Les Pendules du Temps

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Confiné dans ce monde aux allures d'échiquier,

À calculer stratégiquement la meilleure case à atteindre,

Je regarde mon géant manipulant son pion comme un pantin,

Comprenant que ce n'est plus qu'une question de temps,

Avant que les ténébres adverses prennent possession de ma vie.

...

Alors que je tente d'échapper,

À ce destin inévitable,

J'entends le bruyant coucou des pendules du temps,

Qui me rappellent ma vulnérabilité,

Face au vrai maître de ce jeu,

Le roi protégé par ses adeptes.

...

Ayant confiance en la flèche de la boussole sacré,

Qui me montre le droit chemin,

Je redoute pourtant celles de l'horloge,

Qui me rappellent la présence de cette entité cruelle,

Qui emporte avec elle les souvenirs gravés dans la peau,

Qui bientôt deviendront insignifiants,

Comme si la pluie avait finalement eu la pierre à l'usure.

...

Hier je n'étais qu'un petit garçon,

Demain je ne serai plus qu'un vieillard squelettique,

Gardant pourtant toujours le souvenir,

D'avoir vu mes semblables déverser leur cupidité sur le monde,

Comme si j'avais passé l'éternité à les observer.

...

Les milliers de projets,

Que tous possédent,

Sont toujours durement stoppés par
la cloche de l'horloge,

Rappelant aux humains qu'ils ne sont pas le reflet de Dieu,

Mais simplement sa photo en noir et blanc faîtes de papier,

Que le Temps dévore bout à bout comme des flammes,

Jusqu'à ce que la dernière cendre vienne s'envoler,

Dans cet Univers infini et insouciant.

...

Même si la farandole incessante de ses chiffres me tourmente,

Je suis parfois cependant impatient de me joindre à leur ronde,

Quand le temps me dit d'attendre son incroyable sprint,

Pour découvrir mon intriguante destinée.

...

Le Temps me met à l'épreuve également ,

Quand il m'asperge du poids de lourdes responsabilités,

Arrivées trop tôt et trop nombreuses pour moi,

À tel point que j'en pleure en me demandant,

Quel choix ne regretterai-je pas ?

...

Quand les pendules enfin se réduisent au silence,

Je ne peux que regarder leur cadran que pourtant je fuyais,

Pareil à quand j'étais perdu,

Entre la puissante brillance du jour,

Et la douce clarté de la nuit.

Je suis le chemin que me montre les aiguilles,

En espérant trouver l'horloger de l'éternité et entendre,

À la place des gongs me filant la migraine,

Le doux battement de cœur de mes proches,

Qui eux continuent de se perdre insouciemment,

Mais qui finiront par ébahir le roi,

En lui affirmant la façon dont ils allaient perdre,

Cette partie précieuse qui pour d'autres recommencera,

Ou sera remplacée par une évidente belote galactique.


Ainsi va la vie...    ( Recueil de poèmes)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz