Sincèrement,
Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête.
La déception de la veille était peut-être trop grande ? Si grande qu'inconsciemment, je me suis résolu...À ne plus chercher ?
Il est si tôt, je n'ai même pas dit adieu à mes parents. Vont-ils bien le prendre ? Vais-je les décevoir ?
Non. Tu as raison Sato, "On s'en balek". Il y a des aides en France, ça c'est sur, beaucoup plus que tu n'imagines.
J'ai préparé leurs papiers dans une super maison de retraite, depuis bien longtemps. Ils n'iront pas là-bas maintenant, ils ont encore toutes leurs têtes.
J'imagine déjà leurs visages furieux, me reprochant de ne pas rester aux près d'eux, qu'ils m'ont conçu pour assurer leurs avenirs, que je suis leur seul enfant et que je suis obligé de vivre avec eux.
Je culpabilise assise sur les sièges en plastiques de Roissy Charles de Gaulle, regardant les avions aller et venir, les tourelles clignotées, et les couples en train de se bécoter.
J'ai l'impression d'étouffer. Une esclave libre. Deux mots qui ne vont pas ensembles et pourtant, c'est ce que je suis. Libre.
Si libre que j'ai 13 heures à perdre. 13 heures sans rien faire. M'asseoir, dormir, penser sûrement.
Régler deux problèmes : L'exorcisme et l'exorciste.
Sato est bien drôle. "Ça ne s'oublie pas", figure toi que si, ça s'oublie.
Les restes ne font pas un repas, il devrait le savoir, dans le milieu un rien ne pardonnes pas.
Ce n'est pas n'ont plus en achetant un bouquin sur le sujet que cela changerait, de plus il n'en existe pas, ouvert au public du moins, pour des raisons évidentes.
Sato...j'espère que tu ne m'envoies pas droit vers la mort. Moi non plus je le sens pas ton truc. Si je le fais, c'est pour toi. Non, c'est pour lui. Pour avoir l'excuse que je cherchais.
L'exorciste. Nanami Kento. Nos retrouvailles.
Que dire ? Que faire?
Une bise ? Un câlin ? Un bonjour ?
La déclaration que j'aurais dû faire il y a 12 ans sûrement ? Est-ce la meilleure solution pour enfin passer à autre chose, arrêter de regretter et revenir à la réalité.
Oui je le pense.
"-Hôtesse: Madame ? Vous allez bien ?
-T/p: Oui oui pourquoi donc ?
-Hôtesse: Vous pleurez."
J'étais surprise. Je n'étais pourtant pas triste. Je portai un doigt automatiquement sur ma joue.
Effectivement, je pleurais. J'essuyai mes yeux de plus en plus fort, mais les larmes coulèrent sans cesse.
"-Hôtesse: Vous voulez un mouchoir ou quelque chose d'autres ?
-T/p: De l'ice Tea, Merci.
-Hôtesse: En tant que passagère en classe supérieure vous pouvez accéder à bien plus si vous le souhaitez.
-T/p: Une coupe de rosés s'il vous plaît."
~Ellipse vol~
*Notification Sato*
-Sato: Hello ma belle, on t'attend à ton terminal de sortie.
Comment ça « on » ?
Le sadique. Il n'aurait pas osé ?
Mon cœur prit pour fonction chef d'orchestre, je n'entendais plus que ces coups de tambour raisonner dans ma cage thoracique.
