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Cette satue si belle, si parfaite, si...triste au milieu de cette salle peu visitée faisait palpiter le coeur de Renjun sans qu'il ne sache pourquoi.
Et son marbre n'était pas éternel.
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ㅡ 𝘴𝘰𝘶𝘭𝘴 𝘭𝘰𝘴𝘵 𝘣𝘦𝘵𝘸𝘦𝘦𝘯 𝘳𝘦𝘢𝘭𝘪𝘵𝘺 𝘢𝘯𝘥 𝘥𝘳𝘦𝘢𝘮𝘴
Son corps n'osait pas un tressaillement. La nuit aurait dû être longue car il l'avait passée le regard fixe, ses sombres iris transperçant le plafond blanc sur lequel on devinait par endroit des éclaboussures colorées de peinture. Cependant elle lui avait semblé bien trop courte. Ses pensées fusaient. Il en avait l'habitude car que faire quand on reste immobile sur un piédestal pendant bien trop longtemps pour l'imaginer si ce n'est penser, réfléchir, comprendre, apprendre.
Il en était enfin sorti de sa prison de marbre. Il l'avait déchirée, éclatée. Il l'avait abandonnée pour enfin recouvrir le corps et surtout les mouvements qui sont les siens. Toute la nuit, le moment de sa délivrance avait tourné en boucle dans sa tête. Il était si heureux. Même euphorique. Et puis tous ces objets, décors qu'il ne connaissait pas. Il ne connaissait rien et ne reconnaissait rien.
Enfin si, la langue il la connaissait. À force d'entendre tout au long de sa vie le même langage, il l'avait appris. Il savait aussi qu'il était en Corée du Sud, le nom avait été évoqué lors de son importation au musée. Il savait aussi qu'il était au musée d'ailleurs. Qu'il était une statue. Que personne ne le remarquait. Et que son existence, malgré qu'il soit devenu immortel, ne serait que longue et vide et que sa mort serait psychique car la vie insupportable.
Il pourrait sauter de joie s'il se l'autorisait. Sauter de joie de vivre. Mais il préférait attendre silencieusement que le jeune homme de la dernière fois ne se penche au dessus de lui et ne l'invite à le suivre.
Le soleil traversait les rideaux depuis plusieurs heures déjà, faisant grimacer son regard si stable, seulement ponctué de discrets clignements, mais brûlant d'étoiles. Il sentait ses membres s'engourdir. Il ne tenait plus. Il voulait en découvrir plus. Il voulait retrouver son sauveur et visiter sa modeste demeure dont il n'appreciait actuellement que le plafond immaculé.
Alors il craqua. Discrètement, il souleva son corps sculpté - sans jeu de mots - et visita des yeux la pièce éclairée contrairement à la veille.
Elle était remplie de livres. Des livres dont les sujets semblaient bien divers au vue des couvertures tantôt joyeuses, tantôt sombres, tantôt montrant une peinture, tantôt sans images car les mots parlaient pour elles. Il y en avait au pied du lit, au sol éparpillés à côté de papiers chiffonnés garnis de mots ou de dessins, et aussi au coin de la chambre à sa diagonale, s'élevant en une pile qui semblait vouloir dépasser le miroir adjacent. Celui là même était immense. Autant en hauteur qu'en largeur. Il y parcoura son reflet des yeux, ayant presque oublié à quoi il ressemblait après tout ce temps. Soulagé de voir qu'il se reconnaissait, il détourna son regard qui poursuivit sa route sur une commode en bois sur laquelle étaient posées de nombreuses petites boîtes colorées. Il fut attiré ensuite par la porte à sa droite, celle par laquelle le brun l'avait fait entrer dans la chambre, puis par une porte coulissante, en face de lui, ne semblant pas s'arrêter à cette pièce, et dont il ne connaissait pas ce qu'elle cachait.
