xɪᴠ - ᴄ'ᴇꜱᴛ ʙᴇᴀᴜ, ᴄ'ᴇꜱᴛ ᴛᴏɪ

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Hajime n'a jamais apprécié que tant de filles tournent autour d'Oikawa. Au début, ce n'était rien de bien méchant. Son abruti de meilleur ami était juste toujours en retard aux entraînements et faisait un peu trop le malin à son goût lors de leurs matchs d'entraînements, mais ça s'arrêtait là. C'était pénible mais sans plus.

Seulement, Hajime n'avait pas pu se voiler la face très longtemps. Il était jaloux. Il voyait toute ses filles, et même si une grande partie d'entre elles n'étaient certainement p as le type d'Oikawa, certaines l'étaient sûrement, des filles dont il pourrait potentiellement tomber amoureux. Et Hajime n'aimait pas du tout cette idée, mais alors, pas du tout.

Pourtant, il avait dû supporter la vision de celui qu'il aimait au bras de beaucoup de filles qu'il n'aimait pas vraiment, et qui finissaient toutes par le quitter parce qu'il ne pensait qu'au volley, parce qu'il ne passait pas assez de temps avec elles. Et Hajime ne pouvait s'empêcher de penser que si c'était lui à la place d'une de ses cruches qui riaient aux blagues pourries de son meilleur ami, ce genre de chose n'arriverait pas.

Il laisserait Oikawa jouer au volley autant qu'il le voulait, parce qu'il savait à quel point c'était important pour lui et parce que ça comptait pour lui aussi. Il l'arrêterait seulement s'il allait trop loin, comme il le faisait déjà en réalité. Et puis il n'y avait pas de risque qu'ils ne passent pas assez de temps ensemble puisqu'ils passaient leurs journées collés l'un à l'autre.

En somme, Hajime savait qu'il était la meilleure option pour Oikawa, mais il était de toute façon persuadé qu'il ne ressentait rien pour lui. Et il était évident qu'il aimait les filles. Mais une petite voix, tout au fond de lui, ne cessait de lui répéter qu'il ne pouvait pas savoir sans lui avoir demandé.

Hajime poussa un soupir lassé en voyant une fois de plus Oikawa accepter un cadeau de l'une de ses admiratrices, ainsi qu'une lettre confessant certainement son amour pour le passeur. Celui-ci revint vers son meilleur ami avec un sourire fier aux lèvres, se régalant déjà de la boîte de chocolat de cette fille. Sans prêter attention au désintérêt de son meilleur ami, il commença à lire la lettre à haute voix.

Hajime sentit son coeur se serrer un peu dans sa poitrine. Lui aussi, il aurait aimé pouvoir dire toutes ses choses à Oikawa. Mais il savait qu'il ne pouvait pas. Parce qu'Oikawa était son meilleur ami, parce que c'était un garçon et parce qu'il ne pensait probablement pas à lui de cette façon. Il s'en doutait, il en était presque certain. Mais ça ne l'empêchait pourtant pas d'être jaloux.

Il était jaloux de cette fille qui pouvait lui déclarer sa flamme sans que ça ne soit bizarre. Il était jaloux de toutes celles qui lui tournaient autour, de toutes celles qui pouvaient se balader à son bras, de toutes celles qui pouvaient être sa petite amie. Il aurait voulu être à leur place, il aurait voulu que ce soit lui à la place d'elles et de leurs rires de gourdes.

Il n'aurait pas dû être jaloux. Parce qu'il savait, de toute façon, qu'elles ne connaîtraient jamais Oikawa comme il le connaissait. Qu'elles ne le comprendraient jamais comme il le comprenait. Il restait effrayé qu'à l'idée, quelqu'un lui vole cette place. Que quelqu'un fasse ça mieux que lui. Mais pour le moment, c'était lui et lui seul qu'Oikawa appelait à la rescousse dès qu'il avait besoin d'aide. C'était peut-être idiot, mais au moins ça lui permettait d'être là pour lui. Alors même s'il ralait pour la forme, Hajime répondait toujours présent lorsque son meilleur ami avait besoin de lui, même pour la chose la plus stupide du monde.

Habituellement, il supportait facilement les attroupements qui se formaient autour d'Oikawa. C'était devenu une formalité avec le temps. Il l'attendait, patiemment ou non, et quand il commençait à avoir des envies de meurtres, que ce soit envers ces bécasses ou bien son meilleur ami qui agissait comme quelqu'un qu'il n'était pas, il envoyait une balle à l'arrière du crâne de son passeur, ou bien s'il n'en avait pas sous la main, il se contentait d'une traditionnelle claque.

Mais ce matin, Hajime était vraiment de mauvaise humeur. Il avait mal dormi, n'avait cessé de faire des rêves étranges toute la nuit et très peu pour lui de supporter des rires hystériques de la part de gourgandines sans cervelles à huit heures du matin. Ça lui tapait sur les nerfs, et il voyait bien qu'Oikawa n'était pas vraiment d'humeur non plus. Il se forçait, mais seul Hajime semblait le remarquer.

Il n'avait jamais compris pourquoi Oikawa s'obstinait à autant exagérer en présence de ses fangirls. Il savait qu'Oikawa avait besoin d'agir comme s'il était le meilleur parce qu'il ne se sentait jamais suffisant, jamais assez. Il aurait voulu être celui qui lui enlèverait cette sensation à tout jamais. Il ne voulait pas que ce soit l'un de ses imbéciles niaises qui gagnent son cœur.

Hajime en avait marre. Marre de voir Oikawa montrer un sourire bien trop grand pour qu'il soit naturel. Marre de voir ses idiotes sans le moindre respect pour la notion d'espace personnel lui tourner autour. Marre d'attendre sans rien faire. Marre d'avoir peur. Marre des vendredis matins.

Alors il décida de débrancher son cerveau quelques instants, de mettre ses pensées sur pause pour un moment. Il s'avança d'une démarche si déterminée que les quelques filles qui le virent arriver se décalèrent immédiatement de son chemin, même si cela signifiait ne plus respirer le même air que leur idole.

Hajime ne laissa pas le temps à son meilleur ami de réagir. Il déposa ses lèvres sur les siennes, ne lui laissant pas le choix, ni la possibilité de s'enfuir. Et de toute façon, pour rien au monde Tooru n'aurait ne serait-ce que penser à s'écarter. Sous les yeux de toutes ses fangirls, Tooru Oikawa embrassait quelqu'un. Un garçon. Son meilleur ami - et accessoirement son crush. Iwaizumi Hajime.

"- J'ai cru que tu ne bougerais jamais tes fesses, t'es long à la détente Iwa-chan !"

Le dit Iwa-chan ne répondit rien, se contentant de l'embrasser à nouveau comme si sa vie en dépendait sous le regard de toutes ses filles qui se sentaient trahies jusqu'au plus profond de leurs cœurs. Ce qu'Hajime ne savait pas, c'est qu'Oikawa n'avait pas fait tout ça au hasard. Quel intérêt d'avoir toutes ses filles collées à ses basques sinon celui de faire craquer son crush et de le rendre volontairement jaloux ?

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Moi ? Avoir du retard ? Pfff ! Je vois pas de quoi vous parlez ! Nan pour de vrai j'ai bossé et je rentre crevée (je fais de la cueillette de fruits dans les champs et croyez-moi que c'est épuisant). Voici donc le dernier OS qui vient conclure cette week !

J'espère que vous aurez apprécié lire tous ses petits one-shot autant que j'ai pris plaisir à les écrire !

Suna_Daichi

Always [IwaOi Week 2021]Where stories live. Discover now