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— LACHEZ-MOI ! BANDE D'ORDURES ! ALLEZ BRULER EN ENFER.

Nous sommes déjà en enfer, pensais je ironiquement, un rictus, peu dissimulé, aux lèvres.


***


Plusieurs minutes auparavant, les soldats de la reine Clarion avait emmené Clochette dans une cellule, situé dans les profondeurs du chêne. Depuis ce laps de temps, Peter et moi, qui étions restés de l'autre coté de cette porte magique, entendions les hurlements incessants de la fée.

Quand la fameuse reine était apparu devant nous, mon ancienne amie sachant pertinemment le sort qui l'attendais, avait tenté de s'enfuir, sans succès. La femme a la robe dorée avait déjà prédis son action, et ceci étant, ses soldats s'étaient placés de manière a intercepté la fugitive.

Fugitive. S'en était une. Elle avait échappé à la surveillance de Pan, puis s'était aussi banaliser de celle de la reine. Étonnamment, je ne cherche pas à savoir comment cela a-t-il pu se produire, mon esprit est embarrassé avec suffisamment de choses.

A vrai dire, je ne saurais savoir si le fait que Clochette est pu éprouver des sentiments pour Peter est ce qui me surprend le plus ; ou bien, le fait qu'elle est accepté un marché dans le but de me nuire, ne sachant pas qui j'étais au départ. Encore maintenant, j'ai du mal à réaliser que notre amitié, bien que fragile, n'était que du pipot. Elle m'a tendu la main quand les autres me tournaient le dos, m'a permis de remporter la victoire sur Pan, et a même participé à la bataille contre les indiens. Tout était réellement faux ? Ou une part d'elle était vraiment celle que j'ai apprécié ?

Un petit soupir s'échappe d'entre mes lèvres. La fatigue accumulée de ces derniers jours se fait ressentir. Si mon corps a pu quelque peu récupéré avec le déclenchement d'une certaine magie en moi, le surplus d'informations et d'émotions de ces dernières heures, l'ont à nouveau complétement lessivé.

— Elle est entre de bonnes mains. Commence Peter, rompant ainsi le silence et le fil de mes pensées.

Me doutant qu'il parle de la fée, je reste cependant sceptique quand à ses paroles. Même si, j'ai pu constater leurs rapports quelque peu compliqués, il semble réellement s'inquiéter pour elle. Mais la façon dont il a annoncé sa potentielle sécurité montre bien que même lui n'en est pas certain.

— Comment as-tu rencontré Clochette ? Risquais je de lui demander afin de combler les hurlements de cette dernière, et également ma curiosité quant à leur relation énigmatique.

Du coin de l'œil, je le vis esquisser un sourire en coin. Je sus à ce moment là que les souvenirs de leur rencontre lui reviennent en mémoire.

— Clo' était une fée comme les autres : petite, jolie et possédant naturellement des pouvoirs. Rien ne la différencier de ses semblables. Autrefois, elle faisait partie d'une autre classe de fée, elle n'a obtenu la taille qu'elle possède aujourd'hui que bien plus tard. Il fit une légère pause, puis reprit. A l'époque, son gabarie ne lui permettait de supporter qu'une émotion à la fois. Si bien qu'elle s'est vite démarquer des autres fées, puisqu'elle était la seule a être toujours en colère pour un rien. Clochette ne supportait pas que les choses n'aillent pas dans son sens.

Je souris intérieurement en entendant la dernière phrase, puisque c'est toujours le cas aujourd'hui. Des flashs fugaces germent dans mon esprit, mais je les chassent bien vite. Ce n'est pas le moment.

— C'est ainsi que je l'ai remarqué. Sa colère résonnait avec la mienne, et son désir de liberté s'alliait avec le mien. Très vite nous avons sympathiser et j'ai fini par la faire changer de classe. Sa taille a évolué par la même occasion. Mais, en vérité, ce changement a bouleversé beaucoup de chose, dont notre attirance l'un pour l'autre. Peter se crispe quelque peu à ses mots.

Leur attirance. Jusqu'alors, je n'aurais jamais soupçonné que ces deux-là puissent avoir eu une relation dans le passé. En y réfléchissant, ceci semble logique. Clochette aurait accepté un marché avec Pan, dans l'espoir de se rapprocher de ce dernier. Cependant, bien que Peter est l'air réellement inquiet quand à l'état de la fée, il semble aussi dépourvus de sentiments amoureux pour elle.

— Enfin, reprit il, voulant abréger cette discussion le mettant surement mal à l'aise, une fée reste une fée. Clochette avait des devoirs, moi, également. Au fil du temps, je me suis rendu compte que notre relation ne rimait à rien. En réalité, elle n'était rien de plus qu'un caprice que j'ai fini par assouvir. Elle ne l'a pas supporté, ses crises de colères étaient incontrôlables. Si bien que j'ai fini par la bannir du camps puisqu'elle foutait le buns. Suite à cette décision, Clo' a disparu de la circulation pendant plusieurs années.

Pendant plusieurs années ? Que faisait-elle ? Ou était-elle ? Le taudis qui lui servait de maison lors de notre rencontre était réellement son gite ? Beaucoup de questions s'amassent dans ma tête, et pour l'instant sans réponse.

— Elle est revenu lors de ton arrivée sur l'ile. Honnêtement quand elle s'est présentait à moi, je ne l'ai pas reconnu, elle avait tellement changé... Peter baisse la tête, regardant le bout de ses bottes.

Serait-ce la culpabilité qui parle ? Pourtant, Pan n'est pas du genre sentimentale.

— C'est à ce moment là que vous avez convenu le marché, n'est ce pas ? Lui demandais je, connaissant déjà la réponse.

Il hoche la tête frénétiquement. J'avais vu juste. Une envie de savoir le fond de cette histoire me prit.

— En quoi il consistait ? Poursuivais je, déterminée.

Ses lèvres s'entrouvrent, mais avant qu'un seul mot n'en sorte, la porte de la cellule devant laquelle nous étions postés, s'ouvrit avec fracas. La reine des fées en sortit suivis de sa garde. La jeune femme s'arrête à quelque pas de nous, avant de prononcer :

— Je pense qu'une discussion entre nous ne sera pas de trop. Il y a beaucoup de choses que je voudrais éclaircir. Suivez moi. Assène-t-elle, le regard sévère.

Ne voulant pas défier l'autorité royale et finir aux cachots, je finie par la suivre sans faire de protestations. Du coin de l'œil, je vis Pan m'emboiter le pas. Il ne semble pas vraiment ravi de cet ordre, lui non plus. Je pousse un petit soupir en repensant à notre précédent dialogue. La consistance de ce fameux marché est donc repousser à plus tard. Mais ce n'est que partie remise.






Peter Pan & le Pays des SongesWhere stories live. Discover now