Ophiucus, L'éveil T1

Chapitre 3 (3/3)

Les autres étaient déjà là et Lyana s'empressa de s'installer tout en contemplant la pièce dans laquelle elle se trouvait. Le plafond était tout en verre ce qui permettait de voir le ciel bleu et d'apprécier les rayons du soleil qui venaient chauffer la grande salle. Les professeurs, le directeur et sa fille étaient déjà installés sur une table surélevée et dominaient ainsi les élèves. 

Les sélectionnés s'étaient regroupés sur une seule table, et Lyana se demanda à quoi servaient les autres qui demeuraient inoccupées. La jeune femme s'était assise entre Malis et Kryos, et elle remarqua sous la tenue de ce dernier quelques renflements donc elle reconnut directement l'origine : il portait sur lui de nombreuses armes et elle crut voir dépasser de sa chaussure le manche d'une dague. Il devait être un excellent combattant pour avoir le réflexe de porter ses armes en permanence sur lui. Lyana se rappela que les Capris étaient de très bons chasseurs et avaient dû s'adapter à l'environnement glacial et hostile de leur planète, ce qui pouvait expliquer pourquoi Kryos était armé sachant qu'il y a moins d'un jour il était toujours sur sa planète.

Néanmoins cela ne faisait que renforcer l'aura de mystère qui l'entourait : c'était le seul qui avait émis l'hypothèse que quelque chose de grave avait pu se produire pour que les sélections soient chamboulées et c'était le seul qui se baladait avec un tout un attirail militaire sur lui. Lyana sentit que finalement Tha et Dynami ne seraient pas les plus durs à battre en combat cet après-midi, Kryos était moins musclé mais une aura dangereuse l'entourait et il devait certainement compenser son manque de force par sa vitesse et son agilité comme le faisait la jeune femme. Restait à savoir lequel des deux était le mieux entraîné.

Mais Lyana oublia toutes ces préoccupations quand les plats furent déposés au centre de la table. Elle était affamée tout comme ses camarades et le repas passa relativement rapidement, ponctué par les blagues d'Epistimi et de Dynami. Lyana fit aussi la connaissance avec le dernier sélectionné avec qui elle n'avait pas encore discuté. Il s'agissait de Profetis, un Kancero roux avec des yeux vert d'eau. Il semblait assez timide et réservé, mais Dorean qui était son colocataire parvint à avoir une discussion assez longue avec lui. Au moment où les desserts furent servis, Sophos se leva de sa chaise et demanda le silence. Dynami eut un soupir désespéré en contemplant la part de gâteau dans son assiette qu'il s'apprêtait à goûter ce qui fit rire ses camarades.

— J'espère que vous avez apprécié le repas et ne t'en fais pas Dynami je vais tâcher d'être le plus bref possible pour que tu puisses déguster cette tarte au plus vite.

Le principal concerné fit un grand sourire au directeur et le remercia d'un signe de tête ironique. Le directeur continua :

— Les tests auront lieu juste après le repas et ce sont Alkar et Spathi qui s'en occuperont. Ce sont respectivement les professeurs de magie et de combat et je vous exhorte d'intégrer chaque conseil qu'ils vous donneront. Ce sont d'excellents guerriers et leurs qualités ne sont plus à prouver.

Lyana regarda Alkar qui semblait toujours agité par ses tourments intérieurs, et laissa dériver son regard sur la femme à sa gauche qui devait être Spathi. C'était une grande brune qui paraissait être de la même génération de sélectionnés qu'Alkar, aux yeux noirs et habillée entièrement de la même couleur. Elle paraissait être sévère et exigeante, mais Lyana avait l'habitude avec ses maîtres d'armes qui ne lui laissaient jamais un instant de répit. Elle avait hâte de s'entraîner avec une professeure femme, et il lui semblait qu'elle portait dans son dos une épée noire composée du même métal qu'Alkar, ce qui signifiait qu'elle avait dû accomplir avec succès une mission dangereuse.

— Est-ce que certains d'entre vous ont des questions ? demanda alors Sophos.

Tous les sélectionnés se regardèrent. L'atmosphère détendue du repas avait disparu laissant place à un climat plus sérieux et concentré. Epistimi dit alors au directeur :