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Six jours plus tard, je commence à décourager. Je continue du fixer le plafond de ma cellule en silence, me demandant si c'était vraiment une bonne idée de risquer ce genre de conséquences seulement pour envoyer un message à des personnes qui, je le sais, ne m'aideront jamais. J'imagine que les retrouvailles avec mon père ont éveillées cette naïveté en moi. Je savais que je ne pouvais pas compter sur lui alors je me suis fais croire que je pouvais compter sur les autres. L'enfer serait presque le mot pour décrire ce que je vis en ce moment, le pire étant que je ne parle pas de torture physique. Etre enfermé avec mes pensées est la pire des souffrances, ce sont elles qui me dévorent et qui me font réellement souffrir. Je pense, je visualise, je réalise... J'essaie de me lever de mon lit, cette tache qui peut sembler si facile me paraît d'une difficulté sans nom. Je n'ai pas le temps de tenir sur mes deux jambes que je m'écroule par terre, en manque d'eau, de nourriture et d'énergie. Avec le peu d'énergie restant, j'abandonne l'idée de revenir sur mon lit et décide donc d'enrouler mes bras autour de mes jambes avant d'y rentrer ma tête pour essayer d'y trouver un peu de chaleur dans cette cellule d'une froideur indescriptible. Mes yeux se ferment peu à peu de fatigue, ce court moment de repos est coupé par une alarme retentissant dans le couloir qui longe ma salle. Mes deux mains se placent alors sur mes oreilles, pensant que cette alarme a seulement pour but supprimer toute tentative de sommeil de ma part.

Mais alors que je m'apprêtais à replonger dans ma fatigue, j'entends ma porte s'ouvrir dans un bruit sourd. Je relève la tête vers la personne qui vient d'entrer, gardant ce brin de curiosité en moi. La déception m'envahit quand je trouve mon père entrain d'analyser la petite pièce avant de poser son regard sur moi. Mes sourcils se froncent quand je pose mes yeux sur lui, il n'a plus cet air confiant qu'il porte depuis que je suis revenu. Un mélange de haine et de désespoir se balade dans son regard, me faisant découvrir une toute nouvelle émotion, que je pensais inconnue de sa part, de la peur. Sans même que je ne puisse le contrôler, un sourire en coin se dessine sur mon visage. Cette expression sur son visage est ma seule source de bonheur depuis des semaines. Ce bref moment de joie est coupé court quand il m'attrape par les cheveux pour me relever. Mon cerveau se bat intérieurement pour savoir si je me laisse faire ou pas, tandis que mon corps répond au dilemme en ne ripostant pas malgré les reproches que lui font mon cerveau.

L'homme que je pourrais nommer père passe son bras sous mes aisselles pour m'aider à marcher même si je sais que ce geste n'a rien d'affectif et ne provient pas d'une bonne intention. Malgré moi, je passe mon bras autour de ses épaules pour tenter de rester debout. Ce geste me rapproche instantanément de son visage. Je tourne alors ma tête un instant, apercevant que sa respiration n'est pas régulière, pratiquement saccadée. Quelque chose ne va pas, et le gros bruit sourd provenant de derrière nous me le confirme. Peut être est ce encore un test ? Ou une simulation ? Si c'est cela, je n'ai aucun intérêt à me battre, essayer de résister à une simulation ne fait qu'accentuer la douleur.

Nous passons enfin la porte d'une pièce qui m'est complètement inconnue, elle a dut être bâtie après que je sois partie ou alors, c'est encore un piège. Même si j'essaie de réfléchir, mon cerveau est trop faible pour donner des réponses concrètes et rationnelles. Il relâche son étreinte et me laisse tomber par terre avant de se ruer sur les tiroirs du bureau qui se trouve au milieu de la pièce. J'essaie de me relever même si mes jambes fébriles tremblent de douleur. Je tente de me souvenir des dernières simulations que j'ai subi pour en tirer une conclusion sur mes prochaines actions. Je dois juste obéir à mon père et à Hydra et quand j'ouvrirais les yeux, j'aurais juste à regagner ma cellule comme tous les jours. Je me rends seulement compte maintenant que la pièce qui avant semblait rangée est totalement retournée.

Mon père se trouvant au milieu de tout ce désordre, cherchant désespérément quelque chose d'important. Je sursaute quand un coup frappe la porte, je recule de quelques pas, fixant la porte avec effroi. Que peut-il m'attendre de pire après Hydra ? Et je ne trouve aucun réconfort de la part de mon père qui devient encore plus hystérique qu'il ne l'était déjà. Je continue de le fixer avec les yeux plisser pour mieux comprendre ses actions. Un large sourire se dessine sur son visage ridé quand il trouve enfin ce qu'il cherchait. Un petit fusil manque de tomber de ses mains moites quand il l'attrape. Il devait probablement chercher ceci pour se défendre contre notre attaquant, mais alors, pourquoi m'aurait-il amener ? Pour me protéger ? Je me sens alors ridicule de penser ça, le dernier réflexe que mon père pourrait avoir serait de me protéger.

falling for the enemy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant