la mère de remus s'était montrée plus douce depuis qu'il était entré à hogwarts. il ignorait la raison, mais son regard dévoilait une certaine fierté pour la première fois. elle n'en était pas venu à le prendre dans ses bras, mais elle lui témoignait davantage d'affection à travers de petits gestes, lui préparant un thé, ou lui prêtant un livre. remus songeait toujours à être le plus parfait, il avait grandi sans démonstrations de fierté ou de bonheur autour de lui, il aimait bien sûr la solitude, mais quand il la choisissait. or, c'était très rare que ce soit par choix qu'il se retrouvait abandonné. il rentrait chez lui durant la nuit, et respirait l'absence. il ignorait que ses parents n'étaient jamais bien loin. son père, travaillait beaucoup et était extrêmement studieux, mais son fils était sa priorité et il savait qu'il devait être présent pour lui, et l'avait toujours été dans le secret. il avait toujours protégé son fils, aidé à combattre ses nuits, il lui envoyait des sortilèges de relaxation pour l'apaiser quand il sentait que son fils était épris d'une profonde tristesse qui l'accablait, jusqu'à l'envie d'en finir parfois. lyall sentait ses choses, et ne manquait jamais au rendez-vous pour accompagner son fils dans ses moments de détresse. plus il grandissait, plus ils étaient présents.
lors de sa rentrée à hogwarts, son monde avait basculé, il avait été placé dans la lumière après des années dans le noir. il avait rencontré des jeunes comme lui, inquiets, ébahis, époustouflés, devant ce nouveau monde.

s'il savait que son père n'avait jamais été loin.
s'il savait qu'il avait été aimé, accompagné par lui depuis le début.
peut-être que ça aurait changé quelque chose dans l'esprit maussade et fade de ce jeune garçon qui n'avait pas eu d'enfance.

pluie d'étoiles filantes. Where stories live. Discover now