Chapitre 22 « Le semi au revoir »

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Chapitre 22 « Le semi au revoir »

«Mes muscles me lâchèrent et mon corps tout entier s'écroula raide, au sol. »

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Pour certain la vie est rose est tranquille, tandis que pour d'autres, le sort s'acharne. Et c'est dernier temps, le sort avait beaucoup trop tendance à s'acharner sur moi.
On nous répète souvent qu'on a toujours le choix, et que peu importe la situation, on choisit toujours où l'on va. Puisque finalement notre avenir nous appartient. Enfin, selon toute logique on est maître de notre destin, mais surtout de nos actes. Sauf que, comme les lois de la philosophie le démontrer d'elles-même, rien ne nous appartient vraiment. On ne fait que s'approprier des choses qui prennent des places plus ou moins importante dans nos vies.

Parfois on en vient même à s'approprier des personnes et non plus des objets. Et lorsque l'un des objets ne nous appartient plus, nous échappe, on devient fou.
Fou de rage, de tristesse ou de mélancolie. Tous ces sentiments qui vous rendent différents lorsqu'ils surgissent en vous et vous possèdent. Car comme le dit la célèbre phrase de Fight Club, mon film préféré au passage, « Les choses que l'on possède, finissent pas nous posséder. »

Et depuis quelques temps, le diable, Satan lui-même s'amusait avec un étonnant plaisir à tirailler mon cœur.

Quelques jours plus tard.

* * *

Personne n'avait compris ma réaction démesuré face à cette nouvelle. Personne sauf peut-être Lizzie. Mais peu importait de toute façon, je n'avais eu aucun autre contact avec l'un d'eux depuis que je m'étais écroulé, faible, au sol.

Tandis que je me réveillais difficilement, déjà trop pensif comme ces derniers jours, je décidais, cette fois d’aller prendre un bain. Et bien qu'aussi idiot que cela puisse paraître, ce contact avec l'eau était réconfortant et apaisant.

J'engouffrais ma tête dans l'eau, coupant ma respiration, restant en apnée. Le manque d'air se faisait peu peu ressentir, pendant que les secondes défilaient encore, laissant ma vie s'en allez si doucement le temps passait-il.

Peut-être que c'était ça la solution à tout ce cauchemar ? En finir. Pour ne plus rien ressentir après, pour que cette sensation de mal être et d’oppression disparaissent et laisse place à une légèreté et une volupté rêvé et demandé par tous. Peut-être que, même si l'au delà n'est qu'une source obscure de propositions alléchantes, un promesse imaginaire que tout soit plus parfait, peut-être que même si rien n'est sur, ça vaut le coup.

Pendant que je restais coupé du monde, par tous les moyens possible de le faire, pendant que mon esprit s'échappait de mon enveloppe corporel, ma conscience se réjouissait d'avantage que plus l'air me manquait, et plus la douleur qui s'était montré de façon démesuré s'en allait doucement, et c'était plutôt agréable.

Soudain, des cris étouffés me parvinrent et lorsque j'ouvrais les yeux, je distinguais vaguement une ombre.
Ma vision se troublait, comme l'oxygène n'arrivait plus jusqu'à mon système nerveux.

Mais le destin en avait encore une fois décidé autrement.
La fin n'était pas si proche, puisque des mains fébriles s'emparèrent fermement de mes épaules, les attirant en leurs direction.

Ma tête s'extirpa de l'eau, et tandis que je reprenais mon souffle, Lizzie s'acharnait à hurler inutilement tout un tas d'injures et de choses incensé à mon égard !

« Mais, espèce de gros salopard ! Tu penses qu'à toi ? Hein ? Pourquoi tu voulais faire ça ? Et puis tu avais pas dit que tu m'aimais ? Hein mais si tu m'aimes, pourquoi tu me rejettes ? Et puis tu manges plus rien, même pas le chou-fleur ! Pourtant t'adore le chou-fleur ! Je le sais parce que je te connais par cœur, parce que t'es ce genre de gars insupportable mais dont on peut pas se passer. Enfin je veux dire, tu vois, non tu vois pas, et puis de toute façon tu veux même pas le voir , parce que si tu voulais le voir, tu ferais pas tout pour pas le voir, hein pas vrai ? Non non, mais je sais que je t'ai repoussé, mais j'en peux plus moi de tout ça. Parce que j'en crève. Espèce de gros sac à merde qui me fait chier à me broyer le cœur, putain mais tu m'écoutes ? JE T'AIME, je t'aime plus que n'importe quelle chose qu'il m'aie été donné de connaître dans ma courte existence. Et j'en crève, parce que je suis une garce et que ça finira par me bouffer, mais c'est aussi parce que je te protège, j'te protège

et tandis que je disais rien, face à tout cet engouement, mais cette phrase m'interpella au plus au point,

-Tu me protèges de quoi ? J'pourrais le savoir hein ? Plus rien ne peux m'atteindre, de toute façon, hurlais-je hors de moi

-Mais parce que tu crois tout savoir, tu crois qu't'as la science infuse, mais tu sais rien de rien. Pourquoi tu t'sens faible et humilié la tout de suite ? Parce que la vérité t'as écrasée, elle t'as bousculée et tout chamboulée dans ta vie rose bonbon où t croyais avoir tout vu et tout savoir, mais la vie c'est pas ça, la vie c'est réel, et tu viens seulement de t'en rendre compte. »

Ses mots étaient d'une violence ravageuse, qui dévastaient l'air, l'assèchement et le rendant noséabond. Plus rien ne pouvait arrêter ça. Le mécanisme, l'horreur, et la dureté de cette vérité crue.

Je sortais soudainement du bain, nu et trempé jusqu'à l'os et empoignait Lizzie par le haut de son chemisier prune.

« Comment oses-tu, comment toi... » Mon regard était rivé sur ses lèvres, mon esprit était embrumé. Plus rien n'avait d'importance, pas même tout ce qu'elle venait de dire. Non, le seul contact de ses yeux au fond des miens, de sa peau contre la mienne, me faisait oublié toute la rage, la déception et la tristesse que j'engouffrais en moi.

Cette fille était le doliprane de mes maux de têtes, l’anesthésiant de mes blessures ouvertes, le sucre piquant de mes bonbons préférés.

Et, c'est son corps tout chaud contre le mien, humide, que je la plaquais au mur, les gestes guidés par, pour la première fois de ma vie, mon cœur tout entier.


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