Chapitre 12 : Sur les terres d'Irlande

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- An Spidéal, murmura James en arrivant à l'orée du petit village irlandais.

Il balaya rapidement du regard les étroites ruelles de cette ville portuaire et tira nerveusement sur le col de son pull beige à grosses mailles. Il réajusta sa veste bleu marine et respira un bon coup. Il n'avait pas pensé que se retrouver ici, à An Spidéal, allait être aussi éprouvant pour ses nerfs. Mais il savait aussi qu'il avait fait le bon choix. Il n'était plus en colère contre lui-même ou contre le monde entier, bien au contraire. Une certaine mélancolie s'était emparée de ses intestins et il avait ce besoin, incurable, irrémédiable, de revoir Lily. De la revoir, et de lui parler, loin de Poudlard, de toutes les rumeurs, du bruit, de la fatigue et des examens qui se profilaient au loin.

James avait juste besoin d'être avec Lily, tout simplement. Sans rien d'autre autour !

Il marcha un long moment le long du port, passant devant plusieurs petites boutiques marines, une grande boulangerie, une poissonnerie où l'odeur de gros sels se mélangeait étrangement bien avec celle de la vase et de l'écume sur sa gauche et une boutique de fleurs qui faisait l'angle entre une petite rue parallèle, face aux grandes digues de la mer, et la grande rue, qui devait être un des axes principaux de la ville. Il continua son chemin sur la grande rue, un peu perdu, à regarder tous ces moldus vaquer à leurs occupations, sans savoir qu'un sorcier, et qu'un monde parallèle, se trouvait à leurs côtés. James sourit en coin, la magie était bien faite... Il pouvait la sentir voler autour de lui alors que personne d'autre ne pouvait la voir. C'était une sensation captivante.

Pourtant, il croisa deux autres sorciers, habillés de violet et de vert, qui travaillaient à la poste moldue, ce qui le fit encore plus sourire. Le seul moyen qu'avaient les sorciers pour communiquer avec le monde moldu était à travers cette entreprise, ce concept de Poste pour laquelle des centaines de sorciers travaillaient aux quatre coins du monde. Principale attrait de ce travail était que ces sorciers pouvaient voyager toute l'année à travers ces différentes postes.

Mais James ne s'arrêta pas pour leur demander le chemin, il savait déjà où il allait, ou tout du moins il en avait une idée... Il savait que Lily vivait chez sa tante et que sa tante vivait dans un champ près d'une production semi-sauvage de fleurs. Il allait pouvoir remercier Alice dès son retour à Poudlard pour toutes les informations qu'elle lui avait transmises en urgence dès son arrivé à Londres, un peu plus tôt dans l'après-midi.

Le jeune sorcier arriva à la lisière de la ville et s'effaça derrière un grand panneau publicitaire pour une bière moldue, la Guinesse, et vérifia autour de lui que personne ne pouvait le voir. La seconde d'après, il transplana dans un petit « pop » inaudible, pour réapparaître deux kilomètres plus loin, à l'orée d'un énorme champ, fraichement retournée. Quelques brins d'herbe et pissenlits semblaient résister à certains endroits du champs, surtout près d'une étroite allée qui conduisait directement à une petite chaumière.

James retint sa respiration et plissa les yeux pour contempler l'étendue de verdure qui s'étendait devant lui, et de part et d'autre de la maison. Il devinait que derrière cette habitation se trouvaient les terres pour la production des fleurs. Il pouvait sentir l'odeur parfumée des orchidées, la même que lorsque Lily se mettait du parfum, mais en moins sucré. La jeune fille avait un parfum plus fleuri, un parfum de fleurs des champs mais où les senteurs pouvaient s'apparenter à celle de l'orchidée, à celle qu'il sentait, ici, dans les champs. Il y avait ce mélange parfait entre les fleurs, la terre, l'herbe et l'odeur de la pluie fraichement tombée. Au loin, les relents de la mer et du sel, se faisaient aussi sentir et James passa sa langue sur sa lèvre inférieur, persuadé de goûter à cette saveur si unique, et si appréciable.

Les Traces EcarlatesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant