09:00

1.9K 322 164
                                    

⏤⌁⏤

    — Et si j'avais jamais compris ?

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

— Et si j'avais jamais compris ?

Théo pouffa, caressant tendrement le dos de son compagnon. Il était allongé dans le sable, Héloan sur lui, et ils profitaient d'un ciel gris mais sec. Les nuages défilaient lentement, il n'y avait pas une once de vent, aussi, la chaleur était étouffante, elle collait à la peau.

— Alors j'aurais gagné et on aurait inversé les rôles, mais seulement à la fin de la semaine.

— Tu préfères quoi entre les deux options ?

— La première. Toi qui gagnes. Et toi ?

— J'crois que j'aime bien les deux.

Ils sourirent et le plus jeune se redressa légèrement pour fixer son aîné. Il joua quelques secondes avec ses mèches noires, admirant ses yeux sombres et son joli visage. Il eut un petit pincement au cœur en se disant qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps pour pouvoir profiter de sa présence, de ses attentions, de son caractère et de ses étreintes. Aussi, il demanda :

— Samedi matin, on se dira au revoir et on ne se reverra plus jamais, hein ?

— Mh. Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'autre ?

— J'sais pas. Les gens dans les films ils finissent toujours par se marier, par avoir des enfants, tout ça...

— C'est pas une vie pour moi.

Le bleuté arqua un sourcil. Il ne connaissait rien de Théo, ni sa vie ni ses goûts. Tout ce qu'il savait à son sujet se résumait au peu de mots qu'il avait prononcés. Il lui sembla tout de même évident, en le regardant, qu'il n'était clairement pas le genre de personne à se poser pour vivre une vie « standard », une existence codée par la société.

— Tu sais quoi ? Je crois que tu m'as fait ouvrir les yeux, Théo-tout-court Clifford.

— Ah ?

— Quand j'suis arrivé ici, j'étais déprimé parce que j'avais pas cette vie classique d'homme marié, avec des enfants, une belle voiture et un boulot stable. Ma mère elle me le reproche tout le temps parce que mon frère il a déjà tout ça, lui. Mais finalement j'me dis que j'devrais pas être triste pour ça, pas déprimé pour quelque chose qui n'est pas de ma responsabilité.

Théo redressa la tête et glissa un bras sous sa nuque. Il fixa son vis-à-vis, attendant la suite de ses explications. Il n'était pas certain de comprendre ce qu'il insinuait.

— C'est pas ma faute si ma mère est triste parce que j'ai pas la vie qu'elle veut pour moi. Ma vie c'est moi qui la dirige, non ? C'est moi qui décide si je veux me marier, avoir des enfants, une voiture et un boulot. C'est moi qui décide si j'veux m'envoyer en l'air avec des inconnus, si j'veux finir ma vie célibataire. Puis j'ai même pas le permis alors une voiture ça me servirait même pas.

𝗛𝗘𝗔𝗧 𝗪𝗔𝗩𝗘𝗦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant