Between you two [Tome 1]

Chapitre 17

Adam roule vite. Trop vite. Son énervement se répercute sur sa conduite. Je n'ose pas essayer de le calmer de peur qu'il se braque comme la dernière fois. J'ai donc opté pour le silence.

Nous finissons notre petit voyage sur un parking se situant derrière une supérette. Quelque chose me dit que ce n'est pas la destination qu'Adam avait initialement prévue. Celui-ci descend de sa bécane, enlève son casque avec plus ou moins de mal et le jette contre le petit bâtiment.

- Je suis vraiment trop con ! hurle-t-il, commençant à frapper le mur avec ses poings.

J'essaie de descendre de la moto tant bien que mal à mon tour. J'enlève mon casque et pars rejoindre Adam.

- Calme-toi s'il te plaît, je vais bien !

- Non, me répond-il la main dans les cheveux, je n'aurais jamais dû t'emmener là-bas ! Ce n'est pas possible ! Je ne retiendrais jamais la leçon !

- Quelle leçon ?

Le beau brun s'arrête brusquement puis se tourne vers moi. Il me regarde d'un air coupable. J'ai la sensation qu'Adam a parlé trop vite. Je vois bien qu'il essaie de trouver quelque chose à dire pour se rattraper.

- Rien, laisse tomber.

Je m'approche à mon tour et pose mes mains sur ses joues. Je n'ai pas réfléchi à mon geste. Il aurait pu me repousser de la même manière qu'hier soir mais il se laisse faire.

- Ça va aller. Je vais bien, lui chuchoté-je.

Adam commence enfin à se calmer, tout en me fixant. Sa respiration se ralentit au fur et à mesure. Je caresse sa joue avec mon pouce. Il ferme les yeux, appuyant sa tête sur ma main. Mon geste a l'air de faire effet. Je suis heureuse qu'il ne m'ait pas repoussé.

- Ecoute, continué-je, on ne se connais pas depuis longtemps mais si tu as envie de parler à quelqu'un, je suis là. Je ne te jugerais pas. J'ai moi-même vécu des choses qui m'ont fait souffrir. Madison m'a aidé et grâce à elle, j'ai pu m'en sortir et calmer cette colère qui m'envahissait alors s'il te plaît, ne souffre pas seul.

Le beau brun ouvre les yeux pour me fixer de nouveau. Il a l'air triste. C'est comme si j'avais réussi à briser une partie de la carapace qu'il a mis des années à forger. Elle a l'air d'être robuste mais je sais qu'un beau jour, j'arriverai à la détruire entièrement.

Il prend mes mains dans les siennes et les baisse. Nous restons comme ça un moment, l'un en face de l'autre, main dans la main. Il pose son front contre le mien et inspire un bon coup.

- Je reviens tout de suite, chuchote-t-il à son tour.

Adam lâche mes mains et part en direction de la supérette. Je l'attends de nouveau à côté de sa moto. A peine deux minutes plus tard je le vois revenir, un sac plastique à la main. Il le pose dans le petit coffre de sa bécane. J'entends le bruit de bouteilles en verre s'entrechoquer à l'intérieur. Il me tend mon casque après avoir ramassé le sien.

- Tiens, je vais t'emmener à l'endroit que j'avais prévu.

- D'accord.

Nous voilà repartit pour un énième trajet. Cette fois, le voyage est plus long. Je le vois au soleil qui commence à se coucher à l'horizon. Adam avait raison, j'adore voyager en moto. La sensation de liberté que l'on ressent sur ce deux roues est géniale, surtout quand on est assise derrière un tel apollon. Je me surprends à vouloir aller n'importe où à ses côtés à bord de son bolide.

Nous finissons par arriver dans ce qui semble être une auberge. Je la reconnais grâce aux innombrables planches de bois parallèles sur l'ensemble des murs extérieurs de la petite maisonnette. Une pancarte pendante de la même matière se balance à cause du vent devant l'entrée. Il est inscrit sur celle-ci « Auberge Costa Brava ». Je m'attendais à tout sauf à cet endroit. Au moins, il ne m'a pas emmené à l'hôtel comme avec ces innombrables conquêtes. Je repense encore à ce que l'homme devant le bar m'a dit. Je ne devrais pas y prêter attention mais je ne peux m'empêcher de repasser en boucle ses paroles. Et s'il avait menti ? Je suis peut-être différente des autres ? C'est ce qu'on dû penser toutes ces femmes avant moi.