24. Youth

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La porte claqua violemment, me réveillant en sursaut. Je jetais un regard paniqué autour de moi et le soleil qui filtrait par les carreaux m'apprit que l'on était en plein après-midi. Je soupirais puis me frottais les yeux pour tenter de chasser les dernières traces de sommeil et me levais du sofa sur lequel je venais de taper ma meilleure sieste. Je cherchais du regard Shawn mais il n'était plus là et je me rappelais alors qu'il avait dû partir à cause d'un rendez-vous urgent avec Andrew. Des pas dans la cuisine me rappelèrent qu'un intrus m'avait réveillé il y à peine quelques secondes et je me dirigeais alors vers lui.

Une silhouette fouillait avec avidité dans mon frigo et je soupçonnais qu'elle était affamée au vu de son acharnement. C'était un homme de grande taille dont les muscles saillants se devinaient sans mal au travers de son polo bleu marine. Son pantalon de la même teinte, d'une coupe « cargo » était sale et semblait ne pas avoir été lavé depuis un bout de temps. Le garçon n'avait pas l'air d'avoir conscience de ma présence puisqu'il cherchait toujours de la nourriture et que je le regardais faire en souriant. Ses cheveux d'un noir profond, sa peau mate foncée par des heures de travail à l'extérieur, mon jumeau se trouvait bel et bien devant moi. Je décidais de ne pas le faire attendre plus longtemps et l'interpellait alors qu'il commençait à s'énerver en grognant.

-  Je peux t'aider ?

Surpris, il se tourna vivement et un sourire étira son visage fin en me voyant. Il prononça mon prénom d'un air joyeux avant que je ne vienne me blottir entre ses bras musclés. J'enfonçais ma tête dans son épaule et emplit mes narines de son odeur si particulière qui me rappelait tant de souvenirs. Mon frère enroula ses bras autour de mon corps, m'emprisonnant dans une étreinte consolatrice. Il posa son menton sur mon crâne en passant ses mains dans mon dos. Je savais qu'il détestait les câlins mais cela faisait 6 mois que nous ne nous étions pas vus alors il pouvait faire un effort. Je profitais de ce moment, sachant que cela ne se reproduirait pas de sitôt. J'étais bien, blottie contre ma moitié mais un mystère subsistait pourtant, la raison de sa présence ici. Je me détachais de lui à contre cœur et me reculais légèrement, de façon à pouvoir plonger mes yeux dans les siens, situés à 20 bons centimètres de moi puisqu'il mesurait près d'un 1 mètre 90. Il passa une main sur les boutons de son col, un réflexe qu'il avait depuis petit, et me sourit.

- Qu'est-ce que tu fais là Anatole ? Pas que je suis pas heureuse de te revoir, au contraire, mais tu comprends quoi !

Il se fendit d'un éclat de rire et me pinça l'épaule auquel je répondis par une tape sur le torse. Il me claqua le front et je donnais un coup de poing sur son bras. Tout en essayant de me frapper la jambe, il répondit à ma question.

-  Eh bien, on devait se revoir que dans un mois, quand tu serais revenue en France mais j'avais un stage aux U.S.A donc j'ai fait un petit détour en revenant.

Il parvint à me donner une claque sur la cuisse et je lui attrapais l'oreille, non sans avoir sauté au préalable, ce qui lui fit mal au vu du son qu'il laissa échapper. Il était donc de passage, ce qui expliquait l'état de ses vêtements et pourquoi il portait encore son uniforme militaire. Ça répondait donc à ma question. Je décidais de le taquiner un peu mais relâchais tout de même son lobe qui devenait rouge à mesure que je le pinçais.

-   C'est bon frérot, arrête de mentir, on sait tous les deux que tu peux pas vivre sans ta sœur jumelle que tu aimes tant !

- C'est ça, rêves toujours Charlie !

Il rit puis me coursa dans mon appartement, qu'il découvrait en même temps puisqu'il n'était jamais venu ici. Il s'arrêtait donc souvent, pour commenter la décoration qu'il disait de mauvais goût. Je l'insultais et la bataille reprit mais cette fois, il s'arma d'un coussin et je fis de même. Le premier assaut fût donné et remporté par mes soins après qu'un coup bien placé au niveau du crâne l'ait déstabilisé et qu'il soit tombé au sol. Je m'apprêtais à lui asséner un dernier coussin mais une voix m'interrompu.

We are just friends. {Shawn Mendes}Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin