𝐌𝐞𝐭𝐞𝐨𝐫 𝐒𝐡𝐨𝐰𝐞𝐫 - 𝗋𝖾𝖼𝗎𝖾𝗂𝗅 [ 𝗁𝖺𝗂𝗄𝗒𝗎𝗎 ]

bokuaka || everything is temporary

⟡꙳⋆ angst

Akaashi Keiji savait très bien que rien ne durait éternellement, que tout était temporaire. Le jour, la nuit, les étoiles, l'amour.

Ô l'amour.

- Je suis désolé Keiji.

« Qu'il la ferme. »

- Keiji, s'il te plaît...
- Je t'ai demandé de partir Bokuto.

Akaashi ne le supportait plus. Lui et son regard suppliant, lui et ses pupilles dorées encore plus étincelantes quand les larmes lui montaient aux yeux; tout ce cinéma lui donnait envie de vomir.

- Je refuse de partir tant que tu ne m'auras pas laissé m'expliquer, reprit l'ancien champion de Fukurodani en lui agrippant le bras.

    Le jeune homme le retenait fermement et il eut beau tirer, Akaashi ne parvint qu'à faire blanchir la jointure de ses doigts qui se resserraient un peu plus autour de lui, faisant très certainement rougir sa peau sous ces phalanges puissantes.

- Je pense pourtant que c'est assez clair, répliqua le passeur en lui faisant face. Avoir son copain qui est toujours au lycée alors qu'on est à l'université, ça craint.
- Ça n'a rien à voir, je te jure que...
- Et puis c'est pas pratique c'est vrai, vaut mieux que tu te tapes les gens de ta promo; au moins tu ne quittes pas le campus et...
- Mais bordel, tu vas m'écouter ?!

    Le ton qu'il prit fit sursauter son ancien coéquipier et son cœur se serra. Akaashi ne supportait pas qu'on lui crie dessus, encore moins si ce « on » était son petit-ami.

- C'est fini, je ne veux plus t'écouter. Lâche-moi.
- Keiji, répéta Bokuto, je te jure que je t'aime...

Les larmes roulaient pour de bon sur les joues du plus âgé et son copain détourna les yeux pour éviter de craquer à son tour, sa vue se brouillant peu à peu. Il finit par murmurer quelques mots, que l'autre réussit malgré tout à entendre.

- Peut-être mais elle aussi, tu l'aimes.

Un silence pesant s'installa entre les deux amoureux, puis Kōtarō finit par relâcher sa prise.

- Je t'ai déjà dit qu'elle n'était rien pour moi, et puis on n'était plus ensemble toi et moi à ce moment-là.
- C'était une pause de deux semaines Bo, et t'as trouvé le moyen d'aller coucher avec quelqu'un d'autre.
- Mais c'est toi qui voulais faire un break !
- Mais c'est pas une raison enfin !

Les deux jeunes hommes ne prêtaient aucune attention aux passants qui leur adressaient quelques regards en coin avant d'accélérer le pas.

Au moment de la rentrée, quand Akaashi était perturbé par le départ de Bokuto à l'université, il lui avait demandé de faire une pause dans leur couple. Il avait besoin de se concentrer sur ses études et il souffrait de l'absence de son petit-ami dans les couloirs du lycée. Lui qui parlait fort, qui enroulait ses bras autour du brun dès qu'il en avait l'occasion, qui déposait un rapide baiser sur ses lèvres quand ils rangeaient le matériel après un entraînement de volley, il était maintenant à des kilomètres de lui.

Cependant, Keiji s'était rapidement rendu compte que ne plus être avec lui était encore pire, alors ils s'étaient remis ensemble quinze jours plus tard. Mais le passeur avait eut la mauvaise surprise de découvrir que son petit-copain avait passé du bon temps avec une fille de sa classe et était même allé à plusieurs rendez-vous avec elle.

- Et encore si ça n'avait été qu'un simple coup d'un soir, reprit Akaashi. Mais tu as fait avec elle ce que nous, on faisait tous les deux. Tu lui as donné ce que j'étais censé être le seul à avoir.

    C'était vrai, Bokuto avait peut-être tenu la main de cette fille. Et il avait peut-être déposé sur son front le même baiser que celui qu'il donnait habituellement à son passeur. Mais cette pseudo-romance n'avait été pour lui qu'un moyen d'enfouir cette tristesse insoutenable qui creusait un trou béant dans sa poitrine, un vide qu'il ne supportait pas. Alors il avait cherché à panser ses blessures, à étouffer cette angoisse permanente qui ne le lâchait plus. Il voulait simplement arrêter d'entendre la voix de celui qu'il aimait partout où il allait.

    Au final, il n'aimait pas cette fille. Car cette fille n'était pas Akaashi Keiji.

- Je suis réellement amoureux de toi.
- Je sais Bokuto, et moi aussi. Mais pour l'instant, je ne veux plus te voir. Je... J'ai besoin de digérer tout ça.

    Il renifla et ne parvint plus à retenir ses pleurs. D'un geste hésitant, le plus grand passa ses bras autour de ses épaules et il se laissa faire, tiraillé par l'envie de lui rendre son étreinte et celle de s'enfuir le plus loin possible.    
     Les sanglots nouaient sa gorge et le parfum si rassurant de son petit-ami le fit soupirer. Alors ses mains glissèrent sur sa taille et il serra une dernière fois l'attaquant contre lui avant de se libérer.

- Tu me pardonnes ? s'enquit Kōtarō.
- Je t'ai dit, j'ai besoin de temps.
- Alors j'attendrai. J'attendrai toute ma vie s'il le faut.

    Akaashi savait qu'il était sérieux. Il ne doutait pas de sa sincérité, mais cela n'atténuait en rien les pincements de son cœur quand il repensait à ce que Bokuto avait fait.
    Les mots restaient coincés dans sa gorge, alors il ne répondit rien. Il adressa un faible sourire à celui dont il était éperdument amoureux et s'en alla sans se retourner, sachant pertinemment que quelle que soit sa décision finale, il ne pourrait jamais l'oublier.

Car oui, même si tout avait une fin, leur amour semblait pourtant être la seule chose éternelle en ce monde.

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