Chapitre 13 : Une cabane dans les bois

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Ce fut une énième secousse qui réveilla Akélia. Allongée dans un brancard de fortune composé de deux longs bouts de bois accroché à sa couchette, elle reprit peu à peu connaissance. Elias, qui portait une des extrémités de ce dernier, la vit ouvrir les yeux.

—Elle s'est réveillée, déclara-t-il à l'adresse du second porteur. Comment tu te sens ?

—Je... elle se racla la gorge. Je crois que ça va.

Un frisson la traversa. Elle avait froid, bien que les fourrures l'entourant soient chaudes, l'humidité de ses vêtements l'empêchait de se réchauffer.

—Il faut la changer, dit une voix qu'Akélia reconnut comme étant celle d'Aymeric. Posez-la.

Les deux porteurs obtempérèrent. Adrien, qui tenait l'autre bout du brancard, se pencha pour examiner la mine de l'alchimiste.

—Tu as mal quelque part ?

—Poussez-vous ! Nous allons l'aider à se changer et vérifier qu'elle va bien ! Allez ! Oust ! les chassa Sillya en se pressant aux côtés d'Aymeric qui portait la sacoche d'Akélia.

Adrien et Elias s'éclipsèrent donc non sans un regard à l'attention d'Akélia qui gigotait dans son cocon. Sillya défit les attaches improvisées sur les côtés pour la découvrir tandis qu'Aymeric s'agenouillait. L'air froid transperça les couvertures et Akélia frissonna de plus belle.

—Combien de temps ai-je dormi ?

—Un peu plus de deux heures, répondit Aymeric en l'aidant à s'asseoir. Par les dieux tu es trempée ! Sillya va chercher des vêtements secs. J'espère que tu n'as pas perdu un orteil dans la course.

Akélia grimaça en tentant de les bouger mais se rassura de tous les sentir malgré l'anesthésie du froid. Sillya sortit de son sac un débardeur, une chemise et un pull sec.

—Ah ! gémit Akélia en levant les bras, pressée de se débarrasser de son corset détrempé.

—Où as-tu mal ? demanda Aymeric en défaisant le corsage habilement.

—C'est mon dos... Je me suis cognée à un rocher dans la rivière.

Sillya s'empressa de lui retirer sa chemise en prenant soin à ne pas faire de mouvement brusque.

—Je peux ? sonda Aymeric en plaçant sa main tiède au bas du tissu du débardeur qu'il restait sur Akélia.

Cette dernière hocha la tête et plaqua ses mains sur sa poitrine pour conserver le peu de tissu qui le couvrait. La soldate remonta le débardeur et étouffa un juron.

—Par les dieux ! pesta Sillya sans contenir ses mots.

—Akélia, quelle crème as-tu contre les hématomes ? interrogea Aymeric en commençant à fouiller dans la sacoche.

L'alchimiste désigna un pot qui avait survécu aux précédentes péripéties et sa camarade n'hésita pas une seconde avant d'en étaler un épaisse couche sur tout son bas du dos. Akélia siffla de douleur lorsque les doigts ferme d'Aymeric massèrent ses muscles meurtris.

Sillya et elle entourèrent patiemment la taille d'Akélia avec une bande de tissu puis lui donnèrent un débardeur propre.

—Tout va bien ici ? demanda Raffaella en poussant les buissons qui maintenaient le groupe de femmes à l'écart.

—Ca va, répliqua Akélia. Je dois me lever, vous pouvez m'aider ?

Sillya et Aymeric acquiescèrent en se relevant pour lui tendre leurs mains. Akélia s'extirpa de la couchette, faisant appel à ses jambes qui paraissaient remplacer par du coton. Elle ne sut pas tenir debout, aussi, Sillya passa son bras par-dessus son épaule pour lui laisser le temps de retrouver le contrôle de ses membres. L'alchimiste tremblait, mais finit par pouvoir tenir sur ses pieds.

Le Prince et l'Alchimiste (REECRITURE)Where stories live. Discover now