Partie Une - 14.

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Louis.

Mes mains se sont posées sur sa taille presque aussitôt, j'ai été bousculé en arrière, il a été poussé en avant ou bien c'est juste mon corps qui s'est rapproché du sien mais j'ai chaud et je sens le rythme de la musique résonner dans tout mon être comme les battements de mon cœur. Il est beau.

Ça me frappe soudain dans la brume de l'alcool qui engourdit mes sens à m'en faire sourire comme un idiot. Il est foutrement beau, il a du charme, il sent quelque chose de rassurant qui n'est pas l'odeur d'une boîte un vendredi soir ; il sent comme le chalet, une odeur que je connais et je ris lorsqu'il prononce une phrase que je n'entends pas. Quoi ? Les baffles m'assourdissent, ses mains sur ma taille se pressent un peu plus et lorsqu'il se penche en avant pour demander à mon oreille si je passe une bonne soirée, c'est mon cou qui se hérisse. Pourtant il ne reste pas, son front vient se coller au mien à nouveau dans le même geste que tout à l'heure et je sens tout mon corps s'échauffer. J'ai trop bu. Pas assez pour être saoul mais assez pour avoir chaud. Pour repenser à son regard sur moi quand il a embrassé l'autre gars blond. Assez pour me dire que c'est avec moi qu'il danse maintenant et que nos bassins sont collés parce que c'est une musique rythmée. Je sens mon pouls dans ma gorge, ma chemise qui colle à mon dos. Mes doigts s'enfoncent sur ses hanches et, « Tu invites souvent des gens au ski ? » je souffle alors contre son visage.

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Harry.

« T'es le premier. » Je souris. L'alcool chauffe jusqu'au bout de mes doigts et c'est la deuxième fois aujourd'hui que j'aurais envie de l'embrasser. Je le vois aussi clairement que si c'était la réalité, la façon dont nos fronts se cogneraient, mes lèvres viendraient chercher les siennes, ses mains se presseraient autour de ma taille pour me prendre un peu plus contre lui, et quand je réalise je rouvre les yeux. J'avais fermé les paupières sans m'en rendre compte et Tomlinson sourit, son regard est brumeux, flou et voilé, rougeoyant de désir à peine dissimulé, et finalement je me glisse à nouveau vers son oreille pour murmurer que j'ai chaud. Que je vais partir aux toilettes. Tu m'attends ? Il acquiesce et son visage est si près du mien que ses doigts ont quitté ma hanche pour rejoindre mes cheveux – et moi je ne sais pas à quoi on joue, parce que quand j'ouvre les portes des toilettes quelques secondes plus tard, seul, ivre et un peu excité franchement, je m'en rends compte. On joue l'un avec l'autre, et la lumière blanche et criarde des toilettes me fait un peu revenir à la réalité avec l'eau froide que je me passe sur le visage.

Un peu.

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Louis.

J'ai des battements dans le cœur qui ne se taisent plus, j'ai le bas du ventre qui chauffe à m'en donner le tournis. Je l'ai suivi des yeux aussi longtemps que je l'ai pu, sa silhouette qui se faufilait à travers les corps en sueur, le balancement de ses hanches qui bougeaient contre moi il y a quelques minutes. Bientôt il n'est plus là et mes yeux se ferment, je lance la tête en arrière pour attraper sur mes paupières les néons de lumières qui font danser les couleurs dans le noir. Certains corps me bousculent, mes pensées s'entrechoquent. Je crois que la chaleur a amplifié les effets de l'alcool car je n'ai pas tant bu que ça et pourtant je me sens bien. J'ai chaud. Lorsqu'une main glisse sur mon ventre par-derrière et qu'un bras vient barrer mes épaules, appuyer lentement sur ma gorge, les formes sous ma vision s'affolent et je sens mon ventre se tordre. J'ai chaud, j'entends la musique résonner autour de moi comme quelque chose de lointain ; mais les bras ne sont pas les bons, les hanches et le bassin ne tombe pas assez bien, la personne n'est pas assez grande, le tissu de la chemise n'est pas la bonne et finalement je me détourne, je rouvre des yeux noyés de tentation plaisante. Mais c'est un sourire un peu perdu que j'offre à la personne une fois que je la vois, parce que c'est un homme.

Putain de clichéDonde viven las historias. Descúbrelo ahora