Chapitre 8: Odeurs Nostalgiques

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De retour dans la salle commune de l'étage, Akélia s'installa à une des chaises délaissées. Peu à peu, les chandelles s'éteignaient tout autant que les lumières de la ville. La capitale partait se coucher tandis que le prince et son équipe commencèrent leurs recherches.

Ayan s'assit à côté d'Akélia faute de choix. Le prince et Elias devant, c'était Aymeric qui occupait le bout de la table.

—Bon, par où commencer ? lança Elias en entrelaçant ses doigts.

—Le registre que j'ai contient des informations sur la Fleur de Saphir, déclara Akélia en posant les livres tirés de sa sacoche devant elle.

Sillya, Laïdan et Raffaella discutaient de nouveau sur les sofas. Akélia glissa une oeillade vers eux.

—Ils mettent au point ce dont nous aurons besoin demain, si tant est que nous ayons une destination, expliqua Ayan en suivant son regard.

Sans relever la question implicite, elle ouvrit le recueil. Elle tendit son second ouvrage au prince et Aymeric tandis qu'Elias s'emparait du dernier de la pile. Ayan ouvrit le carnet dans lequel il griffonnait avant le dîner et proposa son stylo à Akélia, lui intimant d'y noter les informations utiles. En un contact visuel suivi d'un hochement, elle accepta son offrande.

Passant brièvement sur la dédicace au début, elle s'attela à dénicher la page consacrée à leur antidote. Elle prit note des différentes étapes relatives à la préparation du breuvage avant de s'adonner à son élément principal.

—Elle pousse à l'arrivée de l'hiver mais fane avant l'arrivée du printemps : son cycle de vie est extrêmement court, déclara l'alchimiste en notant des mots clés sur le papier qui crissaient sous sa plume.

—Ce qui veut dire qu'elle devrait éclore d'ici peu ? demanda Aymeric en relevant la tête de sa lecture.

—Exactement.

—Tu sais où on peut la trouver ? poursuivit Adrien.

—Ce n'est pas indiqué, souffla Akélia. C'est très vague, le climat doit être froid selon ce que je lis mais ça ne veut rien dire : ça n'indique ni le milieu ni les conditions de pousse.

Son index parcourait les paragraphes en cherchant un détail, un indice qui l'aurait mise sur la piste, sans succès. Akélia finit par pousser un soupir en reprenant sa lecture du début une seconde fois. Le silence emplit la pièce où une tension s'installa. Au bout de la quatrième relecture, Akélia poussa le manuel vers Ayan qui observait par-dessus sa main les notes qu'elle avait prises. Avec un peu de chance, un regard neuf remarquerait la chose qui lui échappait.

—Il n'y a rien sur cette fleur dans ce livre, grogna Elias en feuilletant les pages.

—Je n'ai trouvé qu'un court résumé qui suggère que cette plante n'existe pas réellement, soupira Aymeric en reposant son livre à son tour.

Adrien fronça les sourcils et reprit le manuel pour le lire de nouveau. L'inquiétude se lisait sur ses traits.

Pour qui est cet antidote ? songea Akélia en l'observant tourné rageusement les pages jaunies. Elle n'avait sûrement pas le droit de poser la question, puisqu'il l'avait engagé pour ses connaissances et non pour son soutien, mais elle éprouvait une empathie dévorante depuis qu'elle avait entendu l'espoir dans sa voix à la pharmacie... Et puis, elle était assez curieuse pour s'interroger sur le destinataire du remède. Et dire que le Venin avait été injecté à quelqu'un... Elle aurait bien voulu savoir la composition de ce dernier, pour tenter de trouver une alternative, malheureusement, même le registre de Olavey ne détaillait pas ses ingrédients. Ce poison était censé être un mythe, elle avait encore du mal à croire qu'il existe vraiment, et avec lui la Fleur de Saphir.

Le Prince et l'Alchimiste (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant