Day after day among extraordinary children || Haikyuu

❝ 𝚌𝚒𝚗𝚚𝚞𝚊𝚗𝚝𝚎-𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜 ❞

Bonne lecture !

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L'attaque ne dure qu'un instant, en vérité.

Ils entendent les hommes avant même que Tooru ne lève la main pour les prévenir. Des voix graves, rauques, légèrement dispersées entre les arbres : un à droite, un à gauche, deux autres plus en arrière, et un qui avance plus rapidement et qui parle plus fort. Ils discutent entre eux, ils rient presque.

Tooru lance un regard au groupe, puis s'arrête près d'un buisson avec Yachi pour rester en retrait : leur mission s'arrête ici, et en passant Hajime laisse traîner sa main sur sa joue. Leurs regards s'accrochent, puis il s'éloigne et Tooru expire en tremblant. Yachi se colle à lui et murmure des prières qui ne s'adressent à personne en particulier.

Leur plan est simple, et Kei a fait de son mieux pour leur expliquer clairement : diviser pour mieux régner, attaquer avec effet de surprise, ne pas leur laisser le temps d'utiliser leurs armes. La nuit les entoure et les cache alors qu'ils s'approchent en silence du premier, assez discrètement pour que Koushi puisse inspirer un bon coup, tendre les bras, et appeler la forêt.

Des lianes entourent les pieds de l'homme. Hajime fait léviter son arme pour qu'elle tombe un peu plus loin. Kiyoko le gèle de la tête aux pieds en un instant. Shoyo le pointe du doigt, et une décharge de plusieurs volts traverse le corps humide de glace.

Tout est terminé en un instant.

Ils se regardent les uns les autres, la respiration haletante. Ils ont à peine bougé pourtant la tension serre leurs poitrines jusqu'à les faire étouffer. Kuroo déglutit. Suguru grogne. Hajime inspire profondément. Koushi ne dit rien. Kiyoko se mord la lèvre.

Ils attendent un instant.

— Hey, tout va bien devant ?

La voix d'un homme les ramène immédiatement sur terre. Kuroo murmure :

— Je prends celui de droite.

Suguru l'accompagne sans dire un mot, et se transforme en joli cerf pour faire diversion.

— Je prends celui de gauche, continue Kotaro en lançant un coup d'œil à Hajime, qui lui emboîte immédiatement le pas.

Shoyo, Koushi et Kiyoko se dirigent lentement vers les deux à l'arrière. Ils l'immobilisent. Le gèlent. Le mettent KO d'un simple toucher légèrement électrique.

Kuroo se faufile aux pieds de leur cible, et ses ombres l'avalent en entier : elles l'étouffent, le serrent fort, attendent qu'il cesse de se débattre, puis le recrache avec dégoût.

Hajime fait à nouveau s'envoler l'arme, et l'instant d'après Kotaro l'envoie valser contre un arbre d'un simple coup de pied brûlant.

L'attaque n'a duré qu'un instant. C'était presque facile. C'était presque aussi simple que ça : des gamins avec des pouvoirs face à des adultes trop dispersés qui ne savaient pas à quoi s'attendre.

Ils se rejoignent, puis retrouvent Tooru et Yachi.

— Quelqu'un est blessé ? Vous allez bien ?

Ils se regardent pour s'assurer de leur réponse, avant de hocher la tête. La jeune fille soupire de soulagement avant de les prendre chacun dans ses bras.

— Tant mieux, souffle-t-elle. Tant mieux.

Son étreinte apporte un souffle d'énergie, un souffle agréable et chaud et ils savent très bien ce qu'elle est en train de faire, pourtant personne ne dit rien. Shoyo la garde contre elle un instant plus long.

— Il faut se remettre en route, dit Kotaro et tout le monde acquiescent.

Son regard croise celui de Tooru. Il ne se détourne pas.

— Partez devant. Je dois juste vérifier quelque chose.

Le mensonge est gros. Tout le monde s'en doute sûrement. Tooru grimace légèrement, parce que les pensées de Kotaro sont si bruyantes que ça lui donne presque la migraine : bien sûr que c'est trop dangereux de simplement les laisser là, sur le sol.

Simplement évanouis ou blessés. Ils pourraient se remettre en route. Ils pourraient donner des informations. Ils pourraient s'approcher du manoir.

Alors quelqu'un doit le faire. Et dans les pensées que Tooru entend, il perçoit « vaut mieux moi qu'eux » « je l'ai déjà fait » « ils n'ont pas à voir ou faire ça » « c'est pour le manoir » « ensuite tout redeviendra comme avant ».

Sans doute pas. L'innocence est partie au moment même où ils ont trouvé ça facile. Mais ça, c'est un niveau au-dessus.

— D'accord, dit Tooru avant même que quelqu'un puisse dire quelque chose. Le prochain groupe est par-là, on t'attend plus loin.

Kotaro est reconnaissant : il a fait un choix. Tooru fait le même.

Il s'éloigne en silence, et la forêt l'observe.

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