⬪ Droit vers les étoiles, le seul sens de rêver

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ㅡ 𝘯𝘰𝘵𝘪𝘤𝘪𝘯𝘨 𝘥𝘦𝘵𝘢𝘪𝘭𝘴 𝘯𝘰 𝘰𝘯𝘦 𝘴𝘦𝘦𝘴

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ㅡ 𝘯𝘰𝘵𝘪𝘤𝘪𝘯𝘨 𝘥𝘦𝘵𝘢𝘪𝘭𝘴 𝘯𝘰 𝘰𝘯𝘦 𝘴𝘦𝘦𝘴






















































Ses yeux brillaient, émerveillés de chaque détails du décor qu'il connaissait déjà.

Le parc, à chacun de ses passages, restait le même, mais pour lui, en le regardant vraiment, il remarquait chaque changement. Les bourgeons timides rencontrant le soleil, ce dernier dont la douce chaleur avait fait son retour depuis un mois, les chants des oiseaux trop heureux de retrouver le pays, le ciel un peu plus bleu et un peu plus vide et les gens un peu moins bleus et un peu moins vides... la liste était infinie.

Il ne comprenait pas tous ceux au regard baissé et aux écouteurs dans les oreilles. Il ne comprenait pas qu'on puisse rater ce spectacle quotidien qui n'était jamais le même. Une explosion de vie, de nuances, et de beauté qui chaque jour dévoilait un nouveau visage tout aussi ravissant et tout aussi inspirant que le précédent. Un éternel renouveau qui faisait son bonheur tout au long de l'année et ce, car il savait regarder.

S'il avait le temps de s'y attarder, de s'asseoir sur l'un de ses bancs et d'admirer, pendant des heures le découvrir, il le ferait.
Mais comme la plupart de ses semblables, il avait des devoirs, l'un d'entre eux était son travail.

Il travaillait dans un musée en tant qu'agent d'accueil. Présenter les oeuvres au public et les faire rêver au travers de leurs histoires étaient ce qu'il avait toujours voulu faire. Cependant, il était vitre redescendu sur terre.
En réalité, la plupart des visiteurs étaient simplement ici pour faire passer le temps. L'art n'était qu'un mot parmi tant d'autres pour parler de richesse à leurs yeux.
Et pourtant, malgré l'inintérêt qu'on portait à ses récits, sa passion n'avait pas fané.

Avec une dizaine de minutes de retard il arriva devant son lieu de travail. Il souriait à cette idée. Atypique comme lieu de travail. Il salua discrètement ses collègues qui ne connaissaient pas une lettre de son nom. Cela faisait quelques semaines qu'il y travaillait mais il passait inaperçu. Calme, introverti, presque...transparent. Renjun avait l'impression d'être un fantôme.

Parfois, il s'imaginait, invisible, flottant autour de ces êtres de chair sans se faire remarquer. Il en venait même à douter de sa nature. Peut-être n'était-il qu'un esprit en train d'hanter un musée.
Possible. Ça lui arrivait de décrocher de la réalité, même de l'oublier.

Comme à son habitude, avant qu'on ouvre aux touristes, il parti faire un tour au milieu des galeries remplies de trésors.

Il les connaissait presque toutes, voire même toutes. Elles étaient sublimes. Pas forcément à son goût mais sublimes quand même. Elles donnaient envie de s'y plonger, de se noyer dans la peinture sèche de plusieurs siècles déjà, ou encore d'adopter la pose prise qui fut gravée à jamais. Elles l'obsédaient. Le rendaient ivre. Ivre alors qu'il était déjà saoulé. Saoulé de l'ignorance de ce monde.

Ses cheveux bruns dans le vent, il flanait dans les allées, des poèmes naissant dans ses pensées. Puis il s'arrêta.
Il connaissait déjà le musée sur le bout des doigts et pourtant quelque chose de nouveau, à lui qui savait regarder, lui sauta aux yeux.

Il suivit l'incroyable chemin marqué par une longue et impressionnante oeuvre au plafond, jusqu'à atteindre une salle discrète.

Il ne la connaissait pas. Ou du moins, n'y avait pas prêtée attention. Et pourtant, au milieu de celle ci, un chef d'oeuvre lui coupa le souffle.

Le jeune homme, entre la Chine, la Corée, et internet, en avait vu des tableaux, des fresques, des photos, des livres, des poèmes, des musiques, des danses, des poteries, des mosaïques..., et des sculptures. Mais cette dernière dépassait toutes ses attentes.

La statue avait beau être entourée de toiles toutes plus belles les unes que les autres, il ne voyait qu'elle.
Comment avait-il pu passer à côté d'un tel délice ?

Renjun parvint à reprendre sa respiration, le coeur cependant affolé. Alors, c'était ça le coup de foudre ?

Il s'avança et tourna autour de la sculpture.

Un homme, assez grand, musclé. Beau, si beau. Mais triste, si triste. Son regard était pénétrant, tellement réel. Il le sentait le dévisager, le découvrir lui aussi.

Son profil était aussi parfait que son portrait, que son corps.
L'indiscutable qualité des détails était troublante. L'homme de marbre semblait si vrai qu'il avait envie de s'asseoir à ses côtés, et de lui parler.

Parler à une statue ?
Il regarda sa montre, le musée allait ouvrir ses portes.

Il se précipita en dehors de la pièce, ses responsabilités l'appelant, mais sans pouvoir s'empêcher de jeter un dernier coup d'oeil à cette oeuvre qu'il savait ne pas oublier de si tôt.

Parler à une statue ?
Au moins, elle, écouterait.




















































Renjun ne s'était pas trompé, il n'avait quitté ses pensées de la journée. Tellement peu quitté qu'il disait ''il'' d'ailleurs.

Le brunet était épuisé. Ses jambes en feu.

Aujourd'hui encore il avait parlé dans le vide. Un instant il croyait qu'on lui portait de l'intérêt puis celui d'après il entendait leurs raclements de gorge et leurs baillements peu discrets.
Il se trouvait ridicule de poursuivre son récit mais après tout, il s'écoutait lui-même, sûrement.

-" Renjeon !

Il sourit à l'entente du prénom et se retourna vers la voix d'un de ses collègues.

- Est-ce que ça te dérange de faire un tour du musée pour vérifier qu'il n'y a personne puis de fermer ce soir ? On sort boire un verre entre collègues.

''Entre collègues'', soit implicitement que lui n'en faisait pas partie.

Le coin de ses lèvres s'élargit un peu plus et il acquiesça.

- Aucun problème. Amusez vous bien.
- Merci tu gères !"

Il lui balança les clefs et le petit groupe d'hommes et de femmes quitta le grand bâtiment, le laissant entre les mains du jeune chinois qui perdit son sourire de façade pour en revêtir un vrai.

Se retrouver seul dans un si grand lieu était effrayant mais il ne pouvait empêcher l'excitation de grimper en lui. Il aimait tellement cet endroit qu'il pourrait y passer la nuit alors, devoir y refaire un tour ne le dérangeait pas le moins du monde. Et puis, il allait pouvoir retrouver l'oeuvre s'étant baladée dans son esprit tout la journée. Il garderait le meilleur pour la fin.

Sa voix commença à chantonner une mélodie tandis qu'il avançait gaiement dans les allées aux allures royales.

𝐛𝐚𝐜𝐡 - 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐨 𝐬𝐮𝐢𝐭𝐞 𝐧°𝟏 ও 𝑛𝑜𝑟𝑒𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant