08. Numéro dangereux

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Iris

Quatre heures du matin. Appartement d'Iris. Ewing.

« Prends ça comme une manière de t'excuser pour le coup que tu m'as mis aux couilles »

Enfoiré.

J'avais terminé mon service il y avait de ça deux heures, et j'étais rentré depuis maintenant une heure.

En route, j'avais appelé Rox, pour la rassurer. Alors que mon cœur battait encore à la chamade à cause de ce qui s'était passé.

Ma main se porta doucement sur mon cou alors que je pouvais encore sentir ses doigts autour, sa peau brûlante tellement près de la mienne et ses lèvres dévorant ma bouche comme si j'étais son festin.

C'était interdit.

Interdis de ressentir autant d'attirance physique pour un inconnu.

Et putain ce n'était pas de mes habitudes de me laisser faire par les hommes.

Encore moins des hommes que je ne connaissais pas.

Eh bah putain Rufus, murmurai-je à mon animal en regardant le plafond au-dessus de ma tête, je ne m'attendais pas à ça.

Et c'était vrai.

Je m'attendais à ce qu'il me fasse un bordel pour lui avoir brisé les couilles la dernière fois, mais il n'avait rien fait.

Non...il avait pris ce baiser pour des excuses, et l'insolence de son sourire m'avait fait fulminer toute la soirée.

Ce bouffon ne s'est pas excusé pour m'avoir foutu la trouille de ma vie, par contre il a pris ce bisou pour des excuses.

« Prends ça comme une manière de t'excuser pour le coup que tu m'as mis aux couilles »

Cette phrase qui tournait en boucle dans ma tête me fit froncer les sourcils d'agacement, ce ton hautain qu'il avait pris fit chauffer mes nerfs pour la centième fois dès l'instant où je m'en rappelais.

D'où j'allais m'excuser déjà ? Qui lui avait dit que je voulais le faire ?

Mais ce n'était pas juste ça non, en vérité, j'étais énervé toute la soirée parce que son sourire ne l'avait pas quitté.

Et ma peur que Jessy se rende compte de ce qu'on avait fait aux toilettes alors qu'elle m'avait clairement dit quelques minutes plutôt que c'était interdit n'était que plus grande chaque seconde.

Je me sentais en position de faiblesse, et j'avais l'impression qu'il tenait mon poste entre ses lèvres.

Il ne lui suffisait que de dire quelques mots et me voilà viré.

Et pour encore plus de fun parce que ce n'était pas assez drôle, mon cerveau me murmurait qu'il pouvait maintenant me faire du chantage, parce que contrairement à moi, il n'avait rien à perdre.

Mes poings se serrèrent et ma mâchoire se contracta alors que mon ventre se nouait violemment.

Quel enfoiré.

Je dois le dire à Rox, je ne peux pas garder le secret plus longtemps.

Mais qu'est-ce que j'allais lui dire ? Qu'un inconnu m'avait sauvagement embrassé dans les toilettes du club parce que je lui avais taché sa chemise ?

Une tâche qu'il a lui-même voulu avoir en demandant à un mec de me bousculer ?

Tout ça pour avoir une autre tête à tête avec moi parce que le premier qu'on avait eu lui a valu un coup dans les couilles au lac ?

LAKESTONE (Sous contrat d'édition chez BMR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant