La Valse des Feuilles

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Encore petits bourgeons, pressés de vivre,

La chevelure des arbres s'accroche à ses protecteurs,

Aussi fort que l'on s'accroche à ses rêves,

Et elles les assistent dans leur mission de gardienneté suprême,

Leur donnant l'allure d'adolescents en phase d'acné,

Voilant un peu plus chaque jour les rides des siècles passés ancrés dans la terre.

....

Maintenant au bel âge,

Amoureuses du soleil,

Elles se tortillent et deviennent moins timides,

Pour pouvoir goûter à la douceur de ses rayons.

Elles grandissent, évoluent et créent de l'ombre agréable,

Dont elles seules connaissent le secret,

Aussi vite que la Terre tourne sur elle-même,

Sans jamais pourtant perdre l'innocence que l'humain a égaré.

....

Quand les caresses de leur amour d'enfance elles ne sentent plus,

Elles s'habillent de multiples nouvelles robes colorées,

Et prennent la main du Vent pour le bal,

Qui seras leur nouveau partenaire fidèle,

Sous l'œil bienveillant de leurs sœurs témointes du mariage.

Et ainsi elles danseront et tourbillonneront jusqu'à tomber en poussière, épuisées,

Laissant la neige leur montrer de nouveaux pas,

Et venir recouvrir la piste dont il ne reste que vestiges,

Pour qu'enfin, des anciennes danseuses il ne reste plus rien.

...

Pendant des générations encore,

La tradition se perdurera,

Laissant découvrir de nouveaux danseurs,

Tantôt calmes et tantôt agités,

Tourbillonants sans soucis dans la plus belle des danses,

Nous offrant à nous, spectateurs ébahis et jaloux, la Valse des feuilles.

Ainsi va la vie...    ( Recueil de poèmes)Where stories live. Discover now