18.

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Aaron.

- Kaïs : Le loup est dans la bergerie !

Je roule des yeux, en ouvrant ma portière pour grimper du côté conducteur pendant qu'il faisait ses bruits de loups à l'arrière et que Jackson défilait sur son téléphone à côté.

- Vas te faire foutre.

- Kaïs : Je ne peux pas dire le fond de ma pensée ? On est sous une dictature là ? Tu lui as fait un câlin ?

- Tu ne veux pas me lâcher ?

Il secoue vigoureusement la tête de gauche à droite.

- Jackson : J'insiste sur le fait qu'on aurait vraiment dû se débarrasser d'elle dès le départ. Maintenant elle est dans nos pattes et tu ne peux rien faire. Autrement elle va nous envoyer au trou, tous un par un.

Je le regarde, en haussant un sourcil.

- Elle n'a pas besoin de savoir ce que tu fais. Si tu te tiens droit, que tu fais pas le con et que tu réfléchis avant de dire des conneries, elle ne te fera rien. Je le coupe. Autrement dit elle reste en dehors de tout ça. Je ne veux même pas qu'on la mentionne. Et je pense que tu en as suffisamment fait comme ça pour l'ouvrir.

Je m'attache avant de démarrer le moteur.

- Kaïs : Ça dit quoi la Colombie sinon ?

- La semaine prochaine. Je pense que j'irais tout seul dans un premier temps puis Kaïs tu me rejoindras et Jackson tu gères ici sans tuer personne. Je leur dis. Ça ne devrait pas être long; juste on s'assure que tout se passe bien et on revient.

- Jackson : On reprend normalement du coup ?

J'acquiesce simplement, en fixant le feu rouge devant.

- Elliott est toujours dans la cave ?

- Kaïs : Il m'a fait de la peine, je lui ai donné de l'eau.

- Je demanderai à Alyana ce qu'elle veut en faire tout à l'heure. Demain on pourra libérer la place.

Au fond de moi, je détestais parler comme ça. Je n'aimais pas cet air froid et méchant que je dégageais parce que ça m'avait effrayé autrefois.

Mais si je voulais me protéger, c'était la meilleure chose.

- Kaïs : Ta fimbi.

***

Sagement adossé contre ma voiture garée sur le parking principal du quartier dans lequel j'avais grandi et vécu mes pires comme mes meilleurs moments, j'attendais sagement le retour de mes amis, en regardant autour de moi, relativement pensif.

Il n'y avait pas grand monde dehors.

Tout le monde savait que ce n'était pas tant le lieu pour se promener la nuit. Tout arrivait très vite et personne ne voyait jamais rien bien que les murs ne dormaient plus depuis une vingtaine d'années.

Seuls ceux qui travaillaient étaient là, discrets.

- : Mais regardez qui voilà..

Je me tourne légèrement vers la provenance de la voix et j'ai soufflé. Péniblement.

Notre peine.Where stories live. Discover now